• Bernard Clavel est né en 1923 dans une maison sans livres.
    Sans eau courante, sans électricité. De cette relative pauvreté,
    il fera toute sa richesse. Il n¹a jamais triché, il ne s¹est jamais arrêté. Puissance, cohérence, humanité profonde : il a construit sa vie comme il a bâti son œuvre. « Je suis un écrivain. Essentiellement un romancier et un conteur, c¹est-à-dire un homme qui porte en lui un monde et qui s¹acharne à lui donner la vie. » Une impressionnante traversée de siècle pour cet autodidacte dont les manuscrits sont aujourd¹hui conservés à la bibliothèque Cantonale et Universitaire de Lausanne.

    Parce que Bernard Clavel a obtenu le prix Goncourt avec Les Fruits de l’hiver – inspiré par la vieillesse, la solitude et la mort de ses parents –, il a longtemps été classé parmi les romanciers qui puisent l’essentiel de leur nourriture dans leur existence et celle de leurs proches. C’est exact, dans une certaine mesure, pour L’Espagnol, les quatre volumes de La Grande Patience, L’Hercule sur la place et Le Soleil des morts. Ce qu’on oublie cependant, c’est que Bernard Clavel n’a pas commencé par cette voie : Pirates du Rhône, Qui m’emporte, Malataverne, Le Voyage du père, tout comme les quelques manuscrits de ses débuts qu’il a détruits, sont œuvres d’imagination.

    Ce qui a poussé cet autodidacte à écrire n’est pas tant le besoin de se raconter que celui de raconter des histoires. Comme il l’a lui-même confié dans ses Petits Bonheurs, Bernard Clavel n’a jamais cessé d’être l’enfant qui naviguait : perché sur un chêne dans le jardin de son père, il en voulait terriblement aux adultes de ne voir en son perchoir qu’un arbre – lui qui s’imaginait sur un trois-mâts. Oui, c’est bien d’imagination qu’il s’agit avec des romans comme Le Seigneur du fleuve, dont le héros principal n’est autre que le Rhône.Bernard Clavel est homme de fleuves et de forêts, homme de liberté. Son souffle est puissant, extraordinaire ; sa démarche toujours inattendue.

    Dans Les Colonnes du ciel, contant l’épopée d’un compagnon charpentier et d’une poignée de Comtois, il rappelle une page de l’histoire de France gommée par les historiens. La critique a par ailleurs salué La Saison des loups et les quatre volumes qui lui font suite comme l’une des grandes fresques de notre temps. Mais il semble que ce soit avec le Grand Nord que Clavel ait enfin trouvé matière à sa mesure. D’Harricana à Maudits Sauvages nous apparaissent la grandeur sauvage et la beauté farouche de ce Royaume du Nord où l’auteur se raconte les aventures qu’il aurait tant aimé vivre.

    L’œuvre de Bernard Clavel figure parmi les plus étudiées dans les écoles depuis quelques années : en particulier Malataverne, La Maison des autres, L’Hercule sur la place, L’Espagnol, Harricana, Amarok. Il convient d’ajouter aux romans et nouvelles quelques essais comme Lettre à un képi blanc, où le pacifiste répond aux fauteurs de guerre. Puis les très nombreux contes, poèmes, chansons, comptines pour enfants qui sont pour Bernard Clavel une récréation et qui, depuis L’Arbre qui chante jusqu’au Commencement du monde, constituent une belle bibliothèque du merveilleux ; mais peut-être plus encore, une approche très fine de notre univers.

    Enfin, Bernard Clavel serait certainement peiné si l’on oubliait sa « géographie sentimentale » : Terres de mémoire, Arbres, Je te cherche, vieux Rhône et ses souvenirs qu'il sait si bien nous faire partager dans des livres comme Les Petits Bonheurs. Et nous ne parlons ici que de l’œuvre éditée. Elle s’accompagne de centaines d’articles, pièces radiophoniques, films, chansons, reportages, etc.


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    André Verchuren, un artiste « irremplaçable »

     

     

    Par Rodolphe LAURENT

    L'accordéoniste René Grolier, présent mercredi à ses obsèques, a très bien connu « Verchu », qu'il avait invité à Romilly en 2004

     

     

     

     

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    René Grolier a de nombreux souvenirs avec André Verchuren, qu'il a souvent côtoyé, comme ce jour  de septembre 1991 sur le plateau de l'émission « Soufflets c'est jouer », diffusée sur FR3
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    Beaucoup d'émotion mercredi aux obsèques d'André Verchuren à Chantilly, dans l'Oise. L'Aubois René Grolier, qui était présent, peut en témoigner. « Une cinquantaine d'accordéonistes étaient là, dont Louis Corchia, le Belge André Loppe, le champion du monde James Lesueur et des musiciens de la nouvelle génération, comme le Vosgien Frédéric Buch ou Alexandra Paris. Même Yvette Horner, qui a 90 ans, est venue - mais elle n'a pas joué. Nous avons formé une haie d'honneur à la sortie de l'église en reprenant tous ensemble Les fiancés d'Auvergne, son plus grand succès - qui lui avait payé sa très belle maison », raconte-t-il. Des membres d'associations patriotiques étaient également présents pour rendre hommage au résistant et déporté qu'André Verchuren, décédé le 10 juillet à 92 ans, avait été, de même que Jean-Pierre Foucault, unique représentant du show-biz parisien, par « fidélité », a-t-il confié à René Grolier : en effet, à partir de « 1967, et pendant sept ans, ils avaient animé ensemble sur Europe 1 Les rois de la musique populaire, une émission diffusée dès 6 h du matin. » En revanche, les anonymes étaient nombreux, « plus qu'on l'a dit et écrit, environ 700 personnes… »

    « Immensément populaire »

    Des gens pour qui « Verchu », comme on l'appelait, est, jusqu'au bout, resté une référence, « l'une des trois stars de l'accordéon avec Aimable et Yvette (Horner) », selon René Grolier. « Il avait été immensément populaire dans les années 50 et 60 », rappelle-t-il. Lui ne l'a rencontré que vingt ans plus tard. « C'était en 1989. Je venais d'entrer dans le Guinness book pour avoir battu le record du monde d'endurance à l'accordéon, et Pascal Sevran m'a appelé pour participer à La chance aux chansons. André Verchuren était là, et immédiatement, on a sympathisé, il était très ouvert. Par la suite, il y a eu les grands galas au Zénith de Paris (dont le 15e Festival national de l'accordéon, en 1998 - NDLR)… » De fait, dans les années qui ont suivi, le Romillon - lequel réside désormais à Cirey-sur-Blaise, en Haute-Marne - a, très régulièrement, eu l'honneur et l'avantage de jouer avec « Verchu ». Mieux, « nous avons fait une chanson ensemble, Sur mon accordéon. » En 2000, René Grolier croise encore André Verchuren au siège de la Sacem, où on lui remet la médaille de sociétaire définitif - qu'il était depuis un demi-siècle ! Début 2004, l'as du piano à bretelles, qui y avait animé des bals musette dans les années 50, en particulier à Sainte-Savine (lire par ailleurs), revient une dernière fois dans l'Aube, honorant de sa présence le 17e Gala d'accordéon de Romilly-sur-Seine. « Secrétaire de l'Association des accordéonistes de France, je voyais André Verchuren une fois par mois. Avec d'autres musiciens, on se retrouvait dans un restaurant parisien, où on parlait métier. Je l'ai encore eu au téléphone il y a deux ans : ça lui manquait de moins jouer… », confie René Grolier, qui termine : « C'était vraiment un homme agréable, pas fier, qui aimait se mêler aux gens, à son public. Mais il ne fallait pas le déranger dans le boulot - boulot dont il était accro. Déprimé, il était transformé dès qu'il montait sur scène. On ne le remplacera pas. Comme Piaf, il est irremplaçable… »


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  • Mort de Bernadette Lafont: «Une énorme perte pour notre cinéma»

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    Bernadette Lafont à Paris, le 6 janvier 2011. - Photo Pierre Verdy. AFP

    Bernardette Lafont est décédée jeudi matin à l'âge de 74 ans au CHU de Nîmes. La comédienne est décédée à 08H26, après avoir été placée mercredi soir en réanimation, a précisé le service de communication de l'hôpital. Lundi, elle avait dû être hospitalisée d'urgence après un malaise alors qu'elle se trouvait au centre hélio-marin du Grau-du-Roi (Gard). Prise en charge par les pompiers puis le Samu, la comédienne avait été transférée par hélicoptère dans l'hôpital nîmois.

    Née le 26 octobre 1938 à Nîmes, dans le Gard, Bernadette Lafont se destinait à la danse, avant d’épouser le comédien Gérard Blain et de commencer à Paris une carrière improvisée de comédienne devant la caméra de jeunes auteurs issus des Cahiers du cinéma. En 1957, le cinéaste débutant François Truffaut la choisit comme interprète de son moyen-métrage Les Mistons. Claude Chabrol lui fait camper une pulpeuse et irrésistible garce de village dans Le Beau Serge (1958).

    Sans formation, jouant d’instinct, de façon directe et dépourvue d’artifice, Bernadette Lafont, piquante et délurée, interprètera les oeuvres marquantes de la Nouvelle vague, notamment sous la caméra de Chabrol (A double tour, Les Bonnes femmes, Les Godelureaux). 

    Bernadette Lafont, Marinka Matuszewski, le réalisateur Jean Eustache (réalisateur), Jean-Pierre Léaud et Françoise Lebrun après la projection du film Bernadette Lafont, Marinka Matuszewski, le réalisateur Jean Eustache, Jean-Pierre Léaud et Françoise Lebrun après la projection de «la Maman et la Putain», le 16 mai 1973 à Cannes. Photo AFP.

    Mais au risque de faire vaciller sa popularité, l’actrice continue à servir de jeunes auteurs, comme Moshé Mizrahi (Les Stances à Sophie, 1971), Jean Eustache (La Maman et la Putain, 1973), Laszlo Szabo (Les Gants blancs du diable, 1973) ou Pascal Bonitzer (Rien sur Robert, 1999). 

    Dans les années 1980, elle apparaît dans plusieurs films de Jean-Pierre Mocky (Le Pactole, Les Saisons du plaisir). L’Effrontée de Claude Miller (1985) lui vaut le César de la meilleure actrice dans un second rôle.

    Couronnée également d’un César d’honneur en 2003 pour l’ensemble de sa carrière, qui compte plus d’une centaine de films, elle a rejoint plus récemment Alain Chabat et Charlotte Gainsbourg pour Prête-moi ta main en 2006 ou la Première étoile en 2009 de Lucien Jean-Baptiste. A 74 ans, elle incarne une délinquante senior dealeuse de haschisch dans une cité dans Paulette. Le film sorti au début de l’année 2013 est un succès, franchissant la barre du million de spectateurs.

    «A travers ses rôles de femmes élégantes et modernes, dont l’inoubliable Marie dans La Maman et la Putain de Jean Eustache, elle incarnait avec une grâce toute particulière, la Parisienne éprise d’amour et de liberté», écrit jeudi le maire de Paris Bertrand Delanoë. Le président du Festival de Cannes, Gilles Jacob, a fait part sur Twitter de «sa grande tristesse» parlant d’une «une énorme perte pour notre cinéma»

    La bande-annonce de la Fiancée du pirate (1969): 

    La bande-annonce de L'Effrontée de Claude Miller: 

    Une scène de La Maman et la putain de Jean Eustache: 

     


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    L'interprète du «Métèque» souffrait d'une maladie respiratoire.

    Photo AFP

     

    Le chanteur et compositeur Georges Moustaki, auteur de chansons devenues des classiques comme Milord et Le Métèque, est mort jeudi matin à l’âge de 79 ans, a-t-on appris auprès de son entourage. En 2011, il avait confié dans une interview à La Croixqu’il souffrait de problèmes respiratoires et que sa maladie,«irréversible», le rendait «définitivement incapable de chanter».

    Georges Moustaki, de son vrai nom Giuseppe Mustacchi, était né le 3 mai 1934  à Alexandrie, de parents juifs grecs immigrés en Egypte. Il s’est installé à Paris en 1951 et y a fait une <nobr style="margin: 0px; padding: 0px;">rencontre</nobr>déterminante, celle de Georges Brassens qui l’a intronisé dans les nuits de Saint-Germain-des-Prés. C’est en son hommage qu’il a adopté le prénom Georges.

    Juliette Gréco, l’ancienne muse de Saint-Germain des Prés, lui a rendu hommage jeudi sur RTL. «C’était un homme absolument exquis, un homme bien élevé, c’était un homme raffiné, c’était un homme élégant qui avait une douceur infinie et puis le talent», a dit Juliette Gréco. «Il était comme tous les poètes, c’était quelqu’un de différent, c’est toujours la différence qui fait le talent.»

    Georges Moustaki a écrit quelque 300 chansons pour les plus grands interprètes, Piaf, Montand, Barbara, Gréco, Reggiani, avant de les chanter lui même avec succès. Ses chansons les plus célèbres restent Milord (1958), écrite pour Edith Piaf et traduite dans le monde entier, puis Le Métèque (1969), d’abord chantée par Pia Colombo et dont le refrain a fait le tour de la planète.

    Plusieurs autres sont devenues des classiques, comme celles interprétées en 1966 par Reggiani , SarahMa libertéMa solitude,Votre fille a vingt ans, mais aussi La Dame Brune (Barbara, 1968), ou encore JosephLa Marche de Sacco et Vanzetti. Polyglotte, artiste peintre, il vivait depuis plus de quarante ans sur l’île Saint-Louis à Paris.

    A voir : dans les archives de l'Ina, une interview de Moustaki en 1985 où il évoque son enfance.

    Le Métèque

    Il est trop tard

     


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  • ArtisteChanteur et Musicien (Francais)
    Né le 25 mai 1944
    Décédé le 15 février 2005 (à l'âge de 60 ans)


    Pierre Bachelet est un homme discret. Il a débuté le métier de chanteur un peu sur le tard, après s'être essayé à diverses activités et notamment à la composition de musiques de film. Rien d'étonnant donc à ce qu'il fasse sa route tranquillement mais sûrement sur les pavés de la chanson française. Pierre Bachelet est né à Paris le 25 mai 1944. Sa famille qui tenait une blanchisserie, s'est installée à Calais avant de venir sur la région parisienne. Si les études du jeune Pierre ne sont pas extrêmement brillantes, il s'inscrit tout de même un peu plus tard à l'école du cinéma de la rue Vaugirard à Paris. Diplôme en poche, il part au Brésil tourner un documentaire "Bahio meù Amor". A Paris, il se tourne vers la publicité où il rencontre de futurs réalisateurs comme Patrice Leconte et Jean-Jacques Annaud qui le feront travailler par la suite. 

    Il est recruté au milieu des années 60 comme illustrateur sonore d'une émission de télévision célèbre de l'époque, Dim Dam Dom (ce qui ne l'empêche pas de faire quelques reportages à l'occasion). Au fur et à mesure, Pierre Bachelet se constitue un univers musical qui lui est propre et commence à écrire la musique de documentaires ou de films publicitaires réalisés par ses amis. Parmi eux, Just Jaeckin, futur réalisateur de films érotiques, fait appel aux talents de compositeur de Bachelet pour son premier long-métrage "Emmanuelle". Le succès du film entraîne la bande originale dans son sillon : 1.400.000 exemplaires de l'album et 4.000.000 exemplaires du simple. D'autres musiques de film suivront de "Coup de tête" de Jean-Jacques Annaud en 78 à "les Bronzés font du ski" de 
    Patrice Leconte en 79. 



    En 74, il s'essaie vraiment à la chanson avec "l'Atlantique", titre qui lui vaudra son premier succès de chanteur. Mais c'est en 79 que deux producteurs français François Delaby et Pierre-Alain Simon lui proposent de faire un album qui sort l'année suivante "Elle est d'ailleurs". Le 45 tours du même nom se vend à quelques 1,5 million d'exemplaires. Cette chanson est co-écrite avec Jean-Pierre Lang avec qui Bachelet va travailler de nombreuses années. 

    C'est d'ailleurs avec lui qu'il va composer "les Corons", hymne au Nord de la France, région des terrils et des mines de charbon dont le chanteur est originaire. Succès immense, ce titre est devenu au fil des années un véritable classique du chanteur qui figure sur l'album sorti en 82. Cette année-là et pour la première fois, Bachelet monte sur scène en première partie de l'humoriste Patrick Sébastien, à l'Olympia à Paris puis part en tournée en France, en Belgique et en Suisse. 

     

    Après quelques mois passés en studio, Pierre Bachelet sort en 83 un nouvel album dont les deux extraits principaux sont "Quitte-moi" et "Embrasse-moi", titre dédié à sa mère disparue récemment. Il enchaîne assez logiquement un passage en 84 à l'Olympia en vedette cette fois-ci et une tournée en France. Relativement timide, peu intéressé par la vie du show-biz, plutôt enclin à préférer les voyages, propriétaire d'un bateau, détenteur d'un brevet de pilote (d'avion), Pierre Bachelet continue sa vie auprès de sa femme Danièle et de son fils Quentin (né en 77) toujours étonné par les conséquences de sa notoriété acquise avec "les Corons". 

    En 85, le chanteur sort un nouvel album sur lequel on trouve des titres comme "En l'an 2001", "Marionnettiste" ou "Quand l'enfant viendra". S'ensuit une tournée dans les pays européens francophones avec un passage quasi obligé par l'Olympia à Paris qui lui permet d'enregistrer un live. L'année suivante voit la sortie d'un autre album original dont les principaux extraits s'intitulent "Vingt ans", "Partis avant d'avoir tout dit" et "C'est pour elle". Son public lui est fidèle et Bachelet ne le déçoit pas puisque comme après chaque nouvel opus, il part en tournée avec un passage à l'Olympia. Homme tranquille, amoureux de la mer, il propose à la navigatrice 
    Florence Arthaud d'enregistrer un duo intitulé très à propos "Flo" et qui figure sur le double album "Quelque part, c'est toujours ailleurs" sorti en 89. 

    Après un live "Bachelet la scène" en 91, un bilan de sa carrière de chanteur sort l'année suivante, sous la forme d'une compilation de ses 20 plus grands succès et s'intitule "10 ans de Bachelet pour toujours". Suit de près un nouvel album original "Laisser chanter le français" sur lequel on retrouve des chansons comme "les Lolas" ou "Elle est ma guerre, elle est ma femme". Une tournée est évidemment prévue qui l'emmène du Bataclan parisien à La Réunion, Madagascar et l'Ile Maurice, en passant bien sûr par la Suisse et la Belgique. En 94, il donne aussi un concert à Montréal au Québec. 

    Depuis de nombreuses années maintenant, Pierre Bachelet travaille avec le parolier Jean-Pierre Lang. Pourtant en 95, sort un nouvel album dont les textes sont de l'écrivain Yann Quéffelec (Goncourt 1985 - prix littéraire français), rencontré quelques temps auparavant. Sur le thème de la ville, ce sont 10 chansons qui figurent sur "la Ville ainsi soit-il". La pochette et le livret sont de Philippe Druillet, peintre et dessinateur de science fiction. Les tournées reprennent car la scène reste pour l'artiste le lieu privilégié du contact avec son public. 

    Ce n'est qu'en 98 que le chanteur sort un nouvel album intitulé modestement "un Homme simple". On retrouve des textes de Jean-Pierre Lang mais aussi de Yann Quéffelec. Pierre Bachelet signe pour la première fois les paroles de deux chansons, "Au-delà des apparences" et "Tout ce qu'on se dit...". Un titre est consacré au grand navigateur Eric Tabarly disparu en mer en 98, "le Voilier noir". Pour la première fois depuis longtemps, Bachelet a laissé la réalisation de cet album à quelqu'un d'autre que lui-même : son guitariste Jean-François Oricelli et son fils Quentin Bachelet. En janvier 99, il retrouve la scène de l'Olympia à Paris après avoir signé la bande originale d'un film de Jean Becker "les Enfants du marais".

    Deux ans plus tard, il sort un nouvel album plutôt intimiste intitulé "Une autre lumière". Malheureusement, il reste assez confidentiel. Il faut attendre deux autres années pour que le chanteur sorte un nouvel opus, "Bachelet chante Brel, tu ne nous quittes pas" alors que le vingt-cinquième anniversaire de la mort du créateur de "Orly" est célébrée à travers le monde francophone. En 2004, l'auteur de "Vingt ans" et des "Corons" fête ses trente ans de carrière avec un série de concerts au Casino de Paris du 19 au 24 octobre. Chanteur populaire au sens noble du terme, il a su de 1974 à 2004 s'attirer les faveurs d'un noyau fidèle de fans prêt à le suivre lors de chacune tournée, et à reprendre en coeur les refrains de chacune de ses chansons. 

    Le 15 février 2005, Pierre Bachelet qui avait de nombreux projets en cours, décède à la suite d'une longue maladie à son domicile de Suresnes en banlieue parisienne.


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