• Bretagne

    Article du guide du routard

    Bretagne par Eric Laudrin
    Bretagne © Eric Laudrin

    Voilà une péninsule qui indique la fin de l’Europe occidentale. La Bretagne s’avance dans l’océan Atlantique et se termine avec le Finistère à la silhouette de trident. La physionomie de cet ancien royaume devenu duché puis région est restée la même, hérissée de caps et de falaises, découpée en pointes granitiques, en abers, criques rocheuses, baies abritées et plages de sable et de galets. Difficile de trouver un rivage plus fracturé que le littoral breton.
    La partie nord de la Bretagne présente une remarquable variété de paysages : bocage et vergers à cidre d’Ille-et-Vilaine, collines chauves et landes des monts d’Arrée, vallées fluviales remontées par les marées (la Rance, la rivière de Morlaix, la région des Abers...), plateau du Léon consacré aux choux-fleurs et aux artichauts. À mesure que l’on avance vers l’extrémité ouest de la Bretagne, moins d’arbres, plus d’ajoncs et de dunes de chardons, plus de rochers et de granit. À l’ouest de Saint-Brieuc, la Côte d’Émeraude se mue en Côte de Granit rose. Et voilà le pays des Abers, plus dénudé encore dans sa beauté venteuse et pierreuse.
    En Bretagne Sud aussi, la terre et la mer se rencontrent, s’unissant pour mieux dessiner le paysage. Ainsi les abers, anciennes vallées fluviales, sont remontés deux fois par jour par les marées. Témoins aussi de ce mariage dans la partie sud de la Bretagne : le Pays bigouden, le golfe du Morbihan et les insolites flèches sableuses de Mousterlin (Fouesnant), du sillon de Talbert (Pleubian, dans les Côtes-d’Armor) et de Quiberon. C’est dans les îles que cette union est la plus frappante : Sein, Groix, Belle-Île..., autant d’univers où le temps s’écoule au rythme des marées.

    Coiffes et costumes

    Coiffes et costumes d'autrefois constituent le signe de reconnaissance sociologique de la Bretagne. Ne remontant qu'au XVIe s, les origines du costume breton sont relativement récentes. En supprimant les lois somptuaires, la Révolution française adopta le style « sans-culotte », une marque vestimentaire synonyme de république. Mais dans les campagnes bretonnes, alors que les seigneurs banalisaient de force leurs habits, les paysans fiers de leur liberté gagnée saisirent le droit de s'habiller mieux (reprenant les usages de la noblesse de l'Ancien Régime) pour paraître élégants et afficher une noble fierté.
    On recense habituellement 66 modes bretonnes différentes, ce qui signifie 66 costumes et coiffes, qui représentaient des communautés aux personnalités différentes (à l’échelle d’un pays ou d’une paroisse). Chaque coiffe portait un nom particulier. Chacune avait un aspect particulier et une forme originale.
    Chaque costume montrait un signe extérieur de richesse, quel que soit le degré de fortune de son propriétaire. ! Pour les hommes, la forme du chapeau breton, le volume du bragou-braz (culotte bouffante), la largeur du velours, la longueur des galons, l'éclat du plastron avaient une grande importance. Pour les femmes, l'élégance de la broderie, les motifs de la dentelle, la finesse des ornementations et des tissus, tout était porteur de sens et preuve de prestance.
    On ne sortait son costume des armoires familiales et on ne revêtait la coiffe qu'aux grandes occasions professionnelles ou solennelles : marchés, foires, mariages, deuils, fêtes ou pardons. Le costume et la coiffe révélaient de nombreuses informations identitaires : élément d'appartenance géographique, marque de réussite économique, enseigne sociale, blason de dignité et d'orgueil.

    Les modes vestimentaires paysannes bretonnes ont commencé à décliner en 1914, au profit des habits citadins. Seules quelques très vieilles femmes de la région de Plougastel-Daoulas (Finistère) et du pays bigouden (Finistère) les arborent encore quotidiennement. Les cercles celtiques les ressortent à l'occasion des fêtes bretonnes, des pardons et des nombreuses manifestations culturelles qui rythment et animent l'été breton. Vous pourrez alors admirer les coiffes et les costumes. Et si l'image de la Bigoudène est très répandue, c'est que, outre l'aspect spectaculaire de la coiffe, cette mode a perduré dans le pays bigouden plus longtemps qu'ailleurs. En tout cas, ne vous attendez pas à croiser des Bretons en costume à tous les coins de rue, vous aurez plus de chances d'en voir dans les festoù-noz.
    De cette vieille tradition vestimentaire bretonne, un seul vêtement (qui n'était pas un habit de fête) est parfois encore porté, même par des jeunes des grandes villes françaises : c'est le kab an aod de Kerlouan (Finistère Nord), plus connu sous le nom de kabig, avec sa grosse toile, sa large capuche et ses boutons effilés en corne de vache !

    Musique bretonne

    Danse et fest-noz

    La grande révolution s'opère dans les années 1960, avec le regain d'intérêt pour la musique et les instruments traditionnels. L'autre phénomène fondamental est l'urbanisation du fest-noz, qui a été synonyme, pour une fois, de promotion et d'enrichissement.
    Ce qui frappe la première fois que l'on se rend à un fest-noz, c'est tout d'abord son côté collectif et multigénérationnel. C'est ensuite son caractère gai et vivant. Bien sûr, on ne danse plus à un fest-noz comme il y a 100 ans, les pas et la technique même ont évolué, accompagnant en cela la musique : la danse s'est faite plus sensuelle, plus légère et a su conquérir un nouveau public. Sans perdre une once de son âme, car elle est restée, comme autrefois, une danse collective avant tout : on danse en chaîne, soudés les uns aux autres.

    La nouvelle musique pop bretonne

     

    Les créateurs de la nouvelle musique pop bretonne sont nombreux ; depuis la fin des années 1990, ils brillent par leur imagination et leur inventivité.
    Depuis les années 2000, quelques nouveaux noms apparaissent dans l'univers musical breton. Ces jeunes auteurs et musiciens enracinés dans la tradition parviennent à renouveler le style musical breton en l'associant à d'autres styles musicaux venus de tous les horizons.

    Emblèmes et symboles bretons

    Le drapeau breton

    Le fameux gwenn ha du (« blanc et noir »). Créé en 1923 par Morvan Marchal, fondateur et militant du mouvement nationaliste Breizh Atao, il fut déclaré drapeau national breton en 1927 au premier congrès du parti autonomiste breton.
    Ses cinq bandes noires représentent les évêchés de haute Bretagne (parlant le français) et ses quatre bandes blanches les évêchés de basse Bretagne (parlant le breton). Le quart gauche est occupé par 11 mouchetures d'hermines. Différentes interprétations accompagnent ce nombre 11 : il rappellerait les 11 ducs ou duchesses qui furent à la tête de la Bretagne ; il pourrait aussi correspondre au nombre de lettres du « slogan » Breizh Dieub (« Bretagne Libre »).
    Le nombre de mouchetures d'hermine n'aurait pas de signification, contrairement au nombre d'étoiles du drapeau américain.

    La triskèle (ou le triskell)

    Outre le drapeau, c'est, avec l'hermine, le symbole le plus répandu en Bretagne. Sorte de croix formée de trois branches en spirales réunies par un triangle auquel elles donnent un sens giratoire. Ces branches représenteraient les trois éléments : l'eau, le feu et la terre.
    D'abord utilisée comme motif décoratif par les Celtes, la triskèle fut reprise à partir de la fin du Moyen Âge dans l'art religieux et l'ornement du mobilier rustique. Au cours du XXe siècle, la triskèle a souvent pris une connotation nationale, de nombreux partis politiques et mouvements druidiques la choisissant pour emblème. C'est aussi l'un des motifs favoris des créateurs de bijoux de Bretagne.

    L'hermine

    L'hermine est devenue emblème de la Bretagne au début du XIIe siècle grâce au mariage d'Alix, héritière du duché de Bretagne, et de Pierre de Dreux, dit « Mauclerc », un duc capétien. En plus de ses armes, Mauclerc portait une hermine pour se distinguer des membres de sa famille. Alix adopta les armes de son mari (et son hermine). Bientôt, les pièces de monnaie furent frappées de l'hermine. On retrouve le symbole de l'hermine sur le drapeau breton.

    La croix celtique

    Symbole essentiel du christianisme, la croix est, en pays celte, inscrite dans un cercle. On peut l'assimiler au « cercle druidique » (où se tiennent les rites), mais également au symbolisme de la roue, très présent dans la tradition celte. La roue illustre notamment la notion de temps (pour les Bretons, le temps tourne mais ne passe pas).

    Langues régionales

    Il y a le breton à l'ouest, le gallo à l'est. Aux origines de la Bretagne, on trouve des colonies d'émigrants bretons, venus de l'actuelle Grande-Bretagne au Ve siècle. Comme le gallois et le cornique, le breton est issu du brittonique, lui-même rameau historique du celtique, et du gaulois en place. C'est du Ve au IXe siècle, époque du vieux breton, que datent la majeure partie de la toponymie et les patronymes d'aujourd'hui.
    En même temps, on pouvait aussi s'exprimer en gallo (de la racine gall : l'étranger = français en breton) qui, comme le francien, le picard ou le normand, est une langue romane dérivant du latin populaire, un riche rameau de l'ancien parler d'oïl qui a supplanté de gaulois.
    Depuis la IIIe République, qui imposa le français, le breton et le gallo reculent simultanément en effectifs et en aires d'influence.
    Au cours de l'année 2008-2009, près de 10 % des enfants scolarisés bénéficient d'un enseignement bilingue (breton-français).
    Même si la signalisation routière bilingue est accueillie favorablement, tout ne tourne pas si rond pour les écoles associatives Diwan (le Germe) qui ne sont pas encore intégrées à l'Éducation nationale. Malgré tout, il existe des journaux et des chansons de rock en breton. Par ailleurs, plus de 580 acteurs socio-économiques de 56 collectivités locales se sont engagées à développer la langue bretonne au quotidien.

    Pardons

    Aucune terre d'Europe ne possède une telle architecture religieuse. On édifia des églises dont les clochers étaient de vrais morceaux de bravoure, on sculpta des calvaires et des croix comme autant de prières. Entre religion et croyances populaires, les pardons sont nés naturellement.
    Leur but : rendre hommage annuellement et collectivement au saint local, véritable intercesseur entre les hommes et le Ciel. Chaque paroisse a le sanctuaire de son éponyme, parfois plusieurs, disséminés dans la campagne, au hasard des chapelles. Aussi les pardons sont-ils nombreux et variés. Certains ont gardé un ton franchement religieux, d'autres beaucoup moins.
    Les pardons ont tous connu un regain d'affluence au cours de ces dernières

    années.

     

    Cuisine et boissons Bretagne

    Armor et Argoat ont de tout temps fourni quantité de produits permettant une alimentation extrêmement variée et équilibrée. Mieux que ça, les recettes collectées ont montré l'influence de saveurs exotiques, épices et aromates que les marins rapportaient : safran, vanille, rhum, pruneaux...
    D'un côté, ont proliféré de médiocres crêperies-grill-pizzeria-fruits-de-mer, et, de l'autre côté, des cuisiniers ont ouvert leur carnet, retrouvé les goûts de leur enfance et planché sur une mise en valeur d'un immense patrimoine culinaire.

    Cuisine bretonne

    Les incontournables

    - Crêpes et galettes : Crêpe ou galette ? Généralement, la galette est à base de blé noir, et la crêpe provient du froment. Pour certains, la galette est à base de blé noir et la crêpe provient du froment. Cela dit, rares sont les crêpiers qui ne mélangent pas les deux farines, pour éviter que la crêpe ne soit trop sèche.
    - Fars : en basse Bretagne, le far est la façon la plus traditionnelle de préparer farines de sarrasin et de froment. On trouve des versions sucrées comme le célèbre far aux pruneaux et des versions salées. Nature ou saupoudré de sucre, émietté ou en tranches, on mangeait le far pour accompagner la viande.
    Le plat le plus célèbre est le kig ha farz, typique du pays de Léon : grosse potée paysanne dans laquelle on trouve des légumes de la viande de porc et bien sûr le far.
    - Kouign amann : une pâte à pain améliorée, avec du beurre et du sucre, que l'on replie plusieurs fois sur elle-même.
    - Tout aussi incontournables, les traou-mad et les galettes de Pont-Aven, les galettes de Pleyben, de Fouesnant, de Saint-Michel, les craquelins de Plumaudan, les crêpes dentelle de Quimper, le far breton avec ou sans pruneaux
    - Sel : on ne présente plus le sel de Guérande, l'un des premiers produits du terroir à être devenu à la mode. Sur place, vous le trouverez vendu au kilo à un prix très correct. Le sel breton doit aujourd'hui son succès à sa qualité plus qu'à une quelconque dispense de gabelle !
    - Beurre : symbole fort et produit phare en Bretagne. Le sel permettait simplement de le conserver. Mais il y a aussi une raison historique au fait que le beurre était salé : les Bretons n'étaient pas assujettis au paiement de la gabelle ; ils en utilisaient sans compter. Aujourd'hui, malgré le frigo, on le trouve sur toutes les tables.

    Poissons, coquillages et crustacés

    - Les soupes de poisson, qu'elles se nomment cotriade ou godaille, n'ont rien à envier à la bouillabaisse. Les poissons du jour sont cuits dans un court-bouillon au vin, bien assaisonné. Il existe autant de recettes que de villages, que de familles et même que de jours dans l'année !
    - Le bar : poisson noble par excellence, qui apprécie les estuaires et les eaux agitées, où il aime chasser. Il peut atteindre 80 cm.
    - Les fruits de mer : assister à une vente à la criée vous mettra l'eau à la bouche : crabes, tourteaux, araignées, étrilles, cigales de mer, galathées, crevettes et, bien sûr, le homard... Tous les ingrédients sont réunis pour en faire un plat breton. En outre, cela fait maintenant plus d'un siècle qu'on le mange en Bretagne « à l'armoricaine ».
    - Les moules et les huîtres sont deux coquillages rois en Bretagne. Quelques « crus » sont particulièrement réputés : baie du Mont-Saint-Michel (Vivier-sur-Mer), Pénestin... pour les moules ; Cancale, Aber Wrac'h, Penerf, Riec-sur-Bélon, golfe du Morbihan... pour les huîtres.
    Les moules, marinières, au lard ou en mouclade, se trouvent sur toutes les cartes de restos en été. Les huîtres se dégustent toute l'année, même hors des mois en « r » (où elles sont alors beaucoup plus laiteuses).
    - On ne peut pas faire l'impasse sur les coquilles Saint-Jacques, dont les plus fameuses proviennent d'Erquy. Une belle assiette se doit de comporter également bulots, bigorneaux, clams, palourdes, praires, rigadeaux (coques), pétoncles, amandes de mer... Avec un peu de chance, vous trouverez sur le marché de l'ormeau ; c'est une merveille, malheureusement trop rare.

    Viandes

    - Andouille : un des grands classiques de l'Argoat. La plus célèbre, l'andouille de Guémené-sur-Scorff (Morbihan), doit être fumée, moelleuse, pas trop grasse. Tout aussi exceptionnelle, l'andouille de Baye (en Finistère Sud) ou andouille au lard.
    Mais partout en Bretagne, les petits charcutiers de village vous proposeront leur andouille maison, dite « de campagne ». Très proche de l'andouille de Vire (en Normandie), c'est un pur délice au petit déjeuner (eh oui !), sur une bonne tartine de beurre salé. Dans tous les cas, préférez les qualités artisanales : l'andouille ne supporte ni le plastique ni la médiocrité.

    Fruits et légumes

    L'Argoat est aujourd'hui l'une des premières régions agricoles françaises. Des groupements de producteurs ont permis de sauvegarder puis de développer des légumes traditionnels et se battent de façon intelligente pour la promotion de leurs produits.
    Pommes de terre primeurs de l'île de Batz, fraises de Plougastel, melon petit-gris de Rennes, châtaigne (teillouse) de Redon sont d'une grande qualité gustative ; dommage que leur diffusion reste si confidentielle. Ce qui n'est pas vraiment le cas des pommes, des kiwis (la Bretagne en produit plus que la Nouvelle-Zélande !), des primeurs nantais ; carottes et mâche nantaises se trouvent sans problème sur tous les étals français.
    L'Armor n'est pas en reste non plus depuis que les grands chefs se sont entichés de la cuisine aux algues.

    Boissons

    - Le cidre : fermier, artisanal, bouché, traditionnel, pasteurisé... À chaque terroir correspond une variété de cidre, à chaque producteur un assemblage. Les crus les plus réputés sont ceux du pays de Fouesnant, et ceux de Cornouaille sont passés AOC. Mais cela n'empêche pas d'en trouver de très bons partout ailleurs.
    Le cidre se décline en eau-de-vie et en alcool, en lambic et en pommeau, et la cuisine au cidre, en vogue, marie le goût de la pomme aux viandes ou aux poissons.
    - La bière et la cervoise : aujourd'hui, on ne compte pas moins de 15 brasseries en Bretagne. Et elles font de la bonne bière ! Amateurs de Pils, passez votre chemin, ici on brasse de la bière artisanale bretonne, non filtrée, non pasteurisée et plutôt alcoolisée. La plus célèbre, la Coreff de Morlaix, ambrée et fortement houblonnée, reste bien traditionnelle. Bernard Lancelot, l'autre poids lourd, a pris le parti des bières spéciales. Outre sa Cervoise légèrement miellée, il propose une bière au sarrasin (Telenn Du), une bière blanche (Blanche Hermine). À Huelgoat, dans le Finistère, la brasserie An Alarc'h élabore quant à elle la Hini Du et la Tantad.
    - Le chouchen : nom breton de l'hydromel (chamillard en gallo). C'était la boisson des dieux, des druides et des jeunes mariés.
    Le chouchen a été remis au goût du jour par quelques apiculteurs passionnés. De la bonne eau, du bon miel et des levures naturelles sont les seuls ingrédients à entrer dans la composition d'un chouchen digne de ce nom. Alors qu'il est traditionnellement doux et titrant plus de 14°, les amateurs se tournent aujourd'hui plus volontiers vers des chouchen plus secs, plus délicats.
    Il devient difficile de trouver ceux élaborés à partir de miel de sarrasin, mais certaines marques proposent des produits typés à défaut d'être typiques, assez intéressants... Les grands classiques sont le Yann Gamm de Coray, le Lozachmeur de Baye. Les chefs s'intéressent de plus en plus aux parfums qu'il peut apporter en cuisine.
    - Vins : pour accompagner votre plat de poisson ou de fruits de mer, les vins du Pays nantais sont très appréciés par les amateurs dont nous faisons partie.
    - Breizh cola : le cola breton joue des coudes depuis 2002 pour se faire une petite place dans la cour des grands. Il a déjà fait un putsch au Festival interceltique de Lorient, au détriment du géant américain !

    Les endroits à visiter en Bretagne:


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  • Normandie

    Normandie par Hervé Rodrigue
    Normandie © Hervé Rodrigue

    Il y a mille ans, la « France » était l’Île-de-France et la Normandie, un pays viking. Aujourd’hui, la Normandie est la campagne de Paris. Une campagne pur jus, avec ses chaumières fleuries, ses vaches artistes et mille autres détails charmants. C’est une campagne ultra-civilisée, tellement bichonnée qu’à la longue elle ressemble à un jardin anglais. Il n’y manque même pas les brumes, les barrières blanches ou les mondanités équestres.
    Voilà longtemps que les Parisiens apprécient la musique douillette de la Normandie. Qui ne connaît ces fromages trois étoiles ? Qui n’a rêvé devant ces longues plages bordées de falaises, ces pâturages verdoyants, ces manoirs en pain d’épice et le miroitement gracieux du fleuve où les péniches glissent dans la brume ? La Normandie, c’est tout cela. Et bien d’autres choses encore...
    Une puissance agricole, par exemple, où la campagne, comme dans les Flandres, bascula vers l’industrie. Et puis, sous sa couette verte à impression pommiers en fleur, la Normandie cache des fureurs et des subtilités impénétrables. Que découvrir de plus chez cette vieille connaissance ? Un cortège de petites industries scrupuleuses et de zones pétrochimiques, d’immenses propriétés laitières et des banlieues ouvrières qui dessinent, derrière le chromo un brin désuet, la Normandie vivante, intense...
    Et encore : l’opacité du bocage, les landes du Cotentin blanchies par le sel, l’épopée vraie des sagas scandinaves, l’explosion des rouleaux de la Manche à la Hague... Une tout autre Normandie sur laquelle veille, au loin, la silhouette mystique du Mont-Saint-Michel.

     

    LE HAVRES

    DEAUVILLE

    CAEN

     

     

    DIEPPE

    HONFLEUR

    FECAMP

     

    ROUANS


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  • Sicile

    Sicile par Daphnis Kieffer
    Sicile © Daphnis Kieffer

    Carrefour des civilisations, la Sicile, la plus grande île de la Méditerranée, s’est forgé un cadre où, sous un même soleil, se retrouvent de fabuleux temples grecs, des châteaux et des cathédrales érigés dans un style empruntant au roman, aux Byzantins et aux Arabes, des jardins orientaux, des palais et des églises au baroque tardif hispanisant. Les artistes siciliens ont su enrichir leurs propres traditions et savoir-faire des courants artistiques venus d'ailleurs, créant ainsi un art sicilien à part entière. Les amateurs de sites archéologiques et d’art baroque seront tout particulièrement comblés.
    La Sicile s’est dotée de sa propre identité culturelle. Cet état d’esprit est parfois déroutant pour un étranger. On fait la fête pour les enterrements, mais on reste silencieux en d’autres occasions plus frivoles. L’âme de la Sicile est à chercher dans cette façon décalée de voir les choses.
    La région présente une nature plus que favorable aux cultures, grâce à une terre volcanique fertile et à un soleil presque toujours au rendez-vous. Elle est une grande productrice de fruits et légumes, de produits laitiers et d’huile. Le métissage des cultures a aussi enrichi la gastronomie de l’île, puisque c’est par la Sicile que se sont répandues en Italie les saveurs orientales.

    Patrimoine culturel

     

    L'art grec

    On trouve en Sicile des vestiges d'architecture civile et sacrée. Les premiers sont constitués de forts et de villes d'importance différente. Bâtis dans des lieux stratégiques, ils assuraient la défense des villes et des routes principales. On en trouve de beaux exemples à Erice et à Capo Soprano, près de Gela.
    De nombreuses villes siciliennes ont, quant à elles, conservé le modèle grec, organisé selon des axes nord-sud et est-ouest.
    L'architecture sacrée se compose essentiellement de temples de style dorique et de théâtres. Construits en dehors des villes, ils sont souvent situés sur des sites exceptionnels. Les théâtres, édifiés dans les environs d'un temple, servaient à la célébration des fêtes dionysiaques. Ceux de Taormina et de Ségeste sont à ne pas manquer.
    Il ne subsiste que très peu de témoignages de la peinture grecque en Sicile. Toutefois, de nombreux vases ont réussi à nous parvenir.

    L’époque romaine

    Sous l’occupation romaine, la Sicile fut reléguée au rang de grenier de l’Empire. Peu de monuments datant de cette époque sont donc visibles.
    Restent l’amphithéâtre de Syracuse, dans lequel se déroulaient les combats de gladiateurs, ainsi que celui de Catane, et les odéons de Taormina et Catane. Sans oublier, bien sûr, les sublimes mosaïques des villas del Casale et del Telloro.

    L'époque paléochrétienne

    Outre quelques ruines de catacombes découvertes à proximité des villes, c'est à partir de 725 que la Sicile entre vraiment dans l'ère paléochrétienne. À cette époque, de nombreux groupes d'artistes et de moines débarquent sur ses côtes, fuyant Byzance et l'interdiction formulée par l'empereur de reproduire des images sacrées.
    De cette époque ne subsistent que quelques habitations troglodytiques, ainsi que des cube, c'est-à-dire de petites églises cubiques, qu'il est possible d'apercevoir dans la région de l'Etna, près de Noto (Citadella) et de Syracuse. 

    L’époque arabo-normande

    Que reste-t-il des deux siècles d’occupation arabe qu’a connus la Sicile aux IXe et Xe siècles ? Malheureusement, fort peu de choses...
    Durant leur présence sur l’île, les Arabes la transforment pourtant radicalement : Syracuse cède sa place de capitale à Palerme, de nouvelles cultures sont introduites grâce à la mise en place d’un système d’irrigation complexe, les jardins et les fontaines peuplent le paysage. Les mosquées et les minarets font leur apparition. La géométrie et les arabesques deviennent les repères de l’architecture. La céramique se développe de façon fulgurante.
    Avec l’arrivée des rois normands au XIe siècle, qui rivalisent avec Byzance, la Sicile se mue en un grand chantier. De nombreuses églises et cathédrales sont édifiées par des moines architectes qui, dans un savant mélange d’influences romane, byzantine et arabe, érigent de magnifiques chefs-d’œuvre, comme la chapelle Palatine à Palerme.

    Le baroque

    Le baroque, omniprésent en Sicile, est l'aboutissement de l'œuvre des jésuites du Basque Ignace de Loyola. Conséquence de la Réforme, l'Église catholique a vu ses lieux de culte désertés par une masse de plus en plus nombreuse de pratiquants. De l'architecture à la peinture en passant par la musique et la sculpture, tout a dû être revu et réinventé pour attirer à nouveau les fidèles et les déserteurs de l'Église. Ce mouvement artistique d’une ampleur sans égale, se fait muraille de Chine de la foi, la « vraie », celle de l’Église romaine.
    L'appartenance de l'île à la couronne d'Espagne au XVIIe siècle est le facteur déterminant du développement de ce nouvel art au service de la Foi. Développement fulgurant puisque la Sicile possède la pierre et le marbre nécessaires pour la construction, et des influences arabes et byzantines pour magnifier toutes les créations.
    Le séisme de 1693, qui détruit une bonne partie des édifices de Sicile du centre et de l'ouest, ont obligé les autorités à repenser entièrement l'urbanisme des villes. On fait appel aux plus grands architectes.
    Le mouvement et la contorsion semblent être les éléments communs à tous les artistes. Fini le beau statique, l'équilibre des formes, il faut plaire, étonner et non reposer l'esprit. Tout devient jeux de perspective, présentation théâtrale ; le foisonnement du décor va jusqu'à l'extrême.
    Poussé à son extrême, cet art évoluera vers le rococo.

    La musique

    La musique en Sicile est une affaire de cœur, peu ou pas d'école : la tradition populaire fut assez forte pour influencer les mélomanes en herbe. La siciliana (chant de bergers) a largement inspiré les pièces instrumentales et vocales des XVIIe et XVIIIe sècles. La tarantella, danse folklorique très populaire, trouve ses origines en Italie du Sud ; un temps considérée comme une danse diabolique, elle fut bannie avant d'incarner la danse de la résistance contre les dogmes du pape. Mais surtout, la Sicile a donné naissance à Scarlatti et Bellini.
    La Sicile influença par ailleurs Verdi et ses Vêpres siciliennes.

    Géographie, climat et météo

    Sicile

    Géographie

    La Sicile semble géographiquement marquée par le chiffre 3 : 3 pointes (d'où sa forme de triangle), 3 principales chaînes de montagnes, 3 régions historiques appelées « vallées » au temps des Arabes et... 3 km de détroit séparant le sud de la Botte italienne (continentale) et l'île.

    Pour les Arabes, l'île était divisée en 3 grandes zones, improprement appelées vallées :
    - le val de Mazara à l'ouest ;
    - le val Demone au nord-est ;
    - le val de Noto au sud-est.
    Les noms sont en partie restés mais ce découpage n'a plus cours.

    Dans la province de Palerme, quelques sommets atteignent les 1 600 m, mais c'est principalement vers l'est que la montagne marque le plus les paysages puisque, entre Messine et Termini Imerese, 3 massifs s'enchaînent : les monts Peloritani, les Nebrodies et les Madonies, ces derniers étant les plus élevés (pic Carbonara, 1 979 m). Bien entendu, ce sont des nains à côté de l'Etna, le plus haut volcan d'Europe, qui domine la plaine de Catane (la plus grande de l'île et l'une des rares plaines en Sicile) de ses 3 350 m. La montagne reprend ses droits plus au sud, dans les monts Iblei.

    Une grande partie de la Sicile centrale est constituée d'un plateau d'où émergent des pitons rocheux sur lesquels se sont construites des villes de moyenne importance, comme Enna. Sur les côtes s'étendent quelques plaines.

    Peu de rivières, encore moins de fleuves : comme ailleurs dans le Bassin méditerranéen, les rivières se transforment en torrents au moment des pluies et s'assèchent vite, dès le printemps. Seul le Salso, le fleuve le plus long de Sicile, se démarque par ses crues ravageuses en hiver. On trouve tout de même, dans les plateaux de Sicile centrale, quelques lacs dont celui

    de Pergusa.

    Climat

    La mer est proche, donc le climat largement tempéré par la brise.
    Au printemps, la Sicile est toute verte et pleine de fleurs. Celles des orangers embaument alors sublimement l'air.
    En été, c'est le climat africain : pelé, végétation rase et desséchée. Il fait chaud, très chaud, la luminosité est aveuglante, l’air brûlant. Comme l’écrit Lampedusa dans Le Guépard, « il neige du feu »... Dehors, on sèche telle une tomate une bonne partie de la journée ; les Siciliens eux-mêmes évitent de sortir entre 12h et... 19h ! Ce qui n'exclut pas parfois de gros orages. Un pull-over peut d'ailleurs être utile partout et en toute saison, surtout le soir.
    Les automnes sont doux, les hivers généralement ensoleillés, avec toutefois certains jours un peu frisquets. La neige recouvre alors les sommets de l'Etna et des massifs des Madonies et des Nebrodies.

    Cependant, l’idéal est de parcourir l’île en mai-juin ou en septembre-octobre. Il fait bon, il fait beau, et ce n’est pas la pleine saison : il y a moins de monde, et les prix sont plus bas.

    Petit enquiquinement notable : le sirocco, ce vent terriblement chaud du sud-est, moite, soufflant de 20 à 25 jours par an (généralement au printemps), qui coupe les jambes et provoque de violentes migraines. Autrefois, dans les vieilles maisons, les familles se réfugiaient dans la « pièce du sirocco », sans fenêtre, afin d'être à l'abri du vent infernal.

    Environnement

    Soutenir que la défense de l'environnement a été une préoccupation de premier ordre en Sicile ces cinquante dernières années ferait bien rire. Pourtant, des associations se battent, mais elles rencontrent nombre de difficultés.
    Bien souvent, les côtes siciliennes ont été défigurées par une politique irresponsable, qui a pénalisé sans s'en rendre compte ce qui devrait être l'une des principales ressources de l'île, le tourisme.
    Ainsi, on estime à pas moins de 160 000 les constructions illégales ou abusives disséminées sur les côtes. La nuance existe : certaines constructions illégales ont été plus ou moins légalisées par diverses amnisties successives. On a même inventé dans les années 1980 le concept de « construction illégale par nécessité », le droit au logement prévalant sur l'obtention du permis de construire. En raison de quoi on a pu construire n'importe quoi n'importe où, comme à Agrigente dans la vallée des Temples où quelque 600 constructions illégales ont été dénombrées. Certes, quand on visite cet immense parc archéologique, on ne voit à peu près rien de ces constructions, mais il n'empêche qu'elles existent dans un large périmètre qui aurait pu rester « sacré ».
    Les autorités locales et régionales ont toujours couvert ces constructions sauvages, populaires puisque court-circuitant l'État et ses contraintes.


    L'organisation éco

    Vie pratique Sicile

    Horaires

    Les horaires sont souvent très variables en Italie, voire quelquefois pas respectés du tout alors qu’ils sont affichés. En premier lieu, adressez-vous à l’office de tourisme. Après cela, vous n’avez plus qu’à vous rendre sur place en croisant les doigts pour que le site ait bien réactualisé ses horaires auprès de l’office de tourisme (ou tout simplement qu’il les respecte !)...

    - Restaurants : généralement de 12h ou 12h30 à 14h30-15h et de 19h à 23h (mais avant 20h30, vous risquez de n’être entouré que d’autres étrangers). Les Siciliens déjeunent rarement avant 13h. Quant au dîner, c'est rarement avant 21h. Cela dit, réserver ou arriver tôt permet parfois d'éviter d'attendre dans les endroits très appréciés des locaux. La possibilité d'être servi jusqu'à 23h et au-delà n'a rien d'exceptionnel.
    - Banques : du lundi au vendredi de 8h30 à 13h30 et de 15h à 16h ; parfois le samedi matin.
    - Églises : généralement ouvertes tôt le matin pour la messe (souvent dès 6h30), ainsi que pour le rosaire du soir. On arrive parfois à les visiter le samedi et le dimanche, en raison des nombreuses cérémonies religieuses. Les églises-musées ont des horaires plus étendus, mais certains édifices religieux n’ouvrent jamais leurs portes.
    - Musées et sites : question horaires, c'est un peu l'anarchie. Chiuso signifiant « fermé » et qui décore le plus souvent la porte d'un musée qui devrait être ouvert...
    Les musées ouvrent en règle générale entre 8h et 9h30 pour fermer entre midi et 14h. Ils rouvrent l'après-midi entre 14h et 15h30 jusqu'à 17h, 18h, voire 19h ou même 20h pour les plus importants. En hiver, les horaires sont réduits.
    Certains ne font pas de pause déjeuner ; d'autres, assez nombreux, ferment le lundi. Souvent, les sites archéologiques à ciel ouvert sont accessibles de 9h à une heure avant le coucher du soleil.
    - Postes : du lundi au vendredi (samedi aussi dans les grandes villes) de 8h25 à 19h10 ; le samedi de 8h25 à 12h30. Le dernier jour du mois l’horaire est légèrement raccourci. Les bureaux secondaires sont souvent ouverts de 8h25 à 13h30.
    - Magasins : en règle générale, ils sont ouverts de 9h à 13h et de 16h à 19h30, et toujours fermés le dimanche et une demi-journée par semaine (souvent le lundi matin).

    Langue et dialecte

    L'italien est une langue facile pour les francophones.
    Les Siciliens, entre eux, parlent un dialecte. Ils seraient encore 73 % à l'utiliser, en famille. Situation surprenante : le dialecte sicilien n'est cependant pas enseigné et ne fait pas l'objet de la moindre revendication... Si vous maîtrisez tout juste l'italien, le dialecte sicilien risque d'être incompréhensible pour vous.

    Poste

    - La poste italienne a mis en circulation un timbre « Posta prioritaria » à 0,75 € sur le territoire national, mais aussi vers les pays européens, qui permet d'envoyer une lettre en un temps record (1 jour pour l'Italie et 2-3 jours pour l'étranger) : un peu plus cher que le tarif normal, mais, en principe, ça marche ! Ce timbre peut aussi être acheté dans une tabaccheria.
    - Pour se faire adresser du courrier en poste restante, tenir compte des délais d'acheminement et demander à l'expéditeur de rédiger l'enveloppe avec la mention : Fermo Posta, Posta centrale di... et le nom de la ville en italien, précédé, si possible, du code postal comme en France.
    - Call Center, tél. : 803-160. Des opérateurs parlant aussi bien italien qu'anglais ou français répondront à vos questions de 8h à 20h.

    Tabac

    En Italie, la cigarette est interdite dans TOUS les lieux publics (restaurants, cafés, bars, discothèques et trains), sauf en terrasse, bien sûr. Si les partisans du vietato fumare se réjouissent de pouvoir désormais dîner sans craindre l’asphyxie, les accros au tabac ont, quant à eux, la vie dure.
    En cas d’infraction, une grosse amende vous attend : 27 € à la moindre cigarette allumée (275 € s’il y a des enfants ou des femmes enceintes à proximité). Quant aux restaurateurs, ils encourent une peine de 2 200 € s’ils ne font pas respecter cette loi dans leur établissement.
    Le soir, lorsqu’ils ferment, les tabacchi laissent place à un distributeur automatique. Attention, ces derniers ne rendent pas toujours la monnaie ; ils délivrent alors un ticket qu’il faut présenter au comptoir aux heures d’ouverture pour se faire rembourser. Mieux vaut donc prévoir l’appoint.

    Téléphone et télécommunications

    Téléphone

    Voir le téléphone en Italie.

    Internet

    Quand bien même la plupart des hôtels et B & B proposent une connexion wifi, on trouve des centres Internet dans la plupart des villes, mais ils sont souvent peu nombreux. Ils sont généralement ouverts tous les jours (sauf, dans de rares cas, le dimanche), jusqu'à 20h dans les agglomérations de taille moyenne, plus tard (21h-22h, voire minuit) dans les grandes villes. Munissez-vous d'une pièce d'identité. Les connexions sont de bonne qualité.

    logiste Legambiente se démène pour faire respecter l'environnement.

    Cuisine et boissons Sicile

     

    Cuisine

    La cuisine sicilienne s'est élaborée en additionnant et mélangeant les traditions culinaires des différents peuples qui se sont succédé en Sicile. On oppose souvent une cuisine pauvre, celle des campagnes, à la cuisine des palais, mais de nos jours les ingrédients sont, pour l'essentiel, les mêmes.
    Le riz y occupe une place de choix ; les risotti aux crustacés et au poisson sont fameux, sans oublier les arancini, boulettes de riz farcies avec des légumes, de la viande ou du fromage, de la taille d'une petite orange, et que l'on mange sur le pouce.
    En guise d'antipasti, on trouve également beaucoup d'artichauts frits, capelli (sorte de crêpe), parmigiana (un gratin d'aubergine au parmesan), la caponata (sorte de ratatouille aigrelette) et l'éternelle insalata di mare, qui fait souvent la part belle au poulpe et au céleri.
    Les Siciliens mangent également des pâtes, comme la pasta con le sarde (aux sardines), ai ricci (aux oursins) ou ai masculini (tout petits anchois), et des légumes : brocolis, asperges sauvages, aubergines, célari... sans oublier les condiments : câpres, olives, tomates séchées, etc.

    Spécialités culinaires siciliennes

    - Les poissons : les Siciliens ne pouvaient ignorer le poisson et les fruits de mer. Le choix en est extrêmement varié. Cela va des sardines au thon et à l'incontournable espadon, en passant par la langouste. Ils sont cuisinés panés, en papillote, farcis d'amandes, de pistaches, de pignons et de raisins secs, ou en soupe. Le couscous de poisson est souvent présent dans les menus de la côte ouest (Sicile africaine).
    - Les viandes sont souvent relevées de sauces piquantes. Goûtez à l'opulent farsumagru de veau farci et aux polpettoni variés ; on mange aussi pas mal de lapin et d'agneau.
    - Les fromages sont les mêmes que dans le reste de l'Italie du Sud : le provolone (un fromage de vache à pâti filée, que l'on reconaît à sa forme ovale), le caciocavallo (littéralement, le « fromage à cheval », car il est vendu par paires disposées à cheval sur un bâton de bois), la ricotta (fromage de brebis à pâte molle), le bocconcini (« petites bouchées » de mozzarella) et le pecorino (qui joue en Sicile le rôle du parmesan).

    - I dolci : les Arabes ayant importé l'art de faire des jardins et de les irriguer ainsi que les agrumes, on trouve beaucoup de pâtisseries inspirées d'anciennes recettes arabes, notamment à base de pâte de fruits et de pâtes d'amandes, et d'excellents fruits confits. Les fruits en pâte d'amandes de la Martorana sont extraordinaires. On ne peut pas non plus quitter la Sicile sans avoir dégusté la granita, un mélange de glace pilée et de sirop, servie dans un verre. Les granite citron, fraise et melon sont les plus rafraîchissantes (existent aussi au café et aux amandes). Celles fabriquées artisanalement sont de vrais délices, à engloutir à la petite cuillère. Recouvertes de crème (panna) et accompagnées d'un croissant, elles constituent un excellent petit déjeuner.
    Autre pâtisserie incontournable, la cassata. L’actuelle cassata est un gâteau à base de ricotta, mais à l’origine c’est l’ancêtre des semifreddi (entremets glacés). La vraie cassata sicilienne se fait avec du pan di Spagna (sorte de génoise) découpé en disques, que l’on garnit de ricotta, de fruits confits, de chocolat et que l’on recouvre ou non de glaçage. Un peu écœurant si l’on n’est pas habitué.
    Si vous en avez l'occasion, goûtez aussi la gelsa, un fruit rouge d'été, fruit du mûrier, proche de la mûre de nos haies. Citons encore les torroni (nougats) et les cannoli (sortes de « tuyaux » croquants fourrés à la ricotta, au chocolat ou à la crème pâtissière). Moins connus, les amaretti (macarons aux amandes), les sfinci à l'anis (sortes de beignets moelleux), le biancomangiare (une gelée au lait d'amandes), ou les agnelli pasquali et la ternello di Sicilia (nougat aux pistaches confectionné artisanalement et vendu sur les marchés).

    - Il pane : le pain, que l'in mange avec tout. Mie épaisse, presque blonde, croûte craquante semée de graines de sésame. Perfetto !

    Voir aussi la rubrique « Cuisine et boissons » de la destination Italie. 

    Boissons

    Vins de Sicile

    La Sicile est riche en vignobles ; les terres autour de l'Etna produisent des blancs secs très minéralisés, et des rouges, appelés etna, titrant parfois 15° (et même plus). Du côté de Palerme, Casteldaccia produit le corvo, qui accompagne parfaitement la viande, et l'ala, un vin apéritif. Les îles Éoliennes (Salina principalement), volcaniques, produisent d'excellents vins doux comme le malvasia (malvoisie), qu'on peut rapprocher du xérès espagnol.
    Au centre et au sud-est de la Sicile, vous goûterez aux rouges cerauolo et nero d'Avola très puissants (le second inégal) ou bien aux blancs de Donnafugata.
    Au XVIIIe siècle, c'est un Anglais qui inventa le marsala pour concurrencer le monopole des Portugais avec leur porto ; résultat, un vin très doux, à la limite du liquoreux. Pour ceux qui apprécient les digestifs doux-amers, on ne peut que conseiller l'amaro averna, un bitter consommé dans l'île à hauteur de 3 l par personne et par an.
    Il existe bien entendu beaucoup d'autres vins, et même des itinéraires permettant de partir à leur découverte (dans la province de Ragusa, par exemple).

    Ne soyez pas surpris si vous apercevez un Sicilien ajouter de l'eau dans son vin ; c'est une pratique courante en Sicile. Ils appellent ça un « allongé » !

    Bière sicilienne

    La bière locale par excellence est la Messina, brassée à l'orge de Sicile. Les deux autres répandues dans toute la péninsule et brassées depuis le XIXe siècle sont la Peroni, blonde et légère - que l'on trouve toutefois moins facilement que sur le continent - et la Moretti, presque rousse, qui a donc bien plus de caractère.

    Café

    Tout le monde connaît l’incontournable espresso, mais rares sont les Italiens qui le demandent. En effet, certains le souhaitent ristretto (serré), lungo (allongé) ou encore macchiato (« taché » d’une goutte de lait). Si vous demandez un americano, vous obtiendrez, selon les endroits, un expresso double ou un café en poudre infâme. Le café au lait se dit caffè con latte. À ne pas confondre avec le fameux cappuccino, coiffé de mousse de lait et saupoudré, si on le demande, d’une pincée de poudre de cacao. À moins que vous ne préfériez le caffè corretto, c’est-à-dire « corrigé » d’une petite liqueur.

    Chocolat

    La cioccolata calda est, pour certains, meilleure que le cappuccino. Elle est tellement onctueuse qu’on dirait de la crème...
    La capitale sicilienne du chocolat, c’est Modica. On y produit un chocolat maigre, parfois parfumé au piment, et travaillé à froid sans ajout de lait ni de beurre. Il laisse du coup une impression étrange en bouche, presque farineuse.

    Eau

    L’eau du robinet est potable. Néanmoins, elle n’est jamais servie dans les restaurants, où l’on vous propose toujours de l’eau minérale et où l’on vous regarde d’un drôle d’œil si vous insistez pour avoir une carafe.
    Précisez naturale si vous souhaitez de l’eau plate, sinon on vous servira, d’office, de l’eau gazeuse (frizzante, gasata ou con gas).


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  • Autriche

    Autriche par Gulwenn Torrebenn
    Autriche © Gulwenn Torrebenn

    Mais que peut bien évoquer l’Autriche pour chacun de nous ? Bien sûr, une nature prodigieusement préservée, des lacs aux eaux pures, de superbes massifs montagneux et de fameuses stations de ski. Mais aussi des coutumes et des traditions encore bien vivantes, repères rassurants dans une Europe en pleine mutation. Une Europe dont Vienne redevient un des centres principaux, renouant avec son prestigieux passé tout en prenant un visage des plus contemporain.
    Les visiteurs qui partent à Vienne sur les pas de Sissi ou de Mozart croisent dans les rues ou aux terrasses des célèbres cafés des jeunes en train de construire un nouveau monde, bien différent de celui dont Stefan Zweig déplorait la disparition.
    En Autriche, les voyageurs qui empruntent les autoroutes bavaroises en direction de Bregenz et d’Innsbruck auront la tête remplie des images de carte postale du Tyrol, s’attendant à rencontrer dans la rue, comme à la campagne, des habitants en culotte de peau et chapeau à plume... Si vous arrivez à Salzbourg au beau milieu du festival, vous aurez évidemment une vision quelque peu figée du pays.
    Mais cette vision n’est que partielle. Car l’Autriche a beau être conservatrice et préserver son folklore, elle ne refuse pas la modernité ; son architecture évolue, ses grandes villes vibrent au rythme d’une vie nocturne et artistique intenses. Bref, l'Autriche est un pays qui ne tourne pas le dos à son passé, mais qui n’oublie pas de regarder vers l’avenir.

    Géographie

    Située au cœur de l’Europe centrale, l’Autriche a l’avantage de posséder des frontières communes avec huit pays. C'est, de fait, un lieu de transit entre les grands centres économiques et culturels de l'Europe, auxquels elle est reliée par son réseau routier et ferroviaire ainsi que par le Danube, rattaché aujourd'hui au Rhin par le canal de l'Europe.
    Le pays est fractionné en neuf Bundesländer (régions fédérales), gouvernés chacun par un Landesregierung. Toutefois, avec une superficie d'environ 83 860 km², l'Autriche reste l'un des plus petits pays d'Europe : on est bien loin des vastes étendues de l'ancien empire. De même, sa population ne s'élève guère qu'à 8,4 millions d'habitants dont 1 700 000 - soit environ 20 % - vivent à Vienne. Seule une autre ville passe le cap des 200 000 habitants : Graz.
    Les trois quarts du territoire national sont recouverts de montagnes. Le quart restant, concentré essentiellement sur les rives du Danube et les plaines de l'est, offre des conditions favorables à une agriculture qui satisfait 85 % des besoins nationaux (les exploitations sont en général petites, d'où la méfiance des agriculteurs vis-à-vis de la politique agricole commune de l'UE). Hormis l'élevage et l'industrie laitière, qui occupent une place prépondérante dans l'économie autrichienne, les productions agricoles s'exportent peu.
    En revanche, la forêt, qui s'étend sur 47 % du territoire, permet une production abondante de bois, cellulose et papier, destinée pour une grande part aux pays étrangers (1/5e des exportations). Le journal Le Monde est ainsi imprimé quotidiennement sur du papier autrichien.

    Climat

    L'Autriche est un pays soumis à des influences climatiques diverses : au nord, un climat continental ; dans les hauts massifs de l'ouest, un climat alpin avec de très grands écarts de température et des chutes de neige abondantes. L'est, qui appartient déjà à la plaine hongroise, se caractérise par un printemps court et un automne sec et beau.
    Le printemps et l'automne sont sans doute les meilleures périodes pour découvrir Vienne et Salzbourg. Vous éviterez ainsi les pluies et les orages estivaux. En été, on peut néanmoins se réfugier dans les forêts alpines. À Vienne, la température peut dépasser les 35 °C en cas de canicule. En hiver, si le brouillard règne sur les vallées, le soleil rayonne en altitude : un séjour de

    rêve pour les amateurs de ski fortunés.

    Culture Autriche

    Baroque autrichien

    Si le style baroque, tant en peinture et sculpture qu'en architecture, est issu de l'Italie de la fin de la Renaissance, nulle part ailleurs qu'en Autriche (et en Bavière) il n'a trouvé un terreau aussi fertile pour faire éclore autant d'œuvres et de bâtiments remarquables. La conjonction de deux événements historiques y a largement contribué : d'une part, la Contre-Réforme, dopée par la fin de la guerre de Trente Ans (1618-1648), provoque en Autriche un afflux d'artistes catholiques, qui vont s'atteler, sous la férule des jésuites, à rénover les bâtiments religieux ; d'autre part, la fin du péril turc (1683) va générer un boom de la construction encouragé par les Habsbourg. Le goût inné des Autrichiens pour l'apparat, les couleurs et la fête fera que leurs artistes dépasseront vite en talent leurs inspirateurs italiens.
    Le baroque se rencontre partout en Autriche : intérieurs d'églises croulant sous la profusion des dorures, façades d'abbayes aux couleurs chatoyantes, colonnes de peste et fontaines monumentales sur les Hauptplatz des villes, palais fastueux aux décors de théâtre, façades bourgeoises en stucs délicats, fresques à la symphonie de couleurs somptueuses sous les voûtes, buffets d'orgue, grands tableaux d'églises...

    L'émergence du baroque dans les arts plastiques coïncide avec l'avènement d'une nouvelle musique instrumentale, liturgique ou festive, à la dominante mélodique succédant à la musique polyphonique. Le concile de Trente, véritable machine de guerre de la Contre-Réforme, avait fixé dès la fin du XVIe siècle de nouvelles règles liturgiques permettant aux instrumentistes et solistes de jouer de toutes les facettes de leur talent pour soutenir la pompe des messes chantées en latin.
    Pour servir de décor à ce besoin d'emphase, les églises romanes et gothiques sont intégralement rhabillées de neuf. Tout pour le mouvement ! Voilà le credo des artistes du baroque.
    Le point d'orgue de ce mouvement est à situer dans l'édification des gigantesques abbayes danubiennes : Sankt Florian, Melk, Altenburg, Göttweig... Outre le caractère spectaculaire de leur architecture, ces abbayes recèlent des trésors de décoration intérieure.
    La haute noblesse n'est pas en reste : à l'instar du prince Schwarzenberg, le glorieux vainqueur des Turcs, elle rénove les vieilles demeures médiévales ou se fait bâtir, en périphérie des villes, des palais faits sur mesure, intégrant la profusion d'éléments décoratifs à la nature environnante.

    Style rococo

    Prolongement pour les uns, perversion pour les autres, le style rococo apporte un raffinement presque maniéré aux réalisations du baroque. Préférant la subtilité à la monumentalité, il se répand en détails savoureux : peintures en trompe l'œil, stucs délicats utilisant à profusion les motifs végétaux, faux marbres et bois sculptés imitant le bronze. Art du faux-semblant, de la théâtralité et de l'illusion d'optique par excellence !

     


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    Hongrie

    Hongrie par Frédéric Lebarbenchon 
    Hongrie © Frédéric Lebarbenchon

    « L’Orient commence aux portes de Vienne », disait Metternich en évoquant la Hongrie. Il est vrai que ce pays de 93 033 km² (trois fois la Belgique) ressemble par certains aspects à l’Autriche (dans sa partie basse), tout en ouvrant déjà la porte vers un autre monde. Un monde de saveurs épicées, de vins puissants et de musiques envoûtantes.
    La Hongrie occupe le centre du Bassin danubien, où alternent les villes d’eau, les cités baroques et les bourgades champêtres. Ici, pas de paysages grandioses ni tourmentés. Délimitée au nord par les Carpates, la Hongrie laisse les sommets à la Slovaquie et cultive la douceur de vivre dans ses plaines ou sur les rives volcaniques du Balaton. Partout où il passe, le Danube s’impose. Le climat est tempéré, un peu plus continental qu’en France.
    L’occupation turque a laissé à la Hongrie le goût du café, les roses, les bains turcs et même quelques mosquées. Bref, pas étonnant que beaucoup de touristes affluent chaque année dans ce petit pays qui a beaucoup à offrir.
    Cerise sur le gâteau, le sens de l’hospitalité des Hongrois fait rarement défaut.

     

    Carte d'identité Hongrie

    En hongrois : Magyarország.
    Capitale : Budapest.
    Superficie : 93 033 km².
    Population : 10 076 000 habitants (dont 1,7 million à Budapest). Dénatalité de - 0,16 % en 2011.
    Densité : 107 hab./km.
    Espérance de vie : 71 ans pour les hommes, 78,9 ans pour les femmes.
    Monnaie : le forint.
    Langue : hongrois (magyar) à 93,6 %.
    Régime : démocratie parlementaire.
    Chef de l'État : János Áder (depuis mai 2012).
    Chef du gouvernement : Viktor Orbán (depuis mai 2010).
    Croissance économique : 0,1 % en 2012.
    PIB par habitant : 16 500 €.
    Inflation : 3,9 %.
    Taux de chômage : 10,9 %.
    Indicateur de développement humain : 0,816 (38e sur 182).
    Sites classés au Patrimoine mondial de l'Unesco : Hollókö, le vieux village et son environnement (1987) ; Budapest, avec les rives du Danube, le quartier du château de Buda et l'avenue Andrássy (1987 et 2002) ; l'abbaye bénédictine millénaire de Pannonhalma et son environnement naturel (1996) ; les grottes de karst d'Aggtelek et du karst de Slovaquie (1995) ; le parc national de Hortobágy - la Puszta (1999) ; la nécropole paléochrétienne de Pécs (2000) ; le paysage culturel de FertÅ‘d - Neusiedler See (2001) ; le paysage culturel historique de la région viticole de Tokaj (2002).

    Économie

    Dès 1990, la Hongrie a mis en chantier une politique de privatisation, en s'ouvrant aux capitaux étrangers. Cette libéralisation de l'économie lui a permis de s'imposer comme le principal bénéficiaire des investissements en Europe de l'Est. L'entrée dans l'UE le 1er mai 2004 a marqué la fin d'une première phase de transition de l'économie. 
    Le pays dispose de véritables atouts : la science et la technologie sont, avec l'automobile, les éléments clés de l'économie, appuyée sur une main-d'œuvre qualifiée et encore relativement abordable au regard des critères européens. Letourisme occupe également une place importante. 
    Avec un taux de change euro-forint avantageux et une main-d’œuvre qualifiée et peu coûteuse, la Hongrie a développé une stratégie d’implantation de délocalisations industrielles.
    Elle a su attirer de gros investissements dans le domaine automobile.
    La croissance hongroise repose essentiellement sur les exportations, notamment vers l’Allemagne.
    Mais malgré la croissance de 1,7 % du PIB en 2011, l’économie hongroise a connu une récession (jusqu’à -1,5 %), sous l’effet d’un manque de confiance des entreprises et des consommateurs, du durcissement des conditions de crédit, du désendettement et de l’assainissement budgétaire.
    En 2011, le pays a été fortement touché par une dévaluation du forint (-17 %), engendrant la flambée des taux et la dégradation de la note souveraine hongroise par les agences de notation.
    En ce qui concerne le déficit public, la Hongrie est en procédure de déficit excessif depuis son entrée dans l’UE en 2004. Le déficit budgétaire 2012 s’établit à 3,9 % du PIB.
    Des taxes exceptionnelles de crise ont été introduites en 2010, dans les domaines de l’énergie, de la grande distribution et des télécommunications.
    L’autre fragilité de la Hongrie réside dans l’endettement des ménages. Face à ces difficultés, les autorités hongroises ont dû faire une demande auprès du FMI et de l’Union européenne, fin 2011.
    Les discussions ont été interrompues par le FMI et la Commission un mois après, à la suite de l’adoption par le Parlement hongrois de lois controversées sur la réforme de la Banque centrale et sur la stabilité financière. À la suite de l’adoption par le Parlement de modifications juridiques dans les statuts de la Banque centrale, la Commission européenne a clôturé la procédure d’infraction, permettant à la Hongrie de reprendre les discussions avec elle et le FMI sur l’obtention d’une aide de précaution.

     

     

    La population est en principe favorable à l’introduction de l’euro de façon coordonnée avec la Pologne et la République tchèque, mais aucune date ne peut être avancée.

     

    Géographie et climat Hongrie

    Géographie

    Au centre de l’Europe, la Hongrie partage des frontières avec sept pays, dont quatre sont membres de l’Union européenne : la Slovénie, l’Autriche, la Slovaquie, la Roumanie et un futur membre, la Croatie. S’ajoutent deux pays extérieurs à l’UE : l’Ukraine et la Serbie. 
    La majorité du territoire hongrois se situe dans le large bassin de faible altitude traversé par le Danube et la Tisza, dont 440 km sont navigables.

    On peut distinguer trois grands ensembles géographiques : 
    - En premier, une zone montagneuse qui s’étend sur 400 km le long de la frontière nord du pays. Elle comprend plusieurs massifs, comme les monts Bakony, qui dominent le lac Balaton, le plus grand lac d’eau douce d’Europe centrale, le massif du Vértes et le Kékes, point culminant du pays (1 015 m) dans les monts Mátra.
    - En second, au sud de cette région montagneuse, le Danube, qui coule du nord au sud après avoir formé la frontière avec la Slovaquie, divise le restant du pays en deux zones de plaines : la grande plaine hongroise (Alföld) couvre la majorité de la région à l’est du Danube jusqu’à la frontière avec la Roumanie (à l’est) et avec la Serbie (au sud). Ses terres alluviales, arrosées par un réseau d’affluents du Danube et de la Tisza, sont très fertiles. 
    - En troisième, la Transdanubie, qui s’étend au sud vers les monts Mecsek et les derniers piémonts des Alpes autrichiennes.

    Environ 19 % du territoire est recouvert de forêts (hêtres, chênes, peupliers, bouleaux et autres arbres à feuilles caduques), et le gibier est abondant. La grande plaine hongroise abrite de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs, 145 réserves naturelles et 35 aires protégées. Les parcs nationaux d’Aggtelek et de Hortobágy sont également inscrits au <nobr>Patrimoine</nobr> mondial de l’Unesco au titre de patrimoine naturel.

    Climat

    Protégée du froid sibérien par les Carpates, la Hongrie bénéficie d'un climat continental modéré. Les hivers sont néanmoins rigoureux (moyenne : -1° C) et enneigés ; les étés, longs, orageux, peuvent être très chauds. Il pleut beaucoup en mai-juin et en octobre-novembre. L’ensoleillement annuel (environ 200h à Budapest) est un des plus élevés d’Europe. En été, les eaux du lac Balaton peuvent atteindre 25 °C. Vive la douceur de septembre, idéale pour voyager !

    Environnement

    Longtemps délaissé, l'environnement est devenu un enjeu crucial au regard des directives européennes, mais aussi en terme de santé publique. 
    Même si on a constaté que le déclin industriel depuis quelques années a entraîné une amélioration de la qualité de l'air, près de la moitié de la population hongroise (18 %) est encore exposée à une pollution excessive de l'air, dont 80 % provient du transport routier et de l'industrie. 
    Avec le développement économique et l'augmentation du parc automobile, le taux d'utilisation des transports publics à Budapest est passé de 80 % à la fin des années 1980 à 60 % de nos jours.

    Il subsiste trois points pour lesquels Bruxelles a accordé des délais supplémentaires à la Hongrie : la qualité des eaux, la pollution industrielle et lerecyclage des déchets. Inquiétudes d'autant plus d'actualité après le déversement en 2010 de boues toxiques d'une usine d'aluminium à 160 km à l'ouest de Budapest. La contamination s'est étendue à plusieurs rivières, dont un affluent du Danube, menaçant tout l'écosystème de son bassin en aval. 
    Un an après, la région a été réhabilitée et ses habitants relogés dans un nouveau village. Les entreprises sollicitées par l'État hongrois pour ce projet ont travaillé sans faire de profit.

    En matière écologique, la priorité majeure de la Hongrie d'ici à 2015 est lagestion de l'eau : non seulement elle doit prévenir les risques d'inondations, mais elle doit impérativement veiller à la qualité de ses eaux souterraines qui couvrent 90 % des besoins et dont 60 % sont exposées au risque de pollution, et rendre efficace le traitement des eaux usées.
    La part du PIB consacrée à l'environnement était d'environ 2 % en 2010.

     

    Cuisine et boissons Hongrie

    Cuisine

    Très consistante, calorique et copieuse, la cuisine hongroise peut être savoureuse lorsqu'elle est bien préparée, parfois assez grossière dans le cas contraire. Les plats courants ne sont pas épicés. On y utilise toutefois beaucoup de paprika, mais aussi de l'aneth, de l'origan, de l'estragon et du basilic frais (dans les bons cas). 
    Chaque région a ses spécialités : les ragoûts et goulaschs dans la Puszta, le gibier dans les forêts de Hongrie septentrionale, les poissons près du lac Balaton.

    Le paprika

    Que serait la cuisine hongroise sans la précieuse poudre rouge ? Fabriqué à partir du fruit seul (sans les graines), le paprika est doté de multiples vertus : riche en vitamines C et D, il regorge également de sucres, de minéraux et de fibres. Sans oublier la fameuse capsaïcine (c'est elle qui arrache !). 
    On confond souvent l'épice et le légume. Le premier existe sous des formes et couleurs diverses, mais il est différent du poivron connu chez nous. Le paprika cerise est petit, rond, rouge et (très) piquant, mais assez peu utilisé ; le vert est doux, de forme allongée, souvent plutôt jaune très pâle que vert ; le bácskai a la même forme allongée, mais il est vert très clair et très légèrement piquant ; le paprika tomate, lui, est rond, plutôt grand, rouge et doux.

    Les soupes

    Été comme hiver, tout repas en Hongrie commence par une soupe. Extrêmement variées, elles sont plus ou moins épaisses, plus ou moins garnies.

    Gulyásleves : la plus célèbre des soupes hongroises, car il ne faut jamais oublier que le goulasch, au départ, est un potage. Il contient de la viande, des poivrons, des oignons, des pommes de terre et du paprika. Il est très différent d'un resto à l'autre.
    Bableves : potage aux haricots secs.
    Magyaros gombaleves : soupe aux champignons.
    Halászlé : soupe de poisson. Fameuse au Balaton et à Szeged.
    Cseresznyelevé : soupe à la cerise froide, généralement servie avec de la crème.

    Les poissons

    La plupart des poissons sont d'eau douce, bien sûr ; ils sont généralement servis frits (ràntott), rarement grillés. On vous proposera le plus souvent, surtout autour du lac Balaton, de la ponty (carpe) et du pisztránz ou fogás (sandre). Plus fréquent ailleurs parce que plus économique : le poisson-chat. 
    Halászlé : bouillabaisse au paprika, spécialité du Sud et du bord de la Tisza.

    Les viandes

    Les amateurs de viande et de cuisson parfaite oublieront le temps de leur séjour les pavés et autres entrecôtes. Il est impossible de trouver un steak bleu ou même saignant en Hongrie. Remplacez-les par un ragoût ou par l'incontournable escalope viennoise (panée).

    - On trouve le marha (bœuf), le sertés (porc) et le kacsa (canard) souvent rôti (sült), servis avec des pommes de terre (burgonya) ou des champignons (gomba).
    Pörkölt : plat de campagne très courant. Ragoût qui peut accommoder plusieurs viandes et dont la sauce incorpore saindoux, paprika, oignons et crème aigre. Pas vraiment léger !
    Papriká csirke : poulet au paprika, généralement servi avec des galuskas outarhonyas (sortes de petits gnocchis).
    Hortobágyi palacsinta : une entrée assez typique. Il s'agit d'une crêpe en sauce fourrée à la viande, aux oignons et aux champignons.
    - Beaucoup de gibier vaddisznó (sanglier), szarvas (cerf). 
    Libamáj : foie gras, grande spécialité. Savez-vous qu'une grande partie du foie gras français est importée de... Hongrie ? On le trouve dans les grands restaurants. Il est souvent servi frit. 
    Hidegtál : assiette de cochonnaille que l'on sert dans tous les bars à vins. La région de Szeged est réputée pour ses saucissons au paprika.

    Les légumes

    Ils sont traditionnellement servis marinés dans un vinaigre sucré. Et ça se limite souvent au chou et au concombre. Les Hongrois mangent peu de légumes. L'OMS affirme qu'ils n'en consomment pas assez...

    Les desserts

    Peu de fromages. Il vaut mieux terminer par du sucré, que les Hongrois consomment plutôt l'après-midi, dans les salons de thé. Héritage de l'occupation autrichienne, les pâtisseries sont abondamment garnies de crème. Certaines sont délicieuses, d'autres plus surprenantes...

    Gundel palacsinta : crêpes fourrées aux noisettes, raisins secs, écorces d'orange confites, et chocolat. Peuvent être flambées (moyennant un supplément).
    Rétes : version hongroise du strudel, souvent servi chaud.
    Túróspalacsinta : crêpes au fromage blanc et aux raisins.

    Gundel

    Vous verrez que de nombreuses recettes font référence à un certain Gundel... Ragoût à la Gundel, tripes à la Gundel, soupe à la Gundel, foie gras à la Gundel... Gundel était un célèbre cuisinier du début du XXe siècle, d’origine allemande, qui a révolutionné en son temps la cuisine hongroise,

    Boissons

    La bière

    À déguster dans les sörözÅ‘, bars à bières.
    On en boit beaucoup, mais, a priori, on ne trinque pas à la bière, car les Autrichiens avaient célébré de cette façon leur victoire sur les Hongrois. 150 ans ont passé depuis et l'on a, « officiellement », de nouveau le droit de faire cogner les chopes. Cela dit, certains patriotes s'y refusent toujours, alors veillez à ne pas heurter les susceptibilités.

    Le vin

    À déguster dans les borozó, caves à vins, où l'on sert également des plats et des assortiments de cochonaille et fromage. 
    Il y a officiellement 22 régions viticoles en Hongrie, mais on peut simplifier en n'en retenant que quatre, celles qui correspondent aux quatre vins les plus typés. Depuis la chute du communisme, les viticulteurs tentent de redonner aux vins hongrois la renommée qui fut la leur pendant de longs siècles.

    Tokaj : région du nord-est de la Hongrie où l'on y produit le plus célèbre des vins hongrois, le plus cher aussi. On distingue les aszú, les tokaj liquoreux, desfurmint ou szamorodni, qui sont plus secs. Il s'agit dans tous les cas de vins blancs. Les bons aszú offrent un excellent rapport qualité-prix comparé à nos sauternes.
    Eger : on trouve du blanc et du rouge. L'Egri bikavér ou « sang de taureau », rouge sombre et corsé (voir à « Eger »), l'un de nos préférés, et l'Egri leànyka (« la fillette d'Eger » !), un blanc sec. 
    Villány : ses vins ont le vent en poupe. Ce petit village au sud de la Hongrie bénéficie d'un ensoleillement exceptionnel. On y produit un vin rouge corsé et fruité, presque doux. 
    Balaton : surtout vers Badacsony et dans l'arrière-pays. Les sols volcaniques donnent d'excellents vins blancs. Plusieurs cépages sont à l'origine deskéknyelü ou olaszrizling (un peu plus doux), qui accompagne à merveille les poissons du lac. Tihany produit aussi un vin rouge très réputé.

    Comme partout, les producteurs ont tendance à céder à la mode du vin de cépage, vous trouverez donc chardonnay, sauvignon, cabernet, merlot...

    Les eaux-de-vie

    - Le barackpálinka (eau-de-vie d'abricot) : on le boit à la hongroise, c'est-à-dire... à l'apéritif !
    L'unicum : boisson amère, préparée à base de 40 plantes différentes et conditionnée dans une flasque ronde marquée d'une croix rouge. Curieuse mixture aux vertus digestives, et efficace... contre la gueule de bois.

     

    Vie pratique Hongrie

    Décalage horaire

    Il n’y a aucun décalage avec l’Europe occidentale, mais vu son positionnement à 1500 km plus à l’est, le soleil se lève et se couche un peu plus tôt qu’à Paris ou Bruxelles.

    Horaires

    Boutiques et magasins : la plupart sont fermés les samedi après-midi et dimanche. Épiceries ouvertes du lundi au vendredi de 6h ou 7h à 19h, jusqu'à 14h le samedi ; grands magasins et boutiques ouverts du lundi au vendredi de 10h à 18h (20h le jeudi dans certains cas) et le samedi de 9h à 13h. Magasins de la chaîne Tesco ouverts tous les jours, 24h/24. 
    Les banques sont ouvertes généralement du lundi au vendredi de 9h à 16h, parfois aussi le samedi matin. 
    Les bureaux de poste sont (généralement) ouverts du lundi au vendredi de 8h à 18h (ou 19h) et le samedi de 8h à 14h (grandes villes surtout) - quoique pour faire des économies de budget la tendance soit partout à la réduction des horaires. 
    Musées : généralement fermés le lundi. Horaires les plus répandus : 10h-18h.
    Restaurants : ouverts en général en continu, de 11h à 22h. Attention, les horaires indiqués correspondent le plus souvent aux heures d'ouverture du resto et non aux heures de service. Il faut donc arriver au moins 1h avant l'heure de fermeture.

    Attention à certains week-ends fériés, comme celui de Pâques, où tout est fermé. 

    Langue

    La langue hongroise appartient à la famille atypique des langues finno-ougriennes, comme l'estonien et le finnois. Même si ses voisins de la Mitteleuropa l'ont enrichie au cours des siècles, c'est l'une des rares langues d'Europe à ne pas avoir d'origine indo-européenne, et les Hongrois n'en sont pas peu fiers.
    Le hongrois est parlé par près de 14 millions de locuteurs : les trois quarts en Hongrie, le reste dans les pays voisins.
    Les linguistes la qualifient de « langue agglutinante à harmonie vocalique », et elle s'écrit de manière quasi phonétique en caractères latins. 
    Le hongrois est une langue difficile, mais quelques mots-clés facilitent la communication. Votre interlocuteur vous sera reconnaissant d'avoir fait cet effort... 
    Les Hongrois plus âgés parlent souvent l'allemand. Les plus jeunes parlent l'anglais, pratiqué désormais par la plupart à Budapest, mais encore assez peu ailleurs (même dans les hôtels et les restaurants). Le français est d'usage nettement moins courant.

    Poste

    Pour l'envoi du courrier, compter au minimum 3 ou 4 jours de délai pour l'Europe. Pour une carte postale ou une lettre, comptez 220 Ft.

    Tabac

    La culture du tabac est absolument libre en Hongrie - pays inventeur de l'allumette - et forme même une des  richesses du pays. Cela n'a pourtant pas empêché l'Hungaroring (circuit de F1) de se mettre au diapason de la législation européenne sur l'interdiction de publicité faite aux grandes marques de cigarettiers ! 
    Quant à nos lecteurs tabacophiles, ils doivent savoir qu’il est interdit de fumer dans tous les lieux publics fermés depuis janvier 2012...

    Téléphone

    - De la France vers la Hongrie : composez le 00 + 36 + indicatif de la ville et le numéro du correspondant. 
    À Budapest, les numéros ont sept chiffres et commencent tous par 2, 3 ou 4. Ailleurs, ils n'en ont que six.
    De la Hongrie vers l'étranger : composez le 00, attendez la tonalité, puis faites le 33 (France), le 32 (Belgique), le 41 (Suisse), puis le numéro de votre correspondant, sans le 0 initial. 
    Pour appeler en PCV en France : tél. : 00-80-00-33-11 ; au Canada : 00-36-11-11. 
    De Budapest vers la province : composez le 06, attendez la tonalité, puis faites le code local à deux chiffres puis le numéro à six chiffres. 
    De la province vers Budapest : composez également le 06, puis le 1 suivi des sept chiffres.

    Les téléphones publics fonctionnent avec des pièces (10, 20, 50 et 100 Ft) ou avec une carte qu'on peut se procurer à la poste, dans les stations-service ou encore chez les marchands de journaux.
    Les cartes NeoPhone, vendues pour 1 000, 2 000 ou 5 000 Ft, offrent de loin les meilleurs tarifs.

    Informations internationales : tél. : 199. 
    Informations nationales : tél. : 198.
    Numéro d'urgence européen (UE) : 112.

    Téléphones portables

    Pour appeler un portable hongrois, composer le 06, puis le numéro à neuf chiffres commençant par 30 ou 70.

    Le téléphone portable en voyage

    Le routard qui ne veut pas perdre le contact avec sa tribu peut utiliser son propre téléphone portable avec l’option « Europe » ou « Monde ». Mais gare à la note salée !
    On conseille donc d’acheter à l’arrivée une carte SIM locale prépayée chez l’un des nombreux opérateurs locaux représentés dans les boutiques de téléphonie mobile des principales villes du pays et souvent à l’aéroport. On vous attribue alors un numéro de téléphone local et un petit crédit de communication.
    Avant de signer le contrat et de payer, essayez donc, si possible, la carte SIM du vendeur dans votre téléphone - préalablement débloqué - afin de vérifier si celui-ci est compatible.
    Ensuite, les cartes permettant de recharger votre crédit de communication s’achètent dans ces mêmes boutiques, ou en supermarché, stations-service, tabacs-journaux, etc.

     
     

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