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Bernadette lafont:une énorme perte pour le cinéma français
Mort de Bernadette Lafont: «Une énorme perte pour notre cinéma»
<time datetime="2013-07-25T17:25:32+02:00" itemprop="datePublished"></time>
Bernadette Lafont à Paris, le 6 janvier 2011. - Photo Pierre Verdy. AFPBernardette Lafont est décédée jeudi matin à l'âge de 74 ans au CHU de Nîmes. La comédienne est décédée à 08H26, après avoir été placée mercredi soir en réanimation, a précisé le service de communication de l'hôpital. Lundi, elle avait dû être hospitalisée d'urgence après un malaise alors qu'elle se trouvait au centre hélio-marin du Grau-du-Roi (Gard). Prise en charge par les pompiers puis le Samu, la comédienne avait été transférée par hélicoptère dans l'hôpital nîmois.
Née le 26 octobre 1938 à Nîmes, dans le Gard, Bernadette Lafont se destinait à la danse, avant d’épouser le comédien Gérard Blain et de commencer à Paris une carrière improvisée de comédienne devant la caméra de jeunes auteurs issus des Cahiers du cinéma. En 1957, le cinéaste débutant François Truffaut la choisit comme interprète de son moyen-métrage Les Mistons. Claude Chabrol lui fait camper une pulpeuse et irrésistible garce de village dans Le Beau Serge (1958).
Sans formation, jouant d’instinct, de façon directe et dépourvue d’artifice, Bernadette Lafont, piquante et délurée, interprètera les oeuvres marquantes de la Nouvelle vague, notamment sous la caméra de Chabrol (A double tour, Les Bonnes femmes, Les Godelureaux).
Bernadette Lafont, Marinka Matuszewski, le réalisateur Jean Eustache, Jean-Pierre Léaud et Françoise Lebrun après la projection de «la Maman et la Putain», le 16 mai 1973 à Cannes. Photo AFP.
Mais au risque de faire vaciller sa popularité, l’actrice continue à servir de jeunes auteurs, comme Moshé Mizrahi (Les Stances à Sophie, 1971), Jean Eustache (La Maman et la Putain, 1973), Laszlo Szabo (Les Gants blancs du diable, 1973) ou Pascal Bonitzer (Rien sur Robert, 1999).
Dans les années 1980, elle apparaît dans plusieurs films de Jean-Pierre Mocky (Le Pactole, Les Saisons du plaisir). L’Effrontée de Claude Miller (1985) lui vaut le César de la meilleure actrice dans un second rôle.
Couronnée également d’un César d’honneur en 2003 pour l’ensemble de sa carrière, qui compte plus d’une centaine de films, elle a rejoint plus récemment Alain Chabat et Charlotte Gainsbourg pour Prête-moi ta main en 2006 ou la Première étoile en 2009 de Lucien Jean-Baptiste. A 74 ans, elle incarne une délinquante senior dealeuse de haschisch dans une cité dans Paulette. Le film sorti au début de l’année 2013 est un succès, franchissant la barre du million de spectateurs.
«A travers ses rôles de femmes élégantes et modernes, dont l’inoubliable Marie dans La Maman et la Putain de Jean Eustache, elle incarnait avec une grâce toute particulière, la Parisienne éprise d’amour et de liberté», écrit jeudi le maire de Paris Bertrand Delanoë. Le président du Festival de Cannes, Gilles Jacob, a fait part sur Twitter de «sa grande tristesse» parlant d’une «une énorme perte pour notre cinéma»
La bande-annonce de la Fiancée du pirate (1969):
La bande-annonce de L'Effrontée de Claude Miller:
Une scène de La Maman et la putain de Jean Eustache:
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