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Par Jean tartre le 5 Août 2011 à 23:05
Rudy Hirigoyen
Rudy Hirigoyen, né le 29 août 1919 à Mendionde dans les Pyrénées-Atlantiques et mort à Paris le 24 octobre 2000, est un
chanteur lyrique basque français.
Biographie
Né au Pays basque, à Mendionde exactement, le 20 août 1919, Rudy Hirigoyen suit ses parents à Paris en 1927. Il débute dans la vie active comme chasseur à l'hôtel Georges V, puis exerce comme coiffeur durant quatre années. En 1938 il remporte deux radio-crochets, et, l'année suivante, sans formation musicale, se classe premier au concours de l'Opéra et de l'Opéra-Comique avec un air de La Bohème de Puccini (Que cette main est froide), devant cent concurrents. Ce succès l'encourage à aborder une carrière de chanteur ? Rudy est alors un jeune homme fringant, de petite taille mais robuste avec un sourire franc comme l'or.
Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier, puis libéré en 1941. Choriste au théâtre du Châtelet, il se fait bientôt connaître en soliste. En1944, il connait ces premiers succès : (Ma belle au bois dormant, Au jardin de mon cœur, Pastourelle à Nina). Déjà, certain tel que Luis Mariano lui font une rude concurrence. En 1947 Rudy succède à ce même Luis Mariano dont il reprend La Belle de Cadix, de Francis Lopez, au Casino-Montparnasse d'abord puis ensuite en province. Rudy sera de fait le repreneur officieux de Mariano et connaitra un certain succès lors des reprsies notamment de Andalousie, du Chanteur de Mexico et du le Secret de Marco-Polo. Marianistes et hirigoyennais sont alors en guerre déclarée ! Rudy recrée ensuite Le Brigand d'amour (1951), Les Caprices de Vichnou (1951) au Théâtre de l'Étoile et, plus tard, Méditerranée (1964) au Théâtre du Châtelet. En marge de ces reprises, il assure également des créations : Pour toi (musique de Georges Dherain), Maria-Flora (musique d'Henri Betti, 1957) au Théâtre du Châtelet, et surtout Viva Napoli (musique de Francis Lopez, 1970) à Mogador. Jusqu'en 1987, il parcourt l'Europe interprétant des ouvrages de Francis Lopez (La Toison d'Or, La Route fleurie, Le Prince de Madrid, Gipsy). Sa dernière création est une opérette de Francis Lopez, Fandango, présentée en 1987 à l'Élysée-Montmartre.
Ce qui semble avoir manqué à Rudy Hirigoyen pour avoir eu la même réputation que Mariano, Guétary ou Dassary, est un grand succès auquel son nom eût pu être attaché. Il fit de belles créations mais pas un « tube ».
Sans doute, Rudy Hirigoyen toucha-t-il son sommet personnel en assurant, en 1947, à la Gaîté - Lyrique, avec élégance et une rare chaleur, la première reprise française de l'opérette de Franz Lehar : le Pays du sourire.
Rudy Hirigoyen a tourné également plusieurs films musicaux (Le Collège en folie, 1953, avec des chansons de Francis Lopez ; L'Auberge fleurie ; Partout ; Bonjour, bonheur).
Sa voix de ténor, montait dans l'aigu avec une grande aisance et qu'il pouvait tenir sur une longue durée. Cette légèreté doublée de souplesse, compensa un manque de puissance côté émission et autorisa le chanteur à n'être jamais un « braillard ».
Dans les années 1980, il accepte de donner des leçons de chant à la Cité des Artistes, rue Ordener, Paris 18e mais il n'a pas la pédagogie indispensable.
Enfin, il semblerait que ce Basque ait préféré Lyon à Paris. Il y finira ses jours.
Rudy Hirigoyen a été marié trois fois, il laisse une orpheline : Valérie.
- 1954 : Andalousie opérette d'Albert Willemetz et Raymond Vincy, musique Francis Lopez, Théâtre de la Gaîté-Lyrique
- 1957 : Maria Floraopérette livret Raymond Vincy, musique Henri Betti, mise en scène Maurice Lehmann, Théâtre
- du Châtelet
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Rudy Hirigoyen : un prince de l'opérette
- Après une éblouissante carrière au cours de laquelle il aura notamment été le fameux " Chanteur de Mexico " et l'inoubliable Bonaparte de " Viva Napoli", Rudy Hirigoyen a goûté dans son appartement croix-roussien, jusqu'en octobre 2000, date à laquelle il nous a quittés, au calme d'une retraite méritée. Sans avoir pour autant délaissé sa passion, puisqu'il était président d'honneur du Théâtre d'Opérette de Lyon.
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Bien que de mère bretonne, Rudy Hirigoyen ne peut de par son nom cacher ses origines paternelles basques. C'est d'ailleurs à Mendionde, calme village proche d'Hasparren, que le petit Rudy a vu le jour et vécu les premières années de son existence aux côtés de sa grand-mère. A l'âge de 8 ans, il rejoint pourtant la capitale où ses parents s'étaient installés. Ecolier jusqu'à 13 ans, chasseur à l'hôtel Georges V, puis coiffeur..., il ne tardera malgré tout pas à faire preuve de ses dons pour le chant. Sans avoir jamais travaillé sa voix, il obtient en effet le premier prix du concours des ténors pour l'opéra et l'opéra-comique grâce à son interprétation du grand air de "La Bohème" avant de remporter le grand concours de la chanson française à Nice, grâce à "Tiritomba". Sa décision est dès lors prise. Il sera chanteur et intègre en 1939 le conservatoire de Paris.
Surviendra la guerre et la dure expérience d'une année de captivité. Mais dès 1941, Rudy Hirigoyen rentre au théâtre du Châtelet où il interprète "Les valses de Vienne" de Johann Strauss. Sa carrière est alors lancée, au cours de laquelle le ténor se verra confier tous les grands rôles du répertoire de l'opérette. Une carrière longue de 57 ans, que notre homme évoque aujourd'hui avec un brin de nostalgie dans le confort de son appartement croix-roussien. De l'Alhambra à la Gaîté Lyrique, de Lyon à Marseille, du Canada à la Grèce, Rudy Hirigoyen s'illustrera dans "La Belle de Cadix", "Le chanteur de Mexico" où il succède à Luis Mariano, " Le pays du sourire", "Andalousie", " L'inconnue de Saint-Moritz ", " Maria Flora", "Méditerranée" ou " Rendez-vous à Paris"... Mais l'un de ses plus beaux souvenirs sera sans doute la création en 1969 à Lille de" Viva Napoli" que lui dédia Francis Lopez. Une opérette où il campera deux personnages, dont celui, saisissant, de Bonaparte. -
Mais sa carrière sera également cinématographique. Le nom de Rudy Hirigoyen apparaîtra au générique de trois films. " Musique en tête" de 1951 tout d'abord, avec Jacques Hélian, puis "L'auberge fleurie" et "Le collège en folie". Les souvenirs se succèdent alors dans la bouche de celui qui, non sans émotion, rappellait par ailleurs l'amitié qui le lia à Bourvil et que lui témoignait toujours Annie Cordy. Cette même amitié qu'il tissa avec tant de Lyonnais, à l'occasion de ses prestations toujours très attendues au théâtre de Villeurbanne puis à l'opéra. N'est-ce d'ailleurs pas à l'opéra que Sissi, celle qui deviendra son épouse attentionnée, tomba, alors qu'elle était âgée d'à peine 8 ans, sous le charme du... "Chanteur de Mexico" ? Bref, autant d'attaches qui, voici maintenant deux ans, décidèrent le couple à quitter la grande maison de Versailles qu'il occupait jusqu'alors, pour s'installer finalement entre Rhône et Saône. Rudy Hirigoyen créera sa dernière opérette, "Fandango" de Francis et Rodrigo Lopez, en 1987 à l'Elysée Montmartre, Ensuite, il remontera ponctuellement sur scène afin d'y interpréter les chansons qu'il contribua à rendre éternelles et qui firent sa renommée. - Artiste accompli, Rudy Hirigoyen était un être d'une extrême sympathie, ne détestant rien tant que l'hypocrisie. Accomplissant toujours son travail avec le soin du grand professionnel, il a toujours fouillé dans les moindres détails aussi bien son jeu que son chant, éblouissant son public tant par sa voix d'or, chaude et colorée que par son légendaire et radieux sourire lorsqu'il apparaissant sur scène.
- Mais l'opérette subissait alors les effets d'un certain désintérêt de la part des organisateurs de spectacles. Constatant une réelle demande du public en ce domaine, il a œuvré jusqu'à la fin, aux côtés des responsables de la compagnie Cala et des Amis du Théâtre d'Opérette de Lyon, à la résurrection de cette forme musicale sur les principales scènes lyonnaises. Grâce à son nom désormais indissociable de tant de succès certes, mais aussi avec cette gentillesse extrême qui caractérise les plus grands.
- Les admirateurs de Rudy Hirigoyen peuvent se procurer un CD regroupant 26 des plus célèbres succès de l'artiste, auprès de la Compagnie Cala au 04.72.07.98.58. Un émouvant enregistrement, avec le charme supplémentaire du crépitement des bons vieux 33 tours.
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Par Jean tartre le 24 Mai 2011 à 21:33
Bourvil
Acteur
(France)
Né(e) le 27 Juillet 1917Décédé(e) le 23 Septembre 1970Actuellement au Cinéma dans : Le Cercle Rouge, Le Corniaud
Biographie : Bourvil
Si beaucoup savent mettre un visage sur le nom de Bourvil, ou y associer des titres de films comme La Grande Vadrouille, ou encore Le Cercle Rouge, tous, en revanche, ne connaissent pas l'étendue de sa carrière.
Né dans le village de Bourville, en Normandie, et orphelin de père (mort à la guerre), André Raimbourg, grandi à la campagne, entouré de ses frères et soeurs (sa mère s'étant remarié).
A 14 ans, André est envoyé au pensionnat de Doudeville, expérience qui ne l'épanouira guère. De retour chez lui, il étudie divers instruments de musique, comme l'harmonica et l'accordéon, qui lui permettent d'intégrer la fanfare du village.
Mais ses parents souhaitent, lui trouver métier, et à 19 ans il part pour Rouen où il est apprenti boulanger. Mais la musique ne le quitte pas pour autant.
C'est en 1936, alors qu'il assiste à un concert de Fernandel, qu'André Bourvil, décide de se concentrer sur une carrière d'artiste.
Un an après, il part pour Paris, où il intègre le 24ème régiment d'Infanterie. Pendant ses trois ans, il pousse la chansonnette pour distraire ses camarades, qui se montrent particulièrement friands de son humour ; il remportera d'ailleurs plusieurs radio-crochets.
Mais la guerre de 1939/1945, entrave ce pseudo début de carrière, et ce n'est qu'en 1941 que Bourvil renoue avec les plaisirs de la scène au Théâtre de la Gaité Montparnasse, puis dans quelques cabarets. Ces expériences ne sont, pourtant pas, des plus étincelantes, pour le jeune artiste, qui décide alors d'adopter « Bourvil » pour nom de scène (nom que lui inspira son village natal).
Passionné depuis toujours par la musique, il sera l'auteur et l'interprète de plus d'une centaine de disques appartenant à des registres variés, dont le répertoire du « comique troupier d'après-guerre », comme : Crayons, Salade de fruits, La ballade irlandaise, A bicyclette…
Son succès en tant que chanteur, lui vaudra de recevoir de nombreuses propositions, au cinéma notamment, et c'est ainsi qu'en 1945, il interprête un rôle dans La Ferme Du Pendu de Jean Dréville, où il chante son succès "Elle vendait des cartes postales".
Sa carrière au cinéma et dans la chanson connaît alors un immense succès, et il reçoit le privilège de travailler aux côtés, de grands auteurs, comme Pagnol, Grangier ou Berthornieu.
Le public, continue de l'applaudir dans des opérettes également, comme dans « L'auberge fleuri », aux côtés d'Annie Cordy, et qui remporta un immense succès populaire, en 1952.
Dans Miquette Et Sa Mère de Clouzot, Bourvil, apparaît sous un autre jour puisqu'il interprète le rôle d'un timide.
Sa carrière, Bourvil la construire autour d'innombrables succès, parmi Le Roi Pandore, Le Passe-muraille, Le Chanteur De Mexico, Les Misérables, Le Bossu, La Jument Verte, Un Drôle De Paroissien, Les Grandes Gueules, Le Cerveau...
La Cuisine Au Beurre va réunir deux grands comiques français, le normand Bourvil et le méridional Fernandel. En 1956, Bourvil est consacré au Festival de Venise, pour son interprêtation dans La Traversée De Paris.
Impossible d'oublier, les deux films de Gérard Oury, La Grande Vadrouille et Le Corniaud, à qui il donne la réplique au non moins connu, Louis de Funès.
Enfin, Bourvil a le temps de finir le tournage du film Le Cercle Rouge, avant que la maladie de Kahler n'emporte, cet acteur populaire, un 23 septembre 1970.
=> Voir notre dossier Ces légendes qui pourraient avoir un biopic...8 vidéos : Bourvil
Filmographie sélective : Bourvil
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Par Jean tartre le 23 Mars 2011 à 22:22
Liz Taylor, mort d'une géante
L'actrice anglo-américaine Elizabeth Taylor est morte mercredi midi, à l'âge de 79 ans. Une place au soleil, La chatte sur un toit brûlant, Cléopâtre, Reflets dans un oeil d'or... L'icône du cinéma hollywoodien des années 60 avait été doublement oscarisée pour La Vénus au vison et Qui a peur de Virginia Woolf?.
Elizabeth Taylor incandescente dans Une chatte sur un toit brûlant. (Maxppp)
Avec la disparition d’Elizabeth Taylor, mercredi, c’est tout un pan de l’histoire hollywoodienne qui s’éteint, celui de l’âge d’or des studios. L’actrice, oscarisée à deux reprises pour La Vénus au vison et Qui a peur de Virginia Woolf, fabuleuse de sensualité et de cruauté amoureuse dans Reflets dans un œil d’or, le plus sadique des films de John Huston où elle affronte Marlon Brando, est morte mercredi à l’hôpital Cedars-Sinaï de Los Angeles à l’âge de 79 ans des suites d’une insuffisance cardiaque.
En 70 ans de carrière et près de 50 films, Elizabeth Taylor, véritable enfant de la balle qui fit sa première apparition à l’écran à l’âge de 9 ans, était le dernier Géant d’un âge d’or hollywoodien désormais révolu. Symbole du glamour et de la sensualité au cinéma, défrayant les chroniques d’un microcosme qui n’avait pas encore le nom de "people" avec son histoire passionnelle avec Richard Burton –mariage, divorce puis re-mariage- et ses huit unions matrimoniales, Elizabeth Taylor a traversé les années sans jamais perdre son aura. Cougar avant l’heure, celle qui prêta sa beauté et ses yeux violets à Cléopâtre, s’engagea dès les années 80 dans la lutte contre le Sida après le décès de son ami Rock Hudson et noua une amitié sincère avec un autre géant du spectacle américain, Michael Jackson.
La bande-annonce de Soudain l'été dernier:
Née en Angleterre en 1932, Dame Elizabeth Rosemond Taylor fait ses premières apparitions à l’écran, à l’instar d’un Patrick Dewaere ou d’une Brigitte Fossey en France, dès son plus jeune âge. Elle prend des cours de danse dès l’âge de 3 ans et cajole Lassie, le chien fidèle, dans son premier sur grand écran en 1943. Elle ne cessera plus de tourner. En 1951, elle se fait Une place au soleil, en compagnie de son ami et amant platonique de toujours de toujours, Montgomery Clift. Elle ne quittera plus le haut de l’affiche jusqu’aux années 70 et enchaîne les succès : Géant (1956), avec James Dean, La chatte sur un toit brûlant (1958) avec Paul Newman, La Vénus au vison en 1960, film méconnu mais qui lui permet de décrocher son premier oscar, Cléopâtre en 1963 où elle se dispute à l’écran comme à la ville avec Richard Burton.
Elle retrouve l’homme qu’elle épousa deux fois dans Qui a peur de Virginia Woolf ?, en 1966. Mike Nichols, le réalisateur du Lauréat, utilise à merveille le déchirement réel du couple et son penchant pour l’alcool. Liz Taylor y décroche son second et dernier oscar dans un premier rôle. En 1967, elle tourne avec Marlon Brando sous la direction de John Huston dans un film trouble et dérangeant, Reflet dans un œil d’or, où, à 35 ans, sa beauté et sa sensualité éclatent. Ce sera l’un de ses derniers grands films. Suivront Boom, sous la direction de Joseph Losey en 1968 qui lui offre dans la foulée Cérémonie secrète (1969). Les années 70 sont moins florissantes pour Liz taylor et elle fait plus parler d’elle par ses mariages et son amour des bijoux que par ses rôles.
La bande-annonce de Qui a peur de Virginia Woolf?:
"Ma mère était une femme extraordinaire qui a vécu sa vie le plus intensément possible, avec beaucoup de passion, d'humour et d'amour", a déclaré son fils, Michael Wilding, dans un communiqué. "Bien que la nouvelle de sa mort nous laisse, ainsi que tous ceux qui l'ont aimée, effondrés, notre mère restera pour toujours une source d'inspiration en raison de sa contribution inlassable à notre monde".
L’écrivain et critique de cinéma américain Steve Erickson, dans son dernier roman, Zeroville, met en scène un héros arborant tatouage d'Elizabeth Taylor et Montgomery Clift sur le crâne et fait dire à son personnage: "C’est la plus belle femme du monde!" Une source d’inspiration inépuisable en effet.
La bande-annonce de Reflets dans un oeil d'or:
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Par Jean tartre le 23 Mars 2011 à 20:50
Capello, mon maître
: hommage
LE FIL TéLéVISION - Silhouette ronde, esprit carré, Jacques Capelovici, chasseur de barbarismes, régnait sur “Les jeux de 20h” de notre enfance, de son allure de prof très IIIe République, mâtinée d’un zeste d’humour, “de bon aloi”, évidemment. On le trouvait ringard, puis assez rigolo, puis on l’a oublié. Alors pourquoi cette pointe de tristesse à l’annonce de sa mort ?
Photo : LE PARISIEN/MaxPPPOn a ri aux oraisons diverses, sur Twitter, Facebook ou dans Libé, toutes en erreurs de syntaxe et barbarismes : j'irai fauter sur ta tombe, Maître Capello.
On a ri, mais on est surtout étonné.
De lui, on ne garde que de vagues souvenirs d'enfance, à la télé, sur FR3, Les jeux de 20h, une tête de hibou, une sagesse immobile – l'a-t-on déjà vu marcher ? –, entre Yoda et Jabba the Hut, demi-lune en équilibre sur le nez, la lippe épaisse, gourmande, prête à bouffer du participe passé mal conjugué, du « pallier à » et « des malgré que » en barquettes de douze.
Un physique incorrigible de prof absolu, une prestance troisième République qui lui permit de redresser les torts et la syntaxe de tout un pays sans se faire exécrer. On se rappelle sa voix nasillarde, ses accents ORTF, sa diction cristalline, ses « de bon aloi », ses cravates rouges et ses calembours. Capello est né désuet. Il a su le rester.
Maitre capello 1984 par jc761
A l'adolescence, on a cru qu'il était le représentant légal de la ringardise envoyé sur Terre ; en grandissant, on l'a trouvé rigolo, une mascotte janséniste, un correcteur d'orthographe en costume.
Il y avait une bouffonnerie névrotique dans cette insistance à jouer les sentinelles d'une langue qui ne demandait qu'à se libérer, à s'ouvrir au « cette nana est canon » des années 80, au « je suis méga branché », au verlan, et puis, plus tard, au « j'ai kiffé ma race », aux « meufs », aux « keums », aux trépidations plus ou moins inspirées d'une syntaxe qui palpite, se dérègle et évolue.
Lui, il restait là, vissé à ses règles, psalmodiant dans le vide le bon usage des mots, immobile, toujours immobile, « on ne dit pas effacer le tableau, mais essuyer le tableau », « le whisky n'est pas une boisson alcoolisée mais une boisson alcoolique ».
Devenu adulte, on s'est mis à l'oublier pour de bon, remisant au magasin des accessoires ce souvenir de prof cathodique et de cruciverbiste chez Télé 7 jours, silhouette ronde, esprit carré, humour noir en bandoulière, « En deux lettres, condamné à mort : né ».
On vous avait oublié Maître Capello. Voilà pourquoi on est étonné aujourd'hui. Surpris d'être aussi triste. Une tristesse de temps qui passe, à l'imparfait du subjectif, en quatre lettres et une ponctuation : déjà ?
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Par Jean tartre le 10 Mars 2011 à 22:00
Georges Brassens : Biographie
Petit fils de maçon, italien par sa mère, Georges Brassens naît le 22 octobre 1921 à 18 heures, à Sète dans l’Hérault, rue de l’Hospice. Sa mère, Elvira, fille d’un napolitain, et son père, Jean-Louis, sont des gens simples et honnêtes.
Georges grandit au sein d’une famille nombreuse composée de sa demi-soeur, ses parents, ses grands-parents et leurs chats… A l’école, il n’est pas très en verve, se réveillant à la récréation, et préférant ses cours de musique.
Le poète tranquille
Dès 14 ans, il commence à écrire quelques « fadaises », et c’est au collège que la lecture des poètes l’éveille réellement à l’écriture. Avec ses amis, il découvre la musique et la liberté de l’école buissonnière.
Mais à l’aube de ses 18 ans, une sombre histoire de vol le fait écoper d’un an de prison avec sursis, l’humilie auprès de ses proches et des voisins, et le fait renvoyer du lycée. C’est ce déclic malheureux qui le pousse à rejoindre Paris, chez sa tante Antoinette, en février 1940, rue d’Alésia.
Son premier boulot le conduit aux usines Renault de Boulogne Billancourt. Le soir, sur le piano de sa tante, il s’essaie à ses premiers accords. Mais les Allemands envahissent Paris, et Brassens retourne à Sète. Cependant, trois mois plus tard, il ne peut s’empêcher de retrouver la capitale.
Ne pouvant reprendre son poste chez Renault, il se jette dans un travail acharné: la découverte de la musique sur le vieux piano d’Antoinette. Il lit beaucoup, pour tuer le temps dans ce Paris désert: Paul Fort, Rimbaud, et surtout Villon. Ce travail le mène en 1942 à publier son premier recueil de poésie, ‘Des coups d’épées dans l’eau’, suivi rapidement de ‘A la venvole’.
Il rencontre, parmi les amis de sa tante, Jeanne Le Bonnier, « la Jeanne » qui habite à deux pas de là. Leur relation durera à jamais, malgré la différence d’âge (elle est née en 1891!), d’abord amicale, puis amoureuse.
La guerre
Mais c’est la guerre et Brassens est envoyé en Allemagne début 1943. C’est alors qu’il rencontre Pierre Onteniente, dit Gibraltar, son ami, secrétaire et compagnon. C’est aussi au STO qu’il fait ses premières armes devant un public, un public si particulier avide d’émotion, d’amour et d’amitié en ces temps difficiles.
Lors d’une permission, Brassens « oublie » de revenir en Allemagne, et c’est encore chez Jeanne qu’il se cache à Paris, impasse Florimont, cette cour des miracles où se côtoient poules, chats et chiens, et au milieu, « la cane de Jeanne ».
L’appartement est vétuste, mais Georges y restera plus de vingt ans, jusqu’en 1966. Il y vit des moments fabuleux avec ses amis, dont un certain René Fallet. Pendant cette période, jusqu’à la fin de la guerre, Brassens vit caché, profitant de sa réclusion pour écrire, jusqu’à la libération. Ensuite, tout en écrivant, il continue à vivre chez Jeanne.
En 1947, il rencontre Jona, sa Püppchen. Sa vie est rythmée par ses chansons, mais il n’ose pas encore les interpréter et elles restent ignorées de tous. Par relation, il commence à écrire dans la revue ‘Le Libertaire’, revue anarchiste, sous différents pseudos. Mais, lassé, il quitte le journal. Ses démarchages auprès des cabarets parisiens restent vains…
Fin 1951, un ami réussit à faire passer Brassens au Caveau de la République. Ce passage, quoique peu applaudi, redonne confiance à Georges. Il retravaille alors quelques-unes de ses chansons, et le 6 mars 1951, Patachou l’auditionne en public, parmi lequel un certain Pierre Nicolas, futur ami et musicien de Georges. Tout le monde est subjugué, et c’est ce soir-là que Georges devient Brassens…
Jacques Canetti
Ses vrais débuts ont lieu le 9 mars. Jacques Canetti, ami de Patachou et gérant des Trois Baudets, où débutèrent Brel, Mouloudji et Devos, invite Brassens à jouer chez lui. C’est enfin, à plus de trente ans, le succès tant attendu.
Chez Polydor (Philips), Brassens enregistre Maman Papa avec Patachou, puis Le Gorille, La mauvaise réputation, Le petit cheval, … Les concerts s’enchaînent, Bobino en 1953, deux Olympias en 1954, et les récompenses pleuvent: Grand Prix de l’Académie Charles Cros, édition de ses chansons chez Denoël, …
1957 est une année riche pour Brassens. Bobino, l’Alhambra, l’Olympia, une tournée à l’étranger, mais aussi une année difficile avec l’apparition de coliques néphrétiques très douloureuses.
Les années passent et se ressemblent, de succès en succès, entrecoupées parfois par des faits dramatiques, comme la perte de sa mère en 1962, une alerte grave la même année en plein Olympia et le décès de son père en 1965.
En 1966, après un triomphe au TNP, Georges quitte l’impasse Florimont que Jeanne habite désormais avec son nouveau mari. Très attaché à « son » 14e arrondissement, il déménage non loin de là, près de son ami Brel. Mais un nouveau malheur vient le frapper le 24 octobre 1967: Jeanne, « sa » Jeanne meurt. C’est tout un monde qui s’écroule.
Les années qui suivent le voient triompher dans toutes les salles, à Paris comme en Province, en France comme à l’étranger, avec souvent en première partie, des jeunes chanteurs tels que Philippe Chatel, Maxime le Forestier, ou Yves Simon.
Il achète aussi une maison en Bretagne, région d’origine de Jeanne, et s’y évade de temps en temps en se mêlant aux villageois et en recevant ses amis
En 1973, il entame sa dernière tournée, d’abord en Belgique puis en Grande-Bretagne où sera enregistré son album Live in Great Britain. Et en 1976, à la sortie de son dernier disque, il occupe Bobino durant cinq mois, jusqu’en 1977.
Novembre 1980: sa santé est préoccupante. Il est opéré d’un cancer. Pendant l’été 1981, au plus mal, il trouve encore la force de retourner au pays, à Sète, et il y meurt le 29 octobre 1981, à 23h15 à Saint Gély-du-Fesc.
Il est enterré au cimetière Le Py, le cimetière des pauvres, bien loin du cimetière marin cher à Paul Valéry… Un musée est aujourd’hui consacré à Georges Brassens dans sa ville natale de Sète.
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