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Par Jean tartre le 22 Janvier 2010 à 21:28
Biographie de Serge GAINSBOURG :
Artiste, Chanteur, Compositeur et Musicien (Francais)
Né le 02 avril 1928
Décédé le 02 mars 1991 (à l'âge de 62 ans)
Dans Gainsbourg, il y a tout. La poésie, l'humour, la provoc, le désespoir, l'amour, le sexe, l'alcool... Gainsbourg, c'est nous tous. Sans faux-nez, beau et laid à la fois. Et puis, il y a le jazz, la java...naise, le reggae, le rock, le funk... Du "Poinçonneur des Lilas" à "Love on the Beat", il a tout compris. Personnalité singulière de la culture française, Serge Gainsbourg fut bien plus qu'un chanteur. Musicien, compositeur, poète, écrivain, acteur, réalisateur, peintre, " l'homme à la tête de chou " fut avant tout un immense mélodiste et un auteur de génie qui savait manier la langue française avec un talent très personnel. Le 2 avril 1928, naissent à Paris Lucien Ginzburg et sa soeur jumelle, Lilianne. Leurs parents, Joseph Ginzburg et son épouse, Olia Bessman, se sont installés à Paris en 1919 après avoir fuit la Russie via Istambul. A leur arrivée en France, leur premier fils Marcel meurt d'une pneumonie à seize mois. Puis en 1927, était née une fille, Jacqueline.
Joseph, juif ashkénaze, est musicien et peintre. Plutôt pianiste classique, il devient à Paris musicien de jazz dans les bars et les boîtes de nuit à la mode. Son fils, Lucien, se met au piano très jeune, et suivant les traces de son père, se forme au classique puis au jazz, par l'intermédiaire des ouvres de George Gershwin. Une rencontre avec la grande vedette de l'époque, Fréhel, en 1938, laisse un souvenir inoubliable au jeune garçon et influencera certainement son intérêt pour la chanson.
Pendant la guerre, la famille Ginzburg se réfugie en zone libre, vers Limoges. En 1945, après le retour dans la capitale, Lucien entre au lycée Condorcet dont il est renvoyé assez rapidement. Pratiquant le dessin et la peinture depuis longtemps, Lucien intègre donc l'école des Beaux-Arts. Lucien est obnubilé par la peinture et travaille énormément dans le but de réussir le chef-d'oeuvre qui le ferait entrer dans le cercle étroit des génies tels Goya ou Picasso. Mais éternellement insatisfait de son travail, il en gardera toujours un complexe.
Pour gagner sa vie, Lucien joue du piano dans les bars où son père bénéficie d'une petite notoriété. Mais surtout, à cette époque, il découvre le jazz. En 1947, il rencontre Elisabeth Levitsky, fille d'aristocrates russes, qui devient sa compagne jusqu'à leur mariage le 3 novembre 1951. Il reprend alors l'enseignement du dessin qu'il avait déjà un peu pratiqué, et s'occupe également d'une chorale.
En 1954, Lucien dépose six chansons à la SACEM (Société des auteurs compositeurs) dont deux seulement seront sauvées de l'oubli : "Défense d'afficher" chantée par Pia Colombo en 1959 et "Les amours perdues" qu'il offre à Juliette Gréco en 1961. Sous le pseudonyme de Julien Grix, il continue à écrire pour la revue d'un cabaret de travestis, "Chez Madame Arthur". Entre 1954 et 1957, il joue également du piano tous les étés dans un club du Touquet, période d'apprentissage intense pour ce pianiste autodidacte.
Séducteur infatigable, Lucien Ginzburg s'éloigne de son épouse dont il finit par divorcer en octobre 1957. 1958 est une année essentielle de la carrière de Serge Gainsbourg qui commence par prendre ce nouveau nom. Il choisit Gainsbourg en hommage au peintre anglais Gainsborough, et Serge qui souligne ses origines russes.
Cette année-là, Serge Gainsbourg va choisir de détruire tout son travail de peintre et d'arrêter définitivement la peinture. Son père lui trouve une place de pianiste-guitariste au cabaret "Milord l'arsouille" où il accompagne la chanteuse Michèle Arnaud. Il va alors rencontrer Boris Vian, auteur-compositeur, écrivain et trompettiste de jazz. De cette rencontre, va naître chez Gainsbourg un vrai goût pour la composition. Partageant le même humour cynique et le sens aigu de la dérision que Vian, Serge Gainsbourg va se sentir plus libre pour écrire et surtout chanter ses propres textes.
Dès ses débuts, son style ne laisse personne indifférent. Il provoque soit le rejet soit l'enthousiasme. Denis Bourgeois, qui travaille pour le directeur artistique, Jacques Canetti, le remarque et lui propose d'enregistrer une maquette. Quelques jours plus tard, Serge Gainsbourg signe chez Philips, label qu'il n'a jamais quitté.
Avec l'arrangeur de Boris Vian, Alain Goraguer, Serge Gainsbourg compose son premier disque qui sort quelques mois plus tard sous le nom de "Du chant à la une !". Malgré des critiques sévères, l'album obtient en 1959 le Grand Prix de l'Académie Charles Cros, prestigieuse récompense musicale, grâce en particulier au titre "Le poinçonneur des Lilas", grand classique du répertoire de Gainsbourg. Suite à la dureté des attaques contre Gainsbourg lors de la parution de ce premier disque, Boris Vian, quelques mois avant sa mort, va signer un article dithyrambique dans le journal satyrique, Le Canard Enchaîné.
En dépit donc, d'une certaine hostilité générale, mais qui n'est pas pour lui déplaire, Serge Gainsbourg est très vite reconnu comme un auteur novateur. Son deuxième album 25cm (format de l'époque), est un échec. Mais Gainsbourg commence à écrire beaucoup pour les autres, et en particulier pour Juliette Gréco, qui le choisit pour renouveler son répertoire.
Toujours en 59, Serge Gainsbourg croise Brigitte Bardot sur le tournage du film "Voulez-vous danser avec moi ?" réalisé par Michel Boisrond. La carrière d'acteur de Gainsbourg restera balbutiante, mais le cinéma sera cependant très présent dans sa vie. Dès cette année-là, il signe d'ailleurs sa première musique de film pour "L'eau à la bouche" de Jacques Doniol-Valcroze.
En 1961, son troisième album, "L'étonnant Serge Gainsbourg" fait une grande place à son amour de la littérature. Dans "La chanson de Maglia", il évoque Victor Hugo, et dans "La chanson de Prévert", il chante le grand poète français. Ce titre sera reprise immédiatement par de nombreux artistes dont Mouloudji ou la Québécoise, Pauline Julien. A cette époque, Gainsbourg passe sur la scène du music-hall parisien, l'Olympia, d'abord comme invité de Jacques Brel, puis de Juliette Gréco. Il fait également quelques tournées en Belgique et en Suisse.
Tout en continuant de travailler pour les autres et d'élargir le cercle de ses interprètes, il sort à peu près un album par an en tant qu'interprète. En 1963, c'est à Londres que Serge Gainsbourg enregistre un 45 tours de quatre titres, parmi lesquels "la Javanaise", autre titre essentiel de son répertoire et que Juliette Gréco reprend la même année sur un de ses disques. Visionnaire et précurseur, Gainsbourg cherche à Londres, un son plus moderne que ce qui est produit dans les studios français. Pendant une dizaine d'années, il continuera souvent à travailler outre-Manche.
En octobre 63, Serge Gainsbourg passe pour la première fois en vedette à l'Olympia entouré de deux musiciens de jazz, le contrebassiste Michel Gaudry, et le guitariste tzigane, Elek Bacsik. C'est le même trio que l'on retrouve sur le quatrième album de Gainsbourg, et le premier en format 30cm, qui sort en 1964, "Gainsbourg Confidentiel".
Le 7 janvier 1964, Serge Gainsbourg se marie pour la seconde fois avec Françoise-Antoinette Pancrazzi, que tout le monde appelle Béatrice, et le 8 août naît son premier enfant, une petite Natacha. A la fin de l'année, sort l'album "Gainsbourg Percussions". Après l'ambiance jazzy du précédent, Gainsbourg s'inspire cette fois des rythmes afro-cubains assez à la mode à cette époque, mais dont il fait un usage moins "folklorique" que d'habitude. Deux titres de cet album restent célèbres : "Couleur Café" et "New York USA", titre pour lequel il s'est inspiré d'un chant traditionnel sud-africain.
Nous sommes au début des années 60, et le paysage musical est inondé par la vague yéyé. Elle balaie un peu la chanson traditionnelle dont Gainsbourg fait encore partie, du moins aux yeux de la jeunesse qui ne se reconnaît pas vraiment dans cet artiste qui lui semble encore trop intellectuel. En dépit d'une période de doute, Serge Gainsbourg va pour la première fois prouver son immense sens d'adaptation en matière de courants musicaux. Par l'intermédiaire de Denis Bourgeois, qui l'avait découvert en 1958, Serge Gainsbourg va rencontrer une toute jeune chanteuse de 16 ans, France Gall. Il lui écrit quelques titres, mais c'est la chanson "les Sucettes" qui scellera leur collaboration. Gainsbourg entre alors dans les hit-parades et concurrence les plus gros tubes de l'époque. Son auditoire s'élargit, se rajeunit, et sa notoriété ne fait qu'augmenter. En 1965, le titre "Poupée de cire, poupée de son", toujours interprété par France Gall, remporte le Prix Eurovision de la chanson.
Actrices et chanteuses se disputent ses compositions et Gainsbourg écrit à cette époque pour Régine ("Les p'tits papiers"), pour Valérie Lagrange, pour les anglaises Petula Clark ("La gadoue") et Marianne Faithfull, pour Dalida, et pour l'actrice Mireille Darc. Il retrouve même Brigitte Bardot pour qui il écrit un 45 tours de quatre titres.
En février 1965, la chanteuse Barbara lui propose de faire une série de concerts avec elle, mais devant l'hostilité du public, Serge Gainsbourg décide de cesser cette collaboration. Il ne remontera pas sur scène avant 1979.
En 1966, le metteur en scène Pierre Koralnik souhaite réaliser une comédie musicale, et s'adresse à Serge Gainsbourg. Avide de nouvelles expériences, Gainsbourg se lance dans l'écriture de "Anna", qui réalisée pour la télévision et diffusée en janvier 1967, sera une des premières émissions en couleurs. Interprète principale de l'histoire, la comédienne d'origine danoise, Anna Karina, chante le titre phare du film, "Sous le soleil exactement".
Divorcé de sa femme, Serge Gainsbourg s'installe en février 1966 à la Cité internationale des Arts où vivent des artistes du monde entier. Malgré son statut de vedette, il va vivre deux années dans cette petite chambre d'étudiant. Il renoue cependant avec Béatrice en 67, et au printemps 68 naîtra un deuxième enfant de ces retrouvailles éphémères, Paul, enfant qui ne connaîtra jamais vraiment son père.
Durant l'été 67, Serge Gainsbourg tourne "Ce sacré grand-père" avec Michel Simon, film dont est tiré un duo entre les deux hommes, "L'herbe tendre". Durant les années 60 et 70, on verra beaucoup Serge Gainsbourg sur les écrans de cinéma et de télévision, bien que les films auxquels il va participer soient dans l'ensemble peu mémorables. En 1968, il partage l'affiche avec un autre monument du cinéma français, Jean Gabin, dans le film de Georges Lautner, "Le Pacha". Il en écrit également le thème principal, "Requiem pour un c.".
A l'automne, les routes de Brigitte Bardot et de Gainsbourg se croisent à nouveau, mais cette fois, ils ne vont plus se quitter pendant plusieurs mois. Une émission de télévision consacrée à la star est en préparation et, à cette occasion, Serge Gainsbourg écrit de nombreux titres qui donnent lieu chacun à une mise en scène particulière dans le "Show Bardot" diffusé le 1er janvier 1968. "Harley Davidson", "Comic strip" ou le duo de "Bonnie and Clyde" sont immortalisés par une Bardot alors au sommet de sa notoriété. Gainsbourg écrit aussi un titre qui va engendrer un énorme scandale, "Je t'aime moi non plus". Bien qu'enregistré à l'époque par le couple, cette version restera inédite jusqu'en 1986. Alors mariée au milliardaire Gunther Sachs, Bardot demande à Gainsbourg de ne pas sortir cette chanson, souhait qu'il respectera. Cette version n'apparaît donc pas sur les deux albums renfermant des duos du couple Gainsbourg-Bardot, "Bonnie and Clyde" et "Initials BB".
Serge Gainsbourg, qui continue toujours à écrire pour les autres, compose en 1968 deux titres pour la jeune chanteuse Françoise Hardy, issue de la vague yéyé. Elle enregistre un 45 tours deux titres avec "L'anamour" mais surtout "Comment te dire Adieu". En 1968, Serge Gainsbourg rencontre celle qui va désormais marquer sa vie professionnelle et personnelle, Jane Birkin. Jeune comédienne anglaise née en 1946, Jane Birkin rencontre Gainsbourg sur le tournage du film de Pierre Grimblat, "Slogan". Un couple légendaire se forme alors.
Dès novembre 1968, Jane enregistre à Londres quatre titres de Serge Gainsbourg, "L'anamour", "69 année érotique", "Jane B", mais surtout une nouvelle version de "Je t'aime moi non plus". Comme la première fois, avec Bardot, le scandale éclate mais cette fois, le disque est commercialisé et la version de Gainsbourg-Birkin devient célébrissime. Cependant, de nombreux pays interdisent le titre et Gainsbourg lui-même décide de le retirer du premier album qu'il sort avec sa nouvelle compagne.
A la fin des années 60, Serge Gainsbourg est le français qui s'exporte le mieux. Ses disques et ceux de ses interprètes se vendent en Europe mais aussi outre-Atlantique. Le couple s'installe dans l'hôtel particulier que Serge Gainsbourg vient d'acquérir rue de Verneuil dans le 6ème arrondissement de la capitale. Au printemps 69, ils partent au Népal pour tourner le film d'André Cayatte, "Les chemins de Katmandou", dont Gainsbourg compose la musique. Dès l'arrivée de Jane Birkin, son travail pour d'autres interprètes (féminines), et pour lui-même, se ralentit. Gainsbourg préfère se consacrer à sa vie personnelle stabilisée, et suit sa compagne sur la plupart de ses tournages.
En 1971, Gainsbourg écrit "Melody Nelson", album entièrement conçu autour de Jane Birkin, et arrangé par Jean-Claude Vannier. Le disque est un énorme succès public et la critique parle de "chef-d'oeuvre". Le 22 avril 1971, meurt Joseph Ginzburg. Jusqu'à ses derniers mois, le père de Serge Gainsbourg était resté très attentif à la carrière de son fils et accordait une grande importance à son travail. Trois mois plus tard, le 21 juillet 1971, Jane Birkin accouche à Londres d'une petite Charlotte. A la fin de l'année, Gainsbourg écrit la revue que la chanteuse et danseuse Zizi Jeanmaire, doit présenter au Casino de Paris. En tant qu'interprète, il sort également un 45 tours qui une fois encore, fait scandale, "La décadanse". Après avoir célébré "Melody Nelson", la presse retrouve envers Gainsbourg, des termes acerbes et sévères, et parle de "mauvais goût".
En 72, Gainsbourg collabore pour la première fois avec le chanteur Jacques Dutronc, puis écrit à nouveau pour Régine et pour France Gall. En 1973, il compose pour Françoise Hardy, mais cette année-là, son travail se partage surtout entre son propre album "Vu de l'extérieur", et le premier album de Jane Birkin, "Di Doo Dah". En mai, Serge Gainsbourg fait une crise cardiaque.
C'est à cette époque que Serge Gainsbourg commence à présenter une image qui ne fera que s'accentuer jusqu'à sa mort, celle d'un homme mal rasé, buveur, fumeur, et provocateur. Bien qu'il continue de sortir des disques et d'écrire, il ne vend pas beaucoup tout en restant cependant une référence de la chanson française. L'attitude publique de Gainsbourg va le rendre à partir de cette époque de plus en plus populaire parmi la jeunesse, qui dans les années 70, puis 80, se reconnaîtra dans cet homme qui n'hésite pas à braver les convenances.
Durant l'année 1975, Gainsbourg va beaucoup faire parler de lui en provoquant une nouvelle fois les foudres d'une partie du public et de la critique. Tout d'abord, sort au printemps, l'album "Rock around the bunker", dans lequel Serge Gainsbourg évoque à sa façon, la période nazie. Abordant des sujets ultra sensibles, les titres "Nazi rock" ou "SS in Uruguay" sont ignorés de la plupart des radios, mais comme d'habitude, Gainsbourg est défendu par quelques fidèles qui avant de voir en lui un provocateur, préfèrent reconnaître son talent.
Suite à cet album, sort celui de Jane Birkin, "Lolita go home". Puis, en septembre, démarre le tournage du film "Je t'aime moi non plus" dans le sud de la France. Pour sa première réalisation (dédiée à Boris Vian), Serge Gainsbourg fait preuve, comme pour la musique et la chanson, d'un style inédit. Entouré de Jane Birkin et de l'Américain Joe Dalessandro (et même de Gérard Depardieu dans un rôle de figuration), Gainsbourg conte une histoire d'amour entre un homme et une jeune femme aux allures de garçon. Lors de sa sortie en mars 76, la plupart des critiques éreintent le film, mais quelques journalistes évoquent une comparaison avec le cinéma américain "underground" et louent la performance de Jane Birkin. Le réalisateur François Truffaut donne même un avis fort élogieux lors d'un entretien à la radio. Ce film, qui est sans doute le meilleur de Serge Gainsbourg en tant que réalisateur, est aujourd'hui presque devenu un classique. La sortie de la bande originale est simultanée à celle du film.
Serge Gainsbourg, qui ne vend toujours pas beaucoup de disques, commence à réaliser des films publicitaires dont certains resteront fameux tels ceux pour "le savon des stars" qu'il réalise avec entre autres Marlène Jobert, et bien sûr, Jane Birkin. En 1976, Serge Gainsbourg enregistre un nouvel album, "L'homme à la tête de chou" qui sort en janvier 77. Comme pour "Melody Nelson", Gainsbourg retrouve les compliments de la critique. A l'époque du disco et du mouvement punk, Gainsbourg survole les modes ou s'en sert si elles l'intéressent. Dans cet album, Gainsbourg innove à nouveau en utilisant des rythmes reggae, encore méconnus en Europe ("Marylou reggae"). Cette année-là, il signe en outre quelques musiques de films, plutôt érotiques ("Madame Claude", "Goodbye Emmanuelle"). Il rencontre également Alain Chamfort, et lui écrit un album, "Rock'n'Rose", qui sort le chanteur de son image de "minet".
L'année 78 est marquée par un nouvel album pour Jane Birkin, "Ex fan des sixties", et par la musique du film "Les Bronzés" écrit par la troupe du Splendid, et dont le titre "Sea Sex and Sun" devient le tube de l'été.
Serge Gainsbourg, qui souhaite continuer à travailler sur des rythmes reggae, fait appel en 1979 aux meilleurs musiciens jamaïcains, et en particulier à la section rythmique du chanteur Peter Tosh, soit Sly Dunbar, Robbie Shakespeare et Sticky Thompson, ainsi qu'aux choristes de Bob Marley dont sa femme Rita. Il part donc à Kingston, en Jamaïque, et en moins d'une semaine, naît un album qui sort en avril 1979. Nouveau succès avec ce disque qui en quelques mois, se vend à plus de 300.000 exemplaires. Outre une reprise reggae de "la Javanaise", c'est le titre "Aux armes et cætera" qui fait le plus parler de lui. Version de l'hymne national français, "la Marseillaise", revue et corrigée à la sauce jamaïcaine, ce titre va provoquer des émois parmi les plus patriotes habitants du pays, et en particulier dans l'armée. Cependant, "Aux armes et cætera" devient un tube et inonde les radios pendant de nombreux mois.
Serge Gainsbourg avait rencontré en 1978, le groupe de rock Bijou. Après leur avoir écrit quelques titres, Gainsbourg va se laisser convaincre par les trois membres du groupe, de remonter sur scène. C'est donc au Palace, célèbre boîte de nuit parisienne, qu'à lieu ce retour spectaculaire fin décembre 1979. Pendant dix soirées, le Tout-Paris va se mêler à un public nombreux et fort enthousiaste de retrouver Gainsbourg. Suit une tournée triomphale, entrecoupée par des épisodes agités dus à la très controversée version de l'hymne français. Le passage le plus célèbre se joue à Strasbourg où, violemment prit à partie par les parachutistes (un des corps de l'armée française), Gainsbourg n'hésite pas à leur chanter une version tout à fait classique de "La Marseillaise". Serge Gainsbourg, qui n'avait pas cherché à choquer en adaptant l'hymne français, s'était senti très blessé des nombreuses attaques dont il avait été victime.
Au printemps 1980, Serge Gainsbourg rajoute une corde à son arc en publiant un ouvrage, "Evguénie Sokolov". En août 1980, Jane Birkin quitte Serge Gainsbourg. La rupture est douloureuse de part et d'autre, mais Gainsbourg, plus que jamais excessif en tout, avait fini par lasser sa compagne. C'est à cette époque que le personnage de "Gainsbarre" va prendre le pas sur Gainsbourg. Naviguant entre désespoir et alcool, Serge Gainsbourg va cependant continuer à travailler d'arrache-pied. Après un album pour Jacques Dutronc, "Guerre et pets", il écrit la musique du film de Claude Berri, dans lequel il joue, "Je vous aime". Le rôle principal est tenu par Catherine Deneuve, pour qui il va écrire un titre qu'il interprétera avec elle, "Dieu est un fumeur de havanes". L'année suivante, il lui écrit un album entier, "Souviens-toi de m'oublier".
En 1981, Gainsbourg écrit pour un de ses plus grands fans, le chanteur Alain Bashung, l'album "Play Blessures". Puis en novembre, sort son propre album, "Mauvaises nouvelles des étoiles", enregistré à Nassau aux Bahamas avec à nouveau Robbie Shakespeare et Sly Dunbar. Cette année-là, il fait la rencontre de Bambou, jeune eurasienne de 21 ans, qui devient sa compagne.
En décembre 81, lors d'une vente aux enchères, Gainsbourg acquiert le manuscrit original de l'hymne national français, "la Marseillaise" de Rouget de Lisle, dont le titre original est en fait "Chant de guerre de l'armée du Rhin". En 82, outre des chansons pour Julien Clerc ou pour la Québécoise, Diane Dufresne, Gainsbourg commence à écrire un scénario qu'il compte tourner avec le comédien Patrick Dewaere, projet annulé après le suicide de ce dernier en juillet. Il engage alors Francis Huster et part réaliser son deuxième film, "Equateur", dans la jungle tropicale du Gabon. Le tournage est difficile et la présentation du film à Cannes en mai 83, fort chahutée. Sorti en août, "Equateur" est un échec public et critique.
Déprimé, Serge Gainsbourg écrit en quelques semaines un album pour la comédienne Isabelle Adjani, et un album pour Jane Birkin, "Baby alone in babylone" considéré comme le plus beau qu'il ait écrit pour elle. Les deux sont des succès et obtiennent des disques d'or.
Durant les années 80, Serge Gainsbourg réalise de très nombreuses publicités dont certaines font encore date. En avril 1984, Serge Gainsbourg s'envole pour New York pour enregistrer un album au son radicalement différent. Il s'attaque cette fois au funk, et en particulier au funk new-yorkais. Entouré de musiciens et d'un producteur américain, il se sent très heureux pendant ce séjour dans la cité cosmopolite. En une semaine, il enregistre l'album "Love on the beat", qui sera la première plus grosse vente de sa carrière. Au milieu des huit titres du disque, se détache un duo qu'il a enregistré avec sa fille, Charlotte, "Lemon Incest".
Le 16 mars 1985, disparaît la mère de Serge Gainsbourg, Olia. En septembre 85, Serge Gainsbourg remonte sur scène, au Casino de Paris, accompagné de musiciens et de choristes américains qui ne le quitteront plus désormais. Ovationné par le public, Gainsbourg atteint dans les années 80 une notoriété bien supérieure à ce qu'il avait connu jusqu'alors. Ses provocations publiques n'y sont pas pour rien, notamment lorsqu'en mars 84, il brûle un billet de 500 francs au cours d'une émission de télévision en direct ("7 sur 7") regardée par un public très large et populaire. En revanche, lors d'une autre émission de télé ("le Jeu de la vérité") en juin 85, il signe en direct un chèque de 100.000 francs au profit de Médecins sans Frontières.
Le 5 janvier 1986, sa compagne Bambou, donne naissance à un petit garçon, qu'ils nomment Lucien. Le metteur en scène, Bertrand Blier fait appel à lui pour écrire la musique du film "Tenue de Soirée". Mais 1986 est surtout marqué par l'album et le film que Gainsbourg écrit pour Charlotte, "Charlotte forever". En 1987, Jane Birkin sort un nouvel album, "Lost Songs", signé Gainsbourg, qui sort son propre album quelques temps plus tard, "You're under arrest". Enregistré dans les mêmes conditions que le précédent, l'album renferme une reprise rap et masculinisée de "Mon légionnaire", célèbre titre de la chanteuse Edith Piaf.
Pendant sept soirées, Gainsbourg retourne sur scène, cette fois au Zénith de Paris, en mars 88. Ses spectacles sont grandioses malgré sa santé de plus en plus fragile. Serge Gainsbourg a 60 ans, et les excès accompagnés de plusieurs alertes cardiaques commencent à avoir raison de lui. Son moral est faible, et plus rien ne parvient vraiment à le motiver. En juillet 88, il est invité au Festival des Francofolies de la Rochelle, puis à Montreux en Suisse.
Il écrit un album pour Bambou, "Made in China", mais c'est un échec. Le 14 avril 1989, il subit une intervention chirurgicale du foie, et arrête l'alcool sur la demande insistante des médecins qui lui font comprendre qu'il est en sursis. En septembre 1989, paraît une intégrale en neuf disques compact, de l'oeuvre de Serge Gainsbourg. Dans les mois qui suivent, il écrit le scénario de son quatrième film, "Stan the flasher". Cette histoire d'un professeur qui tombe amoureux d'une de ses élèves, est interprétée par le réalisateur, Claude Berri. A sa sortie en mars 90, le film recueillera des critiques plutôt bonnes, et sera vu par environ 60.000 personnes.
En 1990, Serge Gainsbourg écrit tout un album pour Vanessa Paradis, l'interprète du célébrissime "Joe le taxi". Il se livre également à un exercice inattendu en écrivant un titre pour le grand prix de l'Eurovision de la chanson. Interprétée par la guadeloupéenne Joëlle Ursull, la chanson "White and black blues" remporte le second prix du concours.
Puis, comme un adieu, il signe son dernier album pour Jane Birkin, "Amours des feintes". La pochette, représentant une Jane Birkin triste, est dessinée par l'auteur, qui à cette époque, pensait sérieusement se remettre à la peinture. Dans les derniers mois de sa vie, Serge Gainsbourg sort peu de son domicile dont les façades sont recouvertes d'innombrables graffitis à la gloire de l'artiste.
Le samedi 2 mars 1991, Bambou découvre son compagnon inanimé dans sa chambre, terrassé par une ultime crise cardiaque. Pendant plusieurs jours, les hommages se multiplient et le public ne cesse de défiler devant le domicile de l'artiste. Finalement très aimé, Serge Gainsbourg fait l'unanimité. La plupart des journaux et magasines font leur Une avec des portraits du chanteur. Ses obsèques au cimetière Montparnasse attirent une foule immense. Catherine Deneuve y lit les paroles de la chanson "Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve".
Quelques semaines plus tard, Jane Birkin monte sur la scène du Casino de Paris, pour une série de concerts prévus bien avant le décès. Longtemps décrié, mais toujours admiré, Serge Gainsbourg aura toute sa vie cachée derrière son cynisme, une lucidité désespérée et surtout une grande pudeur. Lui qui considérait la chanson comme un "art mineur", il laisse un répertoire d'une richesse incroyable. Ses titres sont repris en permanence (Jimmy Somerville, FFF, Pulp, Donna Summer, etc), et les textes de certaines chansons sont même étudiés dans les écoles ("La chanson de Prévert)
En septembre 1994, Jane Birkin donne un concert hommage au Savoy Theatre de Londres. Et en mars 1997, un coffret rétrospective de trois disques compact sort aux Etats-Unis. L'accueil de la presse est unanimement élogieux. Jane Birkin qui ne peut décidément pas se soustraire à l'influence de Serge Gainsbourg, sort en octobre 2002 "Arabesque", un album reprenant certains succès de l'artiste avec des arrangements arabisants. Elle donne aussi à cette occasion une série de concerts. Le 8 mars 2003, la ville de Clermont-Ferrand rend hommage à Gainsbourg en inaugurant une rue à son nom, la première du genre en France.
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Par Jean tartre le 3 Janvier 2010 à 22:04
Charlie Chaplin
( 1889-1977 )
BIOGRAPHIE
Sir Charles Spencer dit Charlie Chaplin est né le 16 Avril 1889 (quatre jours avant Hitler, avait-il fait spécifier à un journaliste) dans East Lane à Walworth, Londres ( quartier pauvre ). Mais selon des "spécialistes" de Chaplin, « il n'existe aucun acte de naissance, ni extrait de baptême » prouvant les faits de ce que Chaplin dit lui-même. Un mystère plane donc sur ses origines...
Son père, Charles Senior, chanteur de music-hall, était connu pour sa voix de baryton. Grand buveur, il mourut à l'âge de 37 ans d'une cirrhose du foie.
Chaplin en parlant de lui, dira qu'il ne l'a presque pas connu mais aura remarqué son côté silencieux et mélancolique.
Sa mère, Hannah Hill, possédait elle aussi la passion de la scène. Grande danseuse d'opérette ou actrice, elle paraissait sous le nom de Lily Harley ( Chaplin aimait beaucoup sa mère ).
La 1ère apparition de Charlie sur scène date de ses 5 ans lorsque sa mère au cours d'une représentation perdit la voix. Sous les huées du public, Charlie décida de prendre la relève. Ce qui n'empêcha pas le renvoi de sa mère.
Chaplin aimait beaucoup sa mère. Il raconte dans sa biographie qu'un soir, Hannah perdit la voix alors qu'elle chantait. Le public la hua et Charlie voyant cela, décida de prendre la relève. Il n'avait que 5 ans et ce fut pour lui sa première prestation et pour sa mère, la dernière. Se retrouvant donc sans ressources seule avec ses deux enfants (Charlie et Sydney) en plus d'une santé déclinante, «elle fut admise au dispensaire en juin 1894 et ses deux enfants furent confiés à l'Assistance publique, qui les plaça à l'école de Hanwell... ». Plus tard, alors que Chaplin sera sous le signe de la gloire, elle viendra habiter près de chez lui dans la région californienne et elle y restera jusqu'à sa mort le 28 août 1928.
Hannah eut trois fils mais de pères différents. Le plus vieux, Sydney, dont on ignore le nom de son père biologique, et Charlie (le deuxième) ont vécu ensemble à peu près les mêmes événements: l'école Hanwell, déménagent souvent, commencent à travailler jeunes et la troupe de théâtre de Fred Karno. Né le 6 août 1885, Sydney deviendra plus tard, "le bras droit" ou conseiller de son jeune frère. Le troisième fils d'Hannah ne vivra pas parmi eux. Six mois après sa naissance, Wheeler Dryden né le 31 août 1892, fut enlevé par son père. En 1917, cependant, il deviendra un employé permanent du studio de Chaplin.
Quand Hannah perdit son emploi, il fut contraint d'accepter son sort, même s'il éprouvait de la honte d'aller à l'hospice et ce malgré son jeune âge. Ce fut pour lui toute une épreuve que de quitter sa mère.
Quelques semaines après l'hospice, il fut transféré à l'école de Hanwell pour les orphelins et enfants abandonnés. Il y restera environ un an avant que sa mère revienne chercher lui et Sydney. Il continua tout de même ses études jusqu'à ce qu'il rentre dans une troupe de danseurs à claquettes : Les Huits Gars du Lancashire. Il y restera pendant quelques temps. Plus tard, sa mère retourna à l'hospice, laissant son fils seul alors que Sydney s'était engagé dans la marine. Il a fallu qu'il se débrouille seul pour subvenir à ses besoins. En 1908, il signe un contrat avec Fred Karno pour être dans sa troupe de théâtre. C'est grâce à son frère si celui-ci s'engage. Après plusieurs emplois et plusieurs troupe de théâtres que Chaplin a fait, Fred Karno, qui était un nom connu au-delà des frontières de l'Angleterre, lui donne l'occasion de se faire connaître. Et ce jeune homme de 19 ans devint une vedette. Il a joué dans plusieurs sketchs et pièces de théâtre.
Après une première tournée aux États-Unis, il s'y installa en 1912. Chaplin apparut pour la première fois à l'écran en 1913 dans une production de la Keystone Film Company sous la direction de Mack Sennett.
Il créée le personnage mondialement célèbre de Charlot dans le film Charlot est content de lui (Kid Auto Races at Venice, 1914) de Henry Lehrman.
Très vite, il devint lui-même réalisateur et, reprenant le personnage de Charlot, il le mit en scène dans plus de 70 films parmi lesquels le Vagabond (The Tramp, 1915). Successivement associé à diverses sociétés de production (la Essanay Film Company, la Mutual Film Company et la First National Film Company), il finit par créer son propre studio à Hollywood, en 1918. Chaplin développa progressivement son personnage, passant du stéréotype enjoué et bouffon à un personnage de plus en plus complexe qui, tout en restant comique, prit une dimension mélodramatique. En 1919, il fonda avec D.W. Griffith, Douglas Fairbanks et Mary Pickford, la société de production United Artists Corporation, et en fut membre jusqu'en 1952. Parmi ses très nombreux films, on peut citer le Gosse (The Kid, 1921), le Pèlerin (The Pilgrim, 1923), la Ruée vers l'or (The Gold Rush, 1925), le Cirque (The Circus, 1928), les Lumières de la ville (City Lights, 1931), les Temps modernes (Modern Times, 1936), le Dictateur (The Great Dictator, 1940), Monsieur Verdoux (1947), Limelight (1952) et Un roi à New York (A King in New York, 1957). Son dernier film, la Comtesse de Hong Kong (A Countess from Hong Kong, 1967), en couleurs, reste très peu connu. Il composa en outre la musique de la plupart de ses films.
Chaplin affina constamment son jeu d'acteur en s'inspirant du mime et du clown, alliant une grâce acrobatique, des gestes expressifs et une grande éloquence faciale. Son rôle de Charlot, symbole de l'individualité triomphante contre l'adversité et la persécution, a fait de lui une sorte de tragi-comédien. L'avènement du cinéma parlant allait à l'encontre de son style, de l'efficacité de la pantomime dont dépendait son imagination créative. Il ne produisit que peu de parlant.
Ses films prirent peu à peu une dimension politique ! Encore absente des Lumières de la ville, elle fut manifeste dans les Temps modernes où il fait une description virulente du travail à la chaîne. Dans ces deux premiers parlants, Charlot reste cependant silencieux. Abandonnant par la suite le personnage du vagabond, il endossa des rôles différents. Marquant cette transition, le Dictateur, véritable pamphlet anti-hitlérien, utilise toutes les ressources du parlant. Chaplin traita ses sujets en mélangeant satire et pathétique, et en révélant un amour de l'humanité et de liberté individuelle.
En 1947, Chaplin fut accusé de sympathies communistes par la Commission des activités anti-américaines. L'hostilité à son égard ne désarma pas et, en 1952, il quitta les États-Unis pour l'Europe. Un roi à New York, tourné en Grande-Bretagne en 1957, contient une violente condamnation de l'obscurantisme du maccarthysme. Installé en Suisse, il ne retournera qu'une seule fois aux États-Unis pour y recevoir un oscar récompensant sa contribution à l'industrie cinématographique. Il fut anobli par la reine d'Angleterre en 1975. Il mourut le 25 décembre 1977, à Corsier-sur-Vevey, en Suisse.
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Par Jean tartre le 14 Décembre 2009 à 21:05
Biographie de Jean-Claude Brialy
Fils d'un officier français militaire de haut rang, Jean-Claude Brialy s'éloigne d'une carrière militaire pour devenir comédien. Il suit des cours d'art dramatique, obtient un premier prix de comédie au conservatoire de Strasbourg, et entre ainsi au Centre dramatique de l'Est. Ami du cinéaste Philippe de Broca, Brialy apparaît à 20 ans dans les courts métrages de la Nouvelle Vague de Jacques Rivette et de Jean-Luc Godard - 'Une femme est une femme' en 1960. Jean Renoir lui offre sa première apparition dans un long métrage dans 'Paris fait des choses' (1958), suivi de Truffaut et Chabrol - 'Le Beau Serge' - dont il devient l'un des acteurs fétiches. En 1987, il obtient le césar du meilleur second rôle pour son interprétation dans 'Les Innocents' d'André Téchiné. Tour à tour désinvolte et élégant, grave ou tendre, sa carrière est très prolifique : il a joué dans près de 200 films et pièces de théâtre. Le comédien surdoué est aussi réalisateur depuis 1971 avec 'Eglantine', directeur du théâtre des Bouffes-Parisiens depuis 1987, et écrivain à ses heures. En 1998, il met ainsi en scène 'Mon père avait raison' de Sacha Guitry et écrit, met en scène et interprète 'J' ai oublié de vous dire' en 2005. Entre la scène et le cinéma, Jean-Claude Brialy abat un travail monstre en tournant souvent plusieurs films par an. En 2005, il est à l'affiche de 'Quartier VIP' de Laurent Firode, sans oublier pour autant la télévision pour laquelle il tourne la première saison des 'Rois maudits'. Après une magnifique carrière de 50 ans, Jean-Claude Brialy s'éteint des suites d'une longue maladie à l'âge de 74 ans.
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Par Jean tartre le 13 Novembre 2009 à 22:11
Artiste, Chanteur et Musicien (Américain)
Né le 08 décembre 1943
Décédé le 03 juillet 1971 (à l'âge de 27 ans)
James Douglas Morrison, chanteur charismatique et parolier scandaleux des Doors, est né le 8 décembre 1943 à Melbourne (Floride) d’un père militaire et d’une mère femme au foyer. Après une prime jeunesse mouvementée, qu’il passa avec son frère, sa sœur et sa mère, en déménagements multiples en raison des déplacements que l’armée imposait à son père, ce fan d’Elvis Presley, féru de littérature et de poésie, finit par s’établir à Los Angeles (Californie) où il étudia le cinéma à la fameuse UCLA (University of California Los Angeles) dans la première moitié des années 1960. C’est à cette époque qu’il coupa définitivement les ponts avec la famille Morrison, l’éducation plus que stricte qu’il avait reçue l’ayant sans doute prédisposé à les quitter. On peut également conjecturer que Jim Morrison ne revit plus sa famille afin de la préserver, en raison du succès déferlant qu’il connut peu après avec son groupe The Doors. Fondée en 1965 avec Ray Manzarek (orgue-basse) — autre étudiant en cinéma, de plusieurs années son aîné, rencontré à l’UCLA — la petite formation se composait également de Robbie Krieger (guitare) et John Densmore (batterie).
La musique des Doors, savant mélange de jazz, folk, pop, blues et autres influences venant de l’éclectisme de ses membres, a souvent été qualifiée d’intellectuelle, sans doute en raison de la variété de styles qu’elle brassait, mais également à cause des textes de son chanteur, Jim Morrison, dont la voix claire et grave, puis rauque et profonde, berça de litanies poétiques surréalistes un public toujours plus nombreux, que n’a jamais diminué le fossé des générations.
L’image publique de Jim Morrison est avant tout celle d’un beau jeune homme aux boucles brunes, au regard bleu dans le vide, vêtu d’un pantalon de cuir noir, et qui se donnait en spectacle dans tous les sens du terme, à la scène comme à la ville. Les scandales ont émaillé sa courte vie : de nombreuses arrestations, pour exhibitionnisme, insultes à agents et ivresse publique notamment. De nombreuses maîtresses, et amants d’après certains, ont partagé sa couche, et les drogues les plus diverses lui seraient passées dans l’organisme.
Mais de Morrison lui-même, on ne sait finalement pas grand chose malgré les nombreux articles et les biographies qui lui ont été consacrées. Danny Sugerman, Ray Manzarek, ou plus récemment avec une petite touche plus racoleuse Stephen Davis et d’autres biographes, se sont penchés sur son cas, d’où il ressort que Jim Morrison était un être d’une grande gentillesse souvent occultée par ses tendances hallucinées (qui ne lui venaient pas seulement des drogues et de l’alcool qu’il ingérait comme on sait en quantité) et son ego, tantôt surdéveloppé, tantôt incertain. Personnage haut en couleurs ayant côtoyé les grands noms de l’époque — entre autres Jimi Hendrix et Janis Joplin avec qui il partage comme on sait la caractéristique d’être mort à 27 ans — Morrison a collectionné les maîtresses tout en restant à sa manière fidèle jusqu’à la mort à sa seule fiancée officielle, la charmante rouquine Pamela Courson. Cette dernière dissimulait elle aussi derrière son joli minois recouvert de taches de rousseur un grave penchant pour les drogues. Seul être sans tâche dans la vie de Morrison, son chien, Sage, un genre de labrador noir.
Mais Morrison s’est aussi montré avide d’une reconnaissance peut-être finalement mal assumée. Son image érotique et charismatique, qui lui a en partie valu son succès, l’a également poussé à s’enlaidir afin de montrer au public qu’il était capable d’autre chose : écrire, filmer. Il n’existe qu’une manière de se faire une idée de qui était vraiment Jim Morrison : lire ses poèmes, écouter les paroles de ses chansons, regarder les vidéos qui le montrent en concert ou les longs et courts-métrages que lui-même ou ses amis de l’époque ont réalisés, savoir ce qu’il lisait et les films et la musique qui le rendaient heureux ou créatif.
Sa fascination pour les Indiens d’Amérique et le désert est certainement éloquente, autant que son amour de la littérature. HWY. An American Pastoral, le dernier film réalisé par Morrison est emblématique de ses passions et de sa poésie particulière. Et ce sont ces facettes du personnage qui, en dehors de l’image de rebelle contestataire des années 1960 opposé à l’armée, aux politiciens, à la famille américaine modèle, sont restées dans les mémoires et ont profondément marqué les artistes qui lui ont succédé. L’ombre de Morrison plane en effet dans les œuvres les plus intéressantes d’hier et d’aujourd’hui, en témoignent des films tels que Easy Rider (1969) de Peter Fonda et Dennis Hopper, Fear and Loathing in Las Vegas (1994) de Terry Gilliam et The Big Lebowski (1998) des frères Cohen, qui à eux trois résument l’époque, l’état d’esprit, et rendent, consciemment ou non, un vibrant hommage à l’artiste et à son ère.
De même en littérature, Morrison, lui-même amateur d’Aldous Huxley, Oscar Wilde, William Blake et de bien d’autres figures mythiques de la littérature, et dont le style n’est pas sans rappeler un autre poète américain, Walt Whitman, a inspiré de nombreux textes. On le croise notamment dans l’excellente nouvelle de Stephen King : Rockn’ Roll Heaven, aux côtés encore d’Hendrix et de Joplin, et d’une pléiade de musiciens morts des années soixante. Il a également inspiré dans son œuvre lyrique Viggo Mortensen, et son fantôme plane sur de nombreuses productions et groupes.
Sa mort, dont les circonstances restent encore obscures aujourd’hui, a certainement contribué à ancrer dans l’imaginaire collectif la légende de celui qui se nommait, mi-sérieux, mi-ironique, le Roi Lézard. Les rumeurs les plus folles ont couru à ce sujet, allant de l’overdose à la crise cardiaque en passant par le meurtre et l’assassinat commandité par la CIA. En effet, on a parfois prétendu que Jimi Hendrix, Jim Morrison, Janis Joplin et d’autres figures de l’époque, mais aussi d’aujourd’hui, décédées dans la fleur de l’âge, avaient été jugés gênants par le gouvernement américain. Cette hypothèse paraît moyennement vraisemblable car, tout révolutionnaire libertaire et tout amuseur de foule qu’il ait été, on sait qu’avant tout Jim Morrison (comme toute autre star controversée d’hier et d’aujourd’hui — on pense également aux vagues générées par Marilyn Manson) était un artiste, et les artistes en viennent rarement à diriger les nations.
A 27 ans, usé, ayant vécu en quelques années ce que d’autres mettent une vie entière à expérimenter, Jim Morrison est donc mort, à Paris, comme Oscar Wilde, et sa tombe, comme celle de ce dernier, est sise au cimetière du Père-Lachaise où elle fait depuis plus de trente ans l’objet d’un véritable culte. Et tandis que certains visitent ce lieu mystérieux, d’autres fantasment sur le fantôme du chanteur des Doors, allant jusqu’à prétendre qu’il serait vivant et mènerait en secret une existence tranquille, un peu à la manière de ceux qui croient encore avoir croisé Elvis Presley, bien vivant lui aussi, un cheeseburger à la main. Reste que Jim Morrison nous a légué en compagnie des Doors un magnifique répertoire ainsi qu’une poésie passionnante et surréaliste.
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Par Jean tartre le 11 Octobre 2009 à 21:45
Biographie de FERNANDEL : Version imprimable <script language="JavaScript" type="text/JavaScript" src="http://www.jesuismort.com/biographie_celebrite_include/biographie_celebrite_generique/biographie_celebrite_js/biographie_celebrite_clignotement_blink.js"></script>Acteur, Artiste, Chanteur, Comique et Musicien (Francais)62ème FERNANDEL 1903 - 1971 Score : 23 888
Né le 08 mai 1903
Décédé le 26 février 1971 (à l'âge de 67 ans)
<script type="text/javascript"></script> <script type="text/javascript" src="http://pagead2.googlesyndication.com/pagead/show_ads.js"> </script><script src="http://pagead2.googlesyndication.com/pagead/expansion_embed.js"></script><script src="http://googleads.g.doubleclick.net/pagead/test_domain.js"></script><script>google_protectAndRun("ads_core.google_render_ad", google_handleError, google_render_ad);</script>De son vrai nom Fernand Joseph Désiré Contandin, il est né le 8 mai 1903, dans l'appartement familial situé au 72 du boulevard Chave, grande artère de Marseille (Provence - Occitania), où de nos jours, figure une plaque rappelant cet évènement. Mais laissons Fernandel le raconter lui-même: "Je suis né le mois des fleurs (le jour de la St Désiré) et ce jour-là, on m'a dit que le soleil était astrologiquement sur le seizième degré du signe du Taureau;... C'est le droguiste qui se trouvait en dessous de chez nous, Mr Rabattu, qui accompagna mon père pour déclarer ce dont la nature avait doté ma famille: un certain Fernand Joseph désiré. Mon père avait dû, pour cet événement important, interrompre une répétition du commissaire est bon enfant lorsque ma mère avait ressenti les premières douleurs, ce qui m'a fait dire, bien plus tard, que j'étais né en fait sous le triple signe du Taureau, du Cheval et de Courteline."<script type="text/javascript"></script> <script type="text/javascript" src="http://pagead2.googlesyndication.com/pagead/show_ads.js"> </script><script>google_protectAndRun("ads_core.google_render_ad", google_handleError, google_render_ad);</script>
Selon ses proches, Fernand est un garçon curieux, foncièrement honnête, travailleur, instable, extrêmement sensible, parfois mélancolique, mais aussi jovial et farceur. A l'évidence, si les planches sont la vocation de l'enfant, l'appartement est son conservatoire. En 1908, Fernandel a tout juste 5 ans et pas mal d'années de métiers dans les jambes: "Dès que l'ai pu me tenir debout, j'ai couru dans toutes les coulisses, les arrières-salles, les loges des hauts (et des bas) lieux du spectacle marseillais... De très bonne heure, en effet, je manifestais un grand enthousiasme pour tout ce qui touchais de près ou de loin à la chanson. J'avais pris, avec mon frère Marcel les attitudes et les gestes scénique de mon père, ainsi que sa façon de porter la voix ou de placer ses mouvements." Le jeune Fernand tâche de jouer les écoliers studieux pour mieux gagner la confiance paternelle. En 1908, il rentre à la pension Rose, puis l'école communale de la rue Gillibert avant celle de la rue Alexandre-Copello où il fera la connaissance d'un certain André Jaubert qui deviendra plus tard Andrex.
Fernand n'en demeure pas moins un croyant fervent. L'attachement au catéchisme de son enfance se manifestera bien plus tard lors d'une rencontre avec le pape. Le père Sardou, prêtre à l'uvre paroissiale Timon-David, aimait rappeler une certaine lettre du 21 mai 1911. "Moi, Fernand Contandin, écrivait-il au Tout-Puissant via l'ecclésiastique, me consacre aujourd'hui et pour toujours à Votre service. Je promets de Vous honorer toute ma vie d'un culte spécial, d'être toujours l'enfant fidèle de cette congrégation qui Vous est consacrée et de répandre Votre culte parmi les jeunes gens."
C'est au théâtre Chave qu'il débute dans un drame historique: "Marceau ou les enfants de la révolution" d'Anicet Bourgeois. Mais c'est sur la scène d'une petite salle du proche quartier de Castellane, la Scalla (le futur Eldorado), que Fernand va faire connaissance à la fois avec le public et... le trac. Le pioupiou interprète de manière plutôt gauche mais sans faiblir "Mlle Rose". C'est le succès: le public explose en ovations. Après un gala au Châtelet, il passe au Palais de cristal. "Du Palais de cristal aux Variétés, ça fait peut-être cent mètres de Canebière. Seulement, pour les faire, ces cent mètres, j'ai fait "le grand tour". Les débuts dans notre métier sont toujours difficiles."
Mais ces débuts vont devoir s'arrêter brutalement suite à la mobilisation de son père: Fernand doit trouver du travail. "Alors là, les places ont défilé. Attendez. (il compte sur ses doigts) En 1915, je suis entré à la banque nationale de Crédit, rue St Ferréol, comme garçon de courses. On disait saute-ruisseau; Pour 25 frs par mois. C'est mon grand-frère Marcel qui m'y avait fait engager. Le directeur, Mr Gatineau, quand il m'a vu, maigre comme un stockfisch, il a dit à mon frère: "C'est pas un grenadier! Non, a répondu mon frère, mais il court vite." Là , je me suis fait un copain inséparable que j'ai gardé toute ma vie: Jean Manse. Ensuite, il y a eu la savonnerie Bellon, la papeterie Granger, la société marseillaise de Crédit, la compagnie d'électricité, puis mon père étant rentré de la guerre, j'ai travaillé avec lui dans l'alimentation. Puis je suis devenu docker (pas longtemps, c'était trop pénible). Je suis rentré dans une maison de textile, puis retour dans les banques: Banque impériale ottomane, banque Mathieu-Martin, banque Franco-chinoise, Banque populaire provençale. Le régiment puis un retour dans les savons avec la savonnerie du Fer à cheval, puis la savonnerie de la Cigale, au Rouet. Et après? Après, ça a marché. Après, j'ai été chanteur!"
En attendant, il fréquente de plus en plus assidûment la petite sur de Jean, Henriette. D'ailleurs, lorsqu'il vient voir sa fiancée, Mme Manse l'interpelle par : "Vé ! Voilà le Fernand d'Elle !". Il prend d'ailleurs ce pseudo pour apparaître sur la scène de l'Edorado et partage son temps entre spectacles et travaux alimentaires. Désireux d'épouser Henriette (chose faite le 4 Avril 1925), il accepte une place à la savonnerie du Fer-à-cheval qu'il gardera jusqu'au printemps 1925 et son incorporation sous les drapeaux. D'abord à Grenoble, puis à Marseille, son service militaire se déroule plutôt bien puisqu'il habite le soir chez lui.
Sa fille aînée, Josette, voit le jour le 19 Avril 1926, 3 semaines avant que Fernandel ne soit libéré de ses obligations militaires et qu'il ne retrouve une place à la savonnerie. Sa première chance, il la doit à Louis Valette, le directeur de l'Odéon, qui l'engage en remplacement de la vedette parisienne qui a été conspuée par le public. On retrouve alors le tourlourou Fernandel qui triomphe avec un répertoire dont Polin et son beau-frère sont les auteurs. C'est un triomphe auquel assiste, par hasard, le directeur français de la Paramount, Jean Faraud. Celui-ci propose à l'artiste un contrat pour se produire dans les salles Paramount pour animer les entractes. Il débute le 19 Mars 1927 à Bordeaux (où il retrouve un camarade d'école, Andrex), puis enchaîne avec Toulouse, Nice, Lille, etc... . Paris a la joie de le découvrir à Bobino en Décembre pour 12 minutes par représentation !
Ce succès immédiat lui permet de signer un contrat de 19 semaines pour animer les entractes des cinémas Pathé, avant de revenir à Bobino en 1929. Son père disparaît le 10 Mars 1930, heureux de voir son fils gagner sa vie sur scène.
La famille Contandin s'installe à Paris en mars 1930 et s'agrandit le 18 Avril avec la naissance de sa seconde fille Janine. Cet "exil" parisien est reconduit puisque Fernand est engagé, par Henri Varna, pour un an afin d'être l'une des attractions de sa revue Nu sonore....
Véritable triomphe, ce spectacle lance définitivement la carrière de Fernandel. Ainsi, Marc Allégret lui rend visite dans sa loge afin de lui proposer un petit rôle dans Le Blanc et le Noir (1930). Ce film est surtout pour lui l'occasion de rencontrer 2 personnages qui deviendront ses amis : Sacha Guitry, l'auteur de la pièce dont est tirée le scénario, et Raimu, acteur principal.
En attendant le "grand" rôle, Fernandel participe en un an à 14 films, occupant de façon délirante son emploi du temps : il tourne matin et après-midi et il chante le soir. Cette période se poursuit après la dernière du Nu... puisqu'il enchaîne 12 nouveaux films en 1932, dont On purge bébé (J.Renoir),les Gaietés de l'escadron (M.Tourneur) où il retrouve Gabin et Raimu ou le premier scénario de son beau-frère Quand tu nous tiens, amour (M.Cammage) et 8 en 1933.
Il ne délaisse pas non plus la scène, puisqu'il parcourt la France (de l'Eldorado marseillais à l'Elysée Palace de Vichy, avant de revenir à Bobino puis aux Folies-Bergère). Marcel Pagnol le contacte en 1933 pour le personnage de Saturnin de Un de Beaumugne. Poliment attentif, Fernandel se laisse gagner par cette histoire. Mais, il a un gros problème : boulimique, il croule sous les engagements et demande donc à Pagnol de décaler le tournage d'Angèle de quelques mois. Ce sera chose faite, donnant naissance à une amitié (et des disputes !) de près de 30 ans. Après l'immense succès d'Angèle (1934), son premier rôle dramatique, Fernandel tournera trois autres films avec Marcel Pagnol : REGAIN (1937), d'après Jean Giono, Le Schpountz (1937) et La Fille du Puisatier avec Raimu (1940), NAIS, sur un scénario et des dialogues de Marcel Pagnol, d'après Émile Zola, fut signé pour la mise en scène, par Raymond Leboursier en 1945. "C'est à Pagnol, dira Fernandel, que je dois d'avoir pu prouver que j'étais un vrai comédien."
C'est pour leur 10 ans de mariage que le couple achète la villa des Mille Roses dans la banlieue de Marseille, devenant avec le temps le refuge de Fernandel, de sa famille et de ses amis (Andrex, Bousquet, Darcelys et Georgel, entre autres). Après les Bleus de la Marine, premier scénario de Jean Manse, son beau-frère s'est attaqué à l'écriture d'Ignace qui devient dans un premier temps une opérette créée aux Variétés (et qui triomphera partout en France) avant d'être filmé en 1937 par Pierre Colombier. Il est à noter que ce prénom sera le 3ème donné au fils Contandin, né le 10 Décembre 1935 (avec Frank et Gérard).
Après François 1er et les Dégourdis de la 11ème (Christian-Jaque - 1937), il retrouve son ami Pagnol qui lui offre l'échec Regain et le triomphe le Schpountz la même année. Il en profite d'ailleurs pour rédiger ses premières mémoires, publiées sur 3 semaines dans le quotidien "Ce Soir". 1938 marque la présence dans sa filmographie de 3 prénoms célèbres; Barnabé (A.Esway), Raphaël le Tatoué et Ernest le Rebelle (Christina-Jaque) et s'achève par son sacre d'acteur le plus populaire (devant Danielle Darrieux et Jean Gabin). C'est au cours de cette période que Fernandel se forgea la réputation d'un comédien exigeant, irascible et "radin" : on le tutoyait peu sur les plateaux. Mais certains de ses partenaires prirent alors sa défense affirmant qu'il n'était pas prétentieux ni colérique mais éternellement de bonne humeur...
Hélas, les évènements en Europe ne sont guère marqués par le pacifisme et l'acteur Fernandel devient le soldat mobilisé Contandin. Naturellement, son immense popularité sera l'occasion de nombreux quiproquos et attroupements lors de ses gardes, personne ne l'imaginant réellement soldat. Afin de servir au mieux la Patrie, il est détaché aux côtés de Pagnol au service cinématographique des Armées : leur but, tourner un film susceptible de participer au rapprochement franco-italien. Ce sera la Fille du Puisatier qui sera achevé après l'Armistice.
De retour à la vie civile, la Continentale, de mémoire très trouble, lui "demande" de jouer et de réaliser Simplet en collaboration avec Carlo Rim. Sur un scénario de Manse, il retrouve autour de lui sa bande d'amis marseillais et cette première expérience demeurera, malgré les circonstances, un bon souvenir.
Sans chercher vraiment à faire acte de bravoure, il se retire peu à peu de la vie publique, se réfugiant dans une nouvelle propriété, à Carry-le-Rouet, ne tournant rien entre la nouvelle commande de la Continentale (Adrien qu'il réalisera en 1943) et la libération. Le retour de Fernand dans les salles se fait par l'intermédiaire d'un bossu extraordinaire dans Naïs (1945) de Pagnol et sur scène à l'ABC en Octobre (pleurant toutefois la disparition de Raimu). C'est au cours des représentations de la nouvelle opérette de Manse, les Chasseurs d'Images, qu'un jeune marseillais, Henri Malakian, vient le voir dans sa loge pour lui demander un parrainage. C'est le début d'une amitié et d'un talent, celui d'Henri Verneuil, avec lequel il tournera le Mouton à cinq pattes (1954) ou la Vache et le Prisonnier (1959).
Après l'excellente Armoire Volante (C.Rim - 1949) et un retour sur scène, il travaille enfin avec Sacha Guitry (Tu m'as sauvé la vie - 1950) où il recueille les seules bonnes critiques du film. Quant à Adhémar (1951), c'est l'acteur qui le réalisera car le Maître subit en même temps l'opération de la dernière chance (dont il sort vainqueur). Période faste entre toute, car Fernandel participe à Topaze (M.Pagnol - 1950) et à l'Auberge Rouge (C.Autan-Lara - 1951) avant de devenir Don Camillo sous la houlette de Julien Duvivier. Les années qui suivent sont marquées par l'importante collaboration avec Verneuil (au final 8 films dont 6 entre 1951 et 1954) et la brouille avec son mentor, Marcel Pagnol. Débutée par une peccadille (le refus de Fernandel d'incarner Ugolin dans Manon des Sources en raison de trop nombreux engagements pris par l'acteur), celle-ci éclate sur le tournage de Carnaval (1953) dont la réalisation a été confiée à Verneuil car Pagnol était lui-même débordé. L'acteur, agacé par le manque de rigueur de l'auteur, lui fait part sur le tournage de ses réserves. Pagnol réagira en humiliant Fernand devant tout le monde, le qualifiant de "grimacier". La fâcherie durera près de 20 ans.
Le reste de cette décennie ne laisse pas une grande trace malgré Ali Baba (J.Becker - 1954), le Couturier de ces dames ou Sénéchal le Magnifique (J.Boyer - 1956 et 1957), jusqu'à la célèbre Margueritte et son prisonnier. Si les années 60 débutent bien (grâce à Crésus de Jean Giono), Fernandel enchaînent navet sur navet (y compris la première uvre de Sergio Leone, Avanti la musica, dont la seule qualité fut de marquer les débuts de son fils, Frank) avant de fêter ses 30 ans de cinéma.
Lauréat du prix Courteline 1963 de l'humour, il retrouve pour la première (et hélas) dernière fois le lauréat 1962, Bourvil, dans la Cuisine au Beurre (G.Grangier - 1963), les deux hommes s'avouant leur admiration mutuelle en privé. Si le résultat se laisse regarder sans déplaisir, la rencontre la plus marquante de cette période est celle de Jean Gabin au mariage d'Henri Verneuil, dont ils seront tous les deux les témoins.
Les deux hommes s'entendent très vite et décident de créer une société de production, la "GAFER" (= GAbin + FERnandel) chargée de développer des scénarios pour les 2 monstres sacrés: il en résultera L'âge ingrat, avec Jean Gabin, son fils Frank Fernandel et Marie Dubois, de Gilles Grangier. On le retrouve, avec son fils en première partie, au music-hall en 1965, triomphant à nouveau, avant d'enchaîner le 5ème Don Camillo. L'acteur qui n'a plus rien à prouver accepte de tourner pour Mocky, la Bourse ou la Vie (1966), par amitié pour Bourvil qui tenait le réalisateur en haute estime. Ce sera une erreur, mais il ne s'en soucie pas. Il tourne aussi dans l'adaptation par Denys de la Patellière du roman de Bernard Clavel, le voyage du père (1966). Il participe en parallèle à de nombreuses uvres caritatives, estimant qu'il doit bien cela à la vie qui l'a gâté. En 1968, il chante pour la première fois à la télé (après longtemps avoir refusé) 5 titres dont Félicie aussi et les Gens riaient, admirable raccourcis de ses débuts. Fernandel retrouve aussi le théâtre avec "Freddy", une comédie policière de Robert Thomas. Heureux qui comme Ulysse (H.Colpi - 1969) sera cependant sa dernière apparition cinématographique.
Ayant fait une chute sur son bateau "Le Caméra" à Carry-le-Rouet, un kyste à sa poitrine est apparu quelques temps après. Il s'est avéré que ce kyste, après analyse, était cancéreux. Fernandel a donc développé un cancer, sa famille était la seule au courant. En tournant un nouveau "Don Camillo", sous la direction de Christian-Jaque, en août 1970, le comédien se plaint de fatigue. Il consulte un spécialiste en Italie, qui lui diagnostique une autre maladie. (Le film restera d'ailleurs inachevé et, repris par Mario Camerini, avec Gastone Moschin, sera distribué sous le titre de Don Camillo et les Contestataires, en 1972). Sa famille lui cachant la vérité, il n'a pas conscience de son état jusqu'à la fin. Le cancer se généralisant, il meurt d'un arrêt cardiaque, à cause de la fatigue imposée par la maladie et les traitements, le 26 février 1971 dans son lit, dans son appartement de l'avenue Foch à Paris.
Le lundi 1er mars, à 14 heures, en la chapelle Saint-Honoré-d'Eylau, 66, avenue Raymond-Poincaré, le père Lendger, aumonier de l'Union des Artistes, célèbre les obsèques de Fernand Contandin, dit Fernandel. Après cette cérémonie, le cercueil restera pendant quelques jours dans la crypte de l'église Saint-Pierre-de-Chaillot. Fernandel et Henriette ont rêvé en effet d'être enterrés dans leur propriété de Carry-le-Rouet, au bord de cette Méditerranée qu'ils ont tant aimée. Cette joie leur sera refusée. A partir du 26 avril, Fernandel reposera au petit cimetière de Passy... en plein coeur de Paris qui a fait sa gloire et qui a voulu le garder pour jamais.
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