•  

    Chine

    Chine par Dany Carn 
    Chine © Dany Carn

    On peut aujourd’hui aller de Paris à Pékin en 10 h d’avion. Si la Chine semble de moins en moins lointaine, son pouvoir d’attraction et son mystère demeurent. Depuis son ouverture économique commencée en 1992, la voilà devenue enfin accessible aux voyageurs et aux routards. Pour aller en Chine, un simple visa suffit. Aucun permis n’est plus nécessaire pour circuler dans les nombreuses provinces.
    Dès l’arrivée en Chine, c’est un choc. Se perdre dans la foule chinoise compacte, observer les visages si différents, apprendre quelques mots de cette belle langue, sentir les odeurs et entendre les bruits de la rue, goûter aux subtilités et aux saveurs multiples de la cuisine, vraiment, on est bel et bien dans un autre univers.
    Le voyage en Chine débute souvent par un séjour à Pékin, Shanghai ou Hong Kong. Il faut marcher de longues heures dans les avenues envahies par les automobiles et les bicyclettes pour mesurer la vitesse des changements aujourd’hui à l’œuvre dans ce pays. Partout, des villes-chantiers hérissées de grues et de tours modernes. Du Yunnan au Jiangsu, le vent du progrès technologique souffle aussi dans les campagnes. Voilà un pays de 1,3 milliard de citoyens qui veut rattraper le temps perdu, s’intégrer à l’économie mondiale sans pour autant vendre son âme au diable.

     

    Carte d'identité Chine

    Superficie : 9 596 961 km² (17,5 fois la taille de la France).
    Population : 1,35 milliard d'habitants (20 fois la population de la France) (estimation 2012).
    Capitale : Beijing (Pékin).
    Nature du régime : dictature démocratique populaire socialiste.
    Chef de l’État : Xi Jinping (depuis mars 2013).
    Premier ministre : Li Keqiang (depuis mars 2013).
    Langue : mandarin (putonghua, langue commune officielle), huit dialectes principaux avec leurs variantes.
    Ethnies : 56, avec chacune sa langue. Han (92 %), Zhuang, Hui, Uygur, Miao, Yi, Tibétains, Ouïgours...
    Monnaie : le yuan.
    Espérance de vie moyenne : 72 ans pour les hommes, 75 ans pour les femmes.
    Analphabétisme : 5 %.
    Sites inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco : Grotte de Mogao (1987) ; Grande Muraille (1987) ; mausolée du premier empereur Qin (1987) ; palais impériaux des dynasties Ming et Qing à Beijing et à Shenyang (1987, 2004) ; monts Huangshan (1990) ; région d'intérêt panoramique et historique de la vallée de Jiuzhaigou (1992) ; résidence de montagne et temples avoisinants à Chengde (1994) ; paysage panoramique du mont Emei, incluant le paysage panoramique du grand Bouddha de Leshan (1996) ; huit jardins classiques de Suzhou (1997, 2000) ; vieille ville de Lijiang (1997) ; vieille ville de Pingyao (1997) ; palais d'Été, Jardin impérial de Beijing (1998) ; temple du Ciel, autel sacrificiel impérial à Beijing (1998) ; sculptures rupestres de Dazu (1999) ; mont Qingcheng (Qingcheng Shan) et système d'irrigation de Dujiangyan (2000) ; tombes impériales des dynasties Ming et Qing (2000, 2003, 2004 - uniquement à Beijing) ; grottes de Yungang (2001) ; aires protégées des trois fleuves parallèles au Yunnan (2003) ; centre historique de Macao (2005) ; sanctuaires du grand panda du Sichuan (2006) ; Diaolou et villages de Kaiping (2007) ; Mont Wutai (Wutaishan ; 2009) ; Danxia de Chine (2010) ; Monuments historiques de Dengfeng au « centre du ciel et de la terre » (2010) ; paysage culture du lac de l'Ouest de Hangzhou (2011) ; le site de Xanadu (2012) ; site fossilifère de Chengjiang (2012). 

    Économie

    Le Petit Timonier, Deng Xiaoping, orchestre un passage en douceur du système collectiviste à un système plus libéral. En quelques années, la Chine va prendre en marche le train de la mondialisation, en s'ouvrant aux capitaux étrangers. 
    En 20 ans, l'économie socialiste bascule dans le capitalisme et le PIB par habitant quintuple.

    Une grande puissance... en puissance

    La Chine continue de battre ses propres records, si bien qu’elle est désormais la deuxième économie mondiale, même si sur le plan du PIB par habitant elle reste loin derrière les États-Unis et le Japon. C’est le premier producteur mondial de porcins, d’ovins, de caprins, de blé, de riz, de thé, de céréales, de fruits et de légumes, de charbon, de fer et d’étain, de coton, le deuxième de maïs et de café, et le cinquième de pétrole.

    Étrangers de tous les pays, investissez !

    Depuis la fin des années 1970, les entreprises étrangères sont encouragées à investir sur le sol chinois, avec l'ouverture de « zones économiques spéciales ». La Chine est devenue le pays qui attire le plus d’investissements étrangers.

    L’usine et le chantier du monde

    Mais comment fait donc la Chine pour conserver un taux de croissance si fort ? Plusieurs raisons à cela : un marché intérieur chinois énorme, des besoins matériels en augmentation, une demande colossale d’infrastructures (routes, autoroutes, ports, ponts, aéroports, villes nouvelles) et de biens de consommation, un régime économique de socialisme de marché qui encourage la libre entreprise (sous contrôle), le goût inné du Chinois pour le commerce, la passion pour les chiffres, l’amour de l’argent et du profit, le sens du travail bien fait, et surtout (pour les exportations) une main-d’œuvre abondante, sérieuse, très bon marché et pas vraiment protégée, socialement parlant
    - La Chine est un des plus grands chantiers de construction du monde : sur les 10 plus grandes fortunes de Chine, 8 sont des P.-D.G. de sociétés immobilières. Quand le bâtiment va, tout va !
    - La Chine est l’atelier du monde : au prix de la main-d’œuvre chinoise, quelle est l’entreprise qui n’est pas tentée de faire fabriquer ses produits en Chine ?
    - La Chine est une puissance financière : elle possède la plus grande réserve de devises au monde.

    Pente ascendante... glissante

    Le pays s’est modernisé et s’est enrichi, à défaut de se démocratiser. Cependant, depuis quelques années, la croissance s’est tassée aux alentours de 10 %, et, malgré un regain économique en 2007, cela ne suffit pas à absorber les nouveaux venus sur le marché du travail et les millions de licenciés des entreprises d’État. Un des effets les plus inquiétants du développement économique est l’accroissement des inégalités entre les régions pauvres de l’intérieur et les régions riches de la côte.
    La Chine reste donc un pays très pauvre.
    En dehors des contradictions sociales, il reste un gros morceau à avaler pour le régime : l’insertion de la Chine dans le commerce mondial. Autorisée à entrer dans l’OMC, la Chine a accepté d’abaisser progressivement ses barrières douanières : c’est la mort programmée de l’économie socialiste et l’avènement d’une économie libérale.

    Aujourd’hui

    La crise financière de 2008 a moins durement frappé la Chine que ses partenaires, renforçant encore son rôle dans l’économie mondiale. Un plan de relance a vu le jour à la fin de l’année 2008, provoquant une montée des prix de l’immobilier et une légère inflation. 2011 et 2012 ont été marquées par de nombreux mouvements sociaux.

    Droits de l'homme

    Par crainte d'une contagion des révolutions arabes sur le sol chinois, la répression politique s'est encore intensifiée en 2012. Éloignement, placement en résidence surveillée, arrestation de centaines de dissidents : le nettoyage a été soigneusement mené. Le contrôle sur Internet s'est également intensifié.
    Pourtant, certains observateurs espèrent - sans trop y croire - que les changements survenus à la tête du pays feront bouger les lignes au niveau politique. Le nouveau pouvoir s'est engagé à lutter plus efficacement contre la corruption. Les mouvements se sont multipliés pour protester contre la corruption des élites régionales.
    D'autres failles s'élargissent également sur le front social, et de nombreusesgrèves - également fortement réprimées - ont eu lieu.
    En dépit du contrôle, Internet constitue également un instrument de démocratisation de la contestation. Mais le régime demeure jusqu'à aujourd'hui totalement fermé à toute idée nouvelle. Le xinfang (pétition populaire), seul moyen de protestation toléré jusqu’alors, est de plus en plus marginalisé et soumis à un contrôle strict.
    Si des modifications ont abouti à un contrôle plus strict de l’application de la peine de mort, celle-ci y est toujours pratiquée de façon massive et des peines de laogai (camps de rééducation par le travail) continuent d'être prononcées.

    Enfin, dans le Xinjiang ou dans la région semi-autonome du Tibetla répression et la politique d’acculturation des minorités sont également toujours d’actualité.

    Arts martiaux

    La Chine est sans conteste le plus riche foyer d’arts martiaux du monde. Pratiqués pour la santé, pour l’autodéfense, pour le perfectionnement spirituel ou pour les trois à la fois, les arts martiaux chinois (wushu, en Occident kung-fu) sont considérés comme une partie intégrante de la culture chinoise. Martial, certes, mais art avant tout, le kung-fu doit conduire à l’amélioration du corps aussi bien que de l’esprit.
    D'abord l'apanage des guerriers, puis du peuple et des lettrés, les arts martiaux se sont enrichis et raffinés progressivement, pour aboutir à une variété de styles et de techniques pratiquement infinie. On distingue traditionnellement les styles externes, tournés vers la performance physique et le travail en force, et les styles internes, comme le tai-chi-chuan, qui visent au contrôle de l'énergie et au travail en souplesse.

    Beaux-arts

    La calligraphie

    La calligraphie (shufa) est considérée comme l’une des quatre disciplines artistiques majeures, avec la peinture, la poésie et la musique. D’origine pictographique, cette écriture est bien plus qu’un simple moyen de communication : c’est une peinture du sens, des idées, qui transcende le verbe. La valeur du signeest primordiale en Chine, et elle est intimement liée à la calligraphie.

    La peinture chinoise

    Art noble mais non majeur en Chine, la peinture traditionnelle est inséparable de la calligraphie, de l’art sigillaire (des sceaux) et de la poésie. Les tableaux chinois, sur soie ou sur papier, ne sont pas encadrés, mais déroulés entre deux cylindres de bois. La peinture traditionnelle, à l’eau, ne connaît pas la perspective ni les ombres portées, et la couleur, développée sous les Tang avec l’apport du bouddhisme, n’a qu’un rôle secondaire. Toute la force est dans le trait qui, comme en calligraphie, ne peut être ni retouché ni effacé.

    Musique chinoise

    La musique traditionnelle chinoise se divise en deux sortes : la musique populaire, folklorique, et la musique des lettrés, classique.

    Dans les villages, la musique populaire est jouée en orchestre, le plus souvent debout et en mouvement, pour rythmer les mariages, les enterrements, les semailles et autres inaugurations de commerces. Très riche en percussions, cette musique énergique emploie des gongs (luo), des tambours et tambourins (gu),ainsi que des sortes d’orgues à bouche polyphoniques en bambou (sheng). 
    La musique folklorique sert aussi à accompagner les fameuses danses du lion et du dragon. Les tambours sont alors frappés pour « réveiller le dragon du printemps » et le lion joué par deux danseurs doit attraper une salade avec sa bouche, le vert symbolisant le renouveau.

    Plus subtile, la musique des lettrés est à la fois d’une grande sobriété et d’un grand raffinement. On la joue presque toujours assis, avec un seul instrument à la fois. Les plus célèbres sont la cithare sur chevalet à 7 ou 13 cordes (guqin ouzheng) dont les cordes sont pincées. On joue aussi de la pipa, sorte de guitare à quatre cordes qu'on tient verticalement, et de la flûte en bambou

    et en jade.

     

    Géographie et climat Chine

    Géographie

    La Chine est grande : par le nombre d'habitants, l'immensité du territoire, la variété des climats et des ethnies, la profusion des reliefs et des cours d'eau. Avec près de 9 600 000 km² de terres, elle occupe le troisième rang mondial - derrière la Russie et le Canada. Elle représente un quart de la superficie de l'Asie.
    Son extrémité méridionale et son extrémité septentrionale sont distantes de 5 500 km, et il faut parcourir 5 300 km à vol d'oiseau pour rallier ses extrémités est et ouest, au Xinjiang et en Mandchourie.

    La topographie est marquée par une opposition entre l'Ouest et le Nord d'une part, formés de hautes terres continentales montagneuses, de déserts et de forêts, et l'Est et le Sud d'autre part, plus humides, parsemés de collines, de plaines fertiles et de cours d'eau. Les régions de culture se trouvent à l'est, au centre et au sud du pays, tandis que le Nord-Ouest et le Grand Ouest des déserts et des steppes sont occupés par les pâturages ou bien laissés inexploités. 
    Les deux tiers de l'espace chinois sont impropres à l'agriculture ou à la sylviculture, et les surfaces effectivement cultivées ne représentent que 10 % de la superficie totale, ce qui fait peu pour nourrir 1,3 milliard de bouches, d'autant que les terres exploitées tendent à perdre du terrain face aux zones urbanisées. Les rendements ont beaucoup progressé depuis 50 ans, mais la population aussi !

    Un relief en escalier

    C'est un pays montagneux : cinq sixièmes des terres sont à plus de 500 m d'altitude. On peut diviser le relief en trois paliers.
    - Le premier palier, « le toit du monde », est le plateau du Qinghai-Tibet, formé de hautes plaines et des chaînes de montagnes de 5 000 à 6 000 m d'altitude en moyenne. 
    - Le deuxième palier, à 1 500 m d’altitude moyenne, est formé par les plateaux de Mongolie intérieure, du Yunnan-Guizhou et le plateau du haut fleuve Jaune, ainsi que les bassins du Tarim et du Sichuan. 
    - Le troisième palier s’étend jusqu’à la mer, en déclinant collines ou montagnes peu élevées, avec la plaine du Nord, la plaine du cours moyen et bas du Yangzi, et toute la côte.

    Les grands fleuves

    Le Yangzi ou Yangtsé (Yang Tsé Kiang ou Yangzi jiang, « fleuve Bleu », ou Chang jiang, « long fleuve ») est le plus grand fleuve chinois et, avec une longueur totale de 6 300 km, le troisième au monde après l’Amazone et le Nil. Prenant ses sources sur le plateau du Qinghai-Tibet, il marque la frontière symbolique entre le nord, domaine du blé, du millet et du sorgho, et le sud, domaine du coton, de la soie et du riz. Son bassin est une des zones les plus peuplées de Chine. Navigable sur quelque 3 000 km, il passe au nord du Sichuan par les célèbres Trois gorges, avant de se jeter au nord de Shanghai.
    Le Huanghe (fleuve Jaune) est un emblème de la culture chinoise. Long de 5 464 km, il est appelé ainsi en raison du lœss qu’il charrie dans son cours moyen (jusqu’à 33 kg de sédiments par mètre cube d’eau !). Il traverse neuf provinces en s’asséchant progressivement, et n’arrive pas toujours à l’océan durant l’été. Respecté pour la fertilité de son limon, il est aussi craint pour ses élans dévastateurs, ayant changé de cours plusieurs fois. Il rompt régulièrement ses digues.

    Ces deux grands fleuves sont reliés par tout un réseau de voies artificielles, dont le fameux Grand Canal, reliant sur 1 782 km Pékin à Hangzhou, toujours utilisé pour acheminer des marchandises, même si le rail et la route lui ont récemment damé le pion.

    Climat

    L'immense territoire subit en effet l'influence de presque tous les climats (sauf le sibérien), du plus torride au plus glacial.

    Les meilleures saisons pour voyager en Chine sont l'automne (septembre et octobre) et le printemps (fin avril-début juin), périodes pendant lesquelles on peut porter des vêtements légers, avec une petite veste ou un sweat-shirt. C'est aussi les saisons où les lumières sont les plus belles. Exemple : à Pékin, en juillet, dans la journée, le ciel n'est jamais vraiment bleu, il est souvent voilé par des brumes de chaleur. En été (de juin à août), il faut mettre des vêtements très légers (sauf en altitude) ; en hiver (décembre-février), une tenue bien chaude (pas de chauffage dans le Sud), des gants et des bonnets dans le Nord. Un vêtement imperméable n'est jamais de trop pour le Sud, quelle que soit la saison.

    Dans l'ensemble, le Sud est chaud et humide, tandis que le Nord est plutôt sec et venteux, mais la plupart des régions de la « Chine des 18 provinces » se trouvent en zones tempérée ou subtropicale. L'amplitude thermique est importante en hiver dans tout le pays, mais elle se réduit franchement en été.

    - Les régions arides du Nord-Ouest (Mongolie intérieure et Xinjiang) subissent de grands écarts de température, avec des étés caniculaires et secs, parsemés de quelques orages violents, et des hivers froids et très secs.
    - Le plateau tibétain, avec une altitude moyenne de 4 000 m, connaît des hivers extrêmement froids et rigoureux, et des étés courts et relativement doux. Il reçoit un ensoleillement abondant toute l’année.
    Au nord-est, les étés sont brefs et frais, les hivers sont longs et rudes.
    - En descendant dans la grande plaine de Chine du Nord, où se trouve Pékin, le printemps et l’automne sont assez courts mais superbes. Vers la mi-avril, des vents de nord-ouest charrient des sables de Mongolie dans la plaine, ce sont les « tempêtes de sable jaune ».
    - Le long des régions côtières de l’est, le climat océanique, tiède et humide, domine, et les quatre saisons sont bien marquées.
    - Dans le centre agricole, le long du fleuve Yangzi, les étés sont toujours chauds et très pluvieux. C’est là que se trouve Wuhan, la première des « cinq fournaises de la Chine » .
    - Le climat de la Chine du Sud est de type subtropical, avec des hivers doux et humides, et des étés chauds et pluvieux.
    - L’extrême frange sud du Yunnan, du Guangxi et du Guangdong, et l’île de Hainan jouissent d’un climat tropical.
    - Mention d’excellence climatique pour le plateau du Yunnan, qui est encore la région la mieux lotie : non seulement il bénéficie d’une température agréable tout au long de l’année, mais c’est aussi là qu’on trouve la plus grande variété d’espèces animales et végétales.

    La mousson arrose toute la Chine orientale et centrale en remontant du sud au nord pendant la saison chaude.

    Environnement

    Hormis quelques zones sauvages bien préservées, la Chine est devenue l'un des pays les plus pollués du monde. La fulgurante croissance industrielle, le doublement de la population en 50 ans et une gestion désastreuse des ressources naturelles ont causé une dégradation massive - et irréversible - de l'environnement.
    L’Empire du Milieu abrite encore une grande variété d’animaux (environ 15 % des espèces connues dans le monde), et sur ses vastes espaces aux climats variés poussent 32 000 sortes de plantes et fleurs, et près de 3 000 essences d’arbres. Mais on compte aussi plus de 200 espèces animales menacées.
    Autre calamité, dans le domaine de la flore : la moitié des forêts a été abattue depuis 1950, et 93 % de celles qui restent sont menacées de pollution ou de destruction.
    Le pays a l'une des politiques environnementales les plus complètes du monde, mais il ne parvient pas à l'appliquer au niveau local

    Cuisine et boissons Chine

    Cuisine

    Une grande variété culinaire

    Deux repas quotidiens étalés sur une année n'épuiseront jamais toute la gamme de plats, de goûts, de saveurs et de consistances qu'offre ce royaume de gourmands. 
    Et le chien ? Mets d'hiver calorique et onéreux (consommé principalement dans le Sud, notamment dans la province du Guizhou). 
    On parle de quatre grandes traditions culinaires (Pékin, Canton, Guangzhou, Shanghai et le Sichuan), et l'on distingue la cuisine du Nord, à base de blé, de celle du Sud, où le riz prédomine. Traditionnellement, on dit que le Nord est salé, le Sud sucré, l’Est plutôt aigre et l’Ouest épicé.

    Promenade gastronomique

    À Pékin et dans toute la région du fleuve Jaune, la présence dominante du blé se retrouve sous forme de galettes (bing), crêpes fourrées, beignets, petits pains fourrés (baozi), raviolis (jiaozi ou hundun), bouchées (xiaolongbao), nouilles et pâtes. On aime à les accompagner d'un vinaigre local qui rappelle le vinaigre balsamique ou de sauce soja.

    Au Sichuan, le climat, très lourd l'été, induit les saveurs fortes et épicées (piment, poivre, gingembre). Le piment est parfois simplement mélangé aux céréales, à l'image des lawanmian, nouilles de riz parfumées d'une pâte de fèves fermentée. Goûter aussi la fondue locale agrémentée de fromage de soja (doufu), les légumes saumurés (type pickles anglais), la purée de sésame et le canard fumé aux feuilles de thé et au bois de camphrier.

    À Shanghai et dans la région du Bas-Yangzi, la proximité de la mer fait la part belle aux fruits de mer : crabes, crevettes, coquillages, crustacés, carpes fumées, poisson mandarin, anguilles... Les locaux apprécient aussi beaucoup les légumes, pousses de bambou, germes de soja, racines de lotus coupées en rondelles, champignons de culture (parfumés) ou sauvage (noirs), choux (cai), courges (gua) ou des spécialités régionales comme le jambonneau de Zhouzhuang et les guojie, raviolis sautés.
    Dans la région du Shanxi, les nouilles se consomment sous toutes les formes : étirées, pelées, coupées, pincées ou rabotées, certaines sont appelées « oreilles de chat » ou encore « petits poissons ». Elles sont généralement servies avec un jus de viande mélangé à de l’œuf ou à une sauce dite « aux trois fraîcheurs », à base de poulet, de crevettes et de sèche.
    Sur le marché de Xingping, pas de tabous alimentaires : ragondins, renards, serpents, hérissons, cerfs, grenouilles, moineaux... et même des crocodiles !
    Au Yunnan enfin, n’hésitez pas à goûter les « nouilles par-dessus le pont » (guoqiao mixian), soupe de poulet bouillante dans laquelle on fait cuire soi-même de la viande crue, des légumes et des nouilles de riz. Autre spécialité connue pour ses vertus médicinales : le poulet aux herbes et à la vapeur (qiguoji),

    Quelques plats à découvrir

    La fondue chinoise (huoguo) : plat d'hiver aussi appelé marmite mongole, la fondue permet de manger légumes et viandes en toute sécurité grâce à l'action de l'eau bouillante. La fondue classique est un assortiment de viande, poisson, spaghettis (de riz, soja ou haricot), salade, herbes, fromage de soja, pousses de bambou, etc. 
    - Les œufs de « cent ans » (pidan) : œufs de cane conservés pendant 100 jours dans un mélange d'argile, de paille hachée et de chaux vive. Après ce laps de temps, le jaune et le blanc se mêlent et prennent une teinte verdâtre translucide.  

    Magie des petits déjeuners

    Parmi les classiques, noter le bol de lait de soja agrémenté de son beignet huileux type chourro (doujiang youchao), les nouilles de blé (mian) ou de riz (fen), accompagnées de viande, légumes, œuf, ciboule, piment... À découvrir aussi, le festival de petits pains sucrés fourrés au sésame, cacahuètes, pâte de haricot rouge, de coco, ou salés à la viande et/ou aux légumes. S'y ajoutent mille et une galettes, gâteaux, beignets.

    Un grand moment : la soupe de boulettes de riz glutineux fourrées (jianjiu jidan) servie dans un jus de riz fermenté mêlé d'œuf. 
    Un incontournable : le zhou, bouillie de riz du matin, fade mais nutritive, que l'on mange relevée de fromage de soja fermenté, de viandes et poissons séchés et autres légumes salés et vinaigrés.

    Boissons

    L'eau

    ATTENTION, l'eau n'est pas potable en Chine
    Garder vos pastilles de Micropur ou d'Hydrochlonazone pour d'éventuels treks, car on peut se procurer facilement de petites bouteilles d’eau minérale. 
    De plus, les hôtels mettent toujours à votre disposition une Thermos d'eau bouillie,kai shui (prononcer « quaille choueille ») dans les chambres. Les Chinois boivent rarement de l'eau plate, mais beaucoup apprécient une tasse d'eau chaude.

    Le thé

    La boisson chinoise par excellence.
    Les Chinois boivent principalement du thé vert (lücha). Plus léger que le thé noir et réputé plus sain, celui-ci n’est pas fermenté mais simplement déshydraté (80 % d’eau dans la feuille), puis torréfié. Quelques grands crus sont le maojian (Hunan ou Guizhou), le biluochun (Suzhou), le longjing (Hangzhou) et le maofeng(monts Huangshan).
    En ce qui concerne le thé noir (fermenté) appelé localement thé rouge (hong cha), son goût est plus prononcé et plus chargé en théine, d’où son succès auprès des Occidentaux. Vous le trouverez souvent amalgamé en gâteau ou en brique. 
    On trouve aussi une gamme intermédiaire de thés semi-fermentés (wulong cha), dont un bon représentant est le thé guangyin.
    Enfin, il faut citer les nombreux thés parfumés (chrysanthème, osmanthus et le thé au jasmin), des thés plus rares comme le thé blanc (très jeunes feuilles de thé vert recouvertes de duvet encore à l'état de bourgeon), ou le thé jaune dont les maîtres gardent jalousement la recette.

    La bière

    La bière, pijiu (prononcer « pitio-ou ») est également une boisson particulièrement affectionnée par les Chinois. Extrêmement bon marché, la bière se décline en des centaines de marques dont la fameuse Qingdao (ou Tsingao), importée par des brasseurs allemands à la fin du XIXe siècle au Shandong (ancienne concession), ou la Liquan appréciée dans tout le Sud. 
    Généralement peu alcoolisée, la bière existe en bouteilles en verre (grandes ou petites) ou en canettes (souvent l'apanage des bières importées).
    Depuis peu, on note également l'apparition de la bière pression (zhapi), très à la mode dans les bars de Pékin ou Shanghai.

    Le vin

    Le vin, hongputaojiu (prononcer « rongue poutao tio-ou ») ne fait pas partie de la culture traditionnelle chinoise, qui lui préfère les alcools forts (jiu). De ce fait, très souvent, les productions locales déçoivent les palais exercés. Vin sucré évoquant plus un vin cuit (type porto), le vin rouge chinois reste donc un produit à part.
    Mais depuis une quinzaine d'années, la Chine a fait des progrès considérables. 
    Si les meilleurs crus sont souvent issus de collaborations avec l'Occident, on commence à trouver quelques petits vins locaux tout à fait honnêtes. 
    Quant aux vins d’importation, ils sont de plus en plus présents dans les restaurants un peu chic et occidentalisés. Leurs prix varient selon leur provenance : un vin d’Australie ou du Chili est moins cher qu’un vin français.

    Les alcools

    Férus d'alcools forts (jiu), les Chinois n'hésitent pas à clore un bon gueuleton en vidant une pleine bouteille d'une eau-de-vie quelconque. Parmi les meilleurs alcools, le Maotai (53°) est de tous les banquets. 
    Dans la région de Maotai, on fabrique également le Xishui, très parfumé et à base de sorgho, et le vin de Dongjiu , mélange de sorgho, de blé et de plantes médicinales chinoises. 
    Citons aussi le Daqu (55°) du Guangxi, célèbre alcool de sorgho, et le Wuliangyedu Sichuan, alcool de cinq céréales (millet, sorgho, riz, maïs et une graminée non comestible qui pousse dans les rizières). 
    Si vous n'appréciez que modérément les alcools forts, essayez plutôt les vins de riz, dont le vin de riz glutineux (nuomijiu). La plupart se dégustent légèrement chauffés.


    votre commentaire
  •  

    Irlande

    Irlande par Joël McMurray 
    Irlande © Joël McMurray

    Tous ceux qui ont eu l’occasion de visiter l’Irlande le savent : les Irlandais cultivent naturellement le plaisir de l’accueil.
    Toutefois, avec l’enrichissement rapide de ces dernières années, les mentalités ont changé. Heureusement, l’âme celtique a beau avoir ses faiblesses, elle n’est pas soluble dans l’argent. Simplement, ce n’est pas en voyageant de ville en ville que vous la découvrirez : il faudra parcourir les recoins de l’île, visiter les villages cachés et les péninsules sauvages, pour trouver, au détour d’un Gaeltacht (zone où l’on parle la langue gaélique), la vraie chaleur humaine de la verte Érin.
    Si l'Irlande est restée autant humaine, c’est sans doute parce qu’elle a beaucoup souffert autrefois. Ce pays magnifique, où les paysages ressemblent à des gravures romantiques du XIXe siècle, est peuplé de fantômes. Vous serez confronté à ce passé toujours présent dès le premier pub, à la première chanson.
    C’est cela, l’Irlande d’aujourd’hui : une économie libérale en crise après avoir été florissante, un pays jeune (25 % des habitants ont moins de 15 ans) et moderne.
    Si la mentalité, autrefois très conservatrice, s’est assouplie, l’Irlande reste un pays de valeurs fortes, de contrastes, voire de contradictions. Le soleil brille à travers la pluie, les ballades tristes débouchent sur des gigues déchaînées... Et si, de la plupart des contrées que l’on visite, on rapporte des souvenirs, c’est plutôt un peu de soi-même qu’on laisse en Irlande... Car, peu importe sa patrie, l’Irlande est celle du cœur.

     

    Carte d'identité Irlande

    L'île

    Superficie : 84 412 km².
    Division politique : l'île est partagée entre la république d'Irlande (Éire) et l'Irlande du Nord, qui fait partie du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord.
    Divisions administratives : quatre provinces (Leinster, Munster, Connaught et Ulster), et 32 comtés.
    Sites inscrits au 
    <nobr>Patrimoine</nobr> mondial de l'Unesco : en république d'Irlande (Éire) : l'île Skellig Michael et l'ensemble archéologique de la vallée de la Boyne ; en Irlande du Nord : la Chaussée des Géants.

    La république d'Irlande (Éire)

    Superficie : 70 273 km², soit près de 84 % de l'île.
    Population : environ 4,58 millions d'habitants (recencement 2011).
    Capitale : Dublin (1,2 million d'habitants).
    Langues officielles : le gaélique et l'anglais.
    Monnaie : l'euro.
    Régime : démocratie parlementaire à deux chambres.
    Chef de l'État : Michael Daniel Higgins (depuis novembre 2011).
    Chef du gouvernement : Enda Kenny (Fine Gael, centre) depuis mars 2011.
    Divisions administratives : trois des quatre provinces (Leinster, Munster, Connaught) représentant ensemble 23 comtés, et trois des neuf comtés de la quatrième (Ulster), soit un total de 26 comtés.
    Religions : 86,8 % de catholiques et 5,1 % de protestants.

    L'Irlande du Nord

    Statut : l'Irlande du Nord est une nation constitutive du Royaume-Uni, avec l'Angleterre, l'Écosse et le pays de Galles.
    Superficie : 13 843 km².
    Population : environ 1,79 million d'habitants.
    Capitale : Belfast (ville seule : 277 400 habitants ; avec l'agglomération : 580 000 habitants).
    Langue officielle : l'anglais.
    Monnaie : la livre sterling (pound).
    Régime : monarchie parlementaire. Une assemblée locale de 108 députés, élue le 7 mars 2007, donne à l'Irlande du Nord une sorte de semi-autonomie dans certains domaines. Un gouvernement biconfessionnel a été mis en place sous la direction conjointe du loyaliste Peter Robinson et du républicain Martin McGuinness.
    Chef de l'État : Elizabeth II d'Angleterre, depuis février 1952.
    Divisions administratives : 6 comtés.
    Religions : 53,1 % de protestants et 43,8 % de catholiques environ.

    Économie

    Avant la crise financière, le PIB par habitant occupait le deuxième rang de l'Union européenne, pas loin derrière le Luxembourg.
    Le niveau très bas des impôts prélevés sur les entreprises avait attiré un nombre important de sociétés de services, ainsi que des services informatiques et des multinationales de l'industrie pharmaceutique. C'est essentiellement l'explosion du tertiaire qui avait fait faire un bond à l'économie.
    Mais la crise financière est passée par là. L'Irlande a été le premier pays européen à entrer en récession, dès le premier semestre 2008, en raison de la crise des subprimes. La spéculation immobilière déraisonnée qui avait provoqué une flambée des prix s'est transformée en une bulle. 
    La faillite du système 
    <nobr>bancaire</nobr> a été évitée de justesse, mais le taux dechômage a explosé. À la mi-2012, 14,3 % de la population active était inscrite au registre des demandeurs d'emploi.
    L'entrée de nouveaux pays dans le grand marché européen, en mai 2004, avait déjà eu des conséquences pour le pays : certaines entreprises qui avaient délocalisé en Irlande pour profiter du faible impôt sur les sociétés avaient décidé de s'implanter en Pologne, par exemple, pour tirer profit de salaires bien plus bas... 
    L'Irlande doit donc faire face à une crise majeure, qui se traduit désormais par les termes de récession et de déflation.

    Le remède au chômage : l'émigration ! 

    Reposant en grande partie sur l'industrie financière, l'économie a chuté de 12 % entre 2007 et 2010, le marché immobilier s'est effondré, le taux de chômage a atteint près de 15 % alors qu'il était de 4,2 % en 2007. En outre, la politique de rigueur pour redresser la situation s'est avérée l'une des plus sévères d'Europe.
    Mais cela ne suffit pas : en 2011, la croissance espérée a connu des ratés, l'année se terminant sur 2 trimestres de contraction. Les jeunes diplômés restent majoritairement sur le carreau et n'ont d'autre solution que celle de l'émigration. Le gouvernement a estimé que plus de 100 000 Irlandais auront quitté le pays d'ici 2014. Sur une population de moins de 4,5 millions d'habitants, cette perte d'énergie vitale risque de laisser l'Irlande exsangue...
    Même si des prévisions de reprise ont été annoncées (croissance 2013 estimée à 2,1 %), il semblait difficile de croire que la tendance allait s'inverser.

     

     

     

    Géographie

     

    Le centre de l'île est occupé par une grande plaine couverte de lacs et drainée par le Shannon. Tout autour, des massifs montagneux quartziques ou granitiques, culminant dans le Kerry à 1 041 m (Carrantuohill). La végétation est très contrastée mais omniprésente. On ne dit pas « la verte Érin » pour rien ! 
    Battue par le vent de l'Atlantique, la côte ouest s'avère la plus sauvage. Celle duNord-Est est en grande partie bardée de falaises. Les tourbières recouvrent les hauteurs et quelques cirques glaciaires. Dans le Burren, mousses et arbrisseaux parviennent tant bien que mal à s'agripper à la roche nue, et on n'est pas loin de la rocaille désertique des Corbières (l'eau a percé le calcaire de part en part et s'écoule en rivières souterraines !). 
    En progressant vers l'est, on quitte le brun de la tourbe pour le vert d'arbres et de haies, pas encore assez nombreux pour former de véritables forêts. Les plaines du Centre, traversées par les fleuves, prennent souvent des allures de marécages autour des grands lacs (gare aux moustiques et aux midges !). L'Est, à l'abri du vent, est couvert de pâturages et de petites forêts, comme dans les environs des monts Wicklow. 
    Aucun point de l'île n'est éloigné de la mer de plus de 96 km.

    Climat

    Le temps, encore plus qu'en Normandie, est un show permanent. Après la pluie, le soleil ; après le soleil, la pluie. Entre les deux, crachin, brume, brouillard, arcs-en-ciel et même des effets de soleil en cours d'averse, qui projettent votre ombre sur les nuages... et tout ça parfois en moins de 1h ! 
    Les premiers jours, la rapidité d'évolution du temps stupéfie les petits continentaux fraîchement débarqués. Mais on s'y fait vite et on garde toujours son imper à portée de main.
    Conséquence : pas évident de faire sécher son linge.
    Le mieux est de découvrir l'Irlande en mai ou en juin : ce sont les mois les plus ensoleillés. Au contraire, c'est en décembre que les cieux dispensent le plus largement leurs douches quotidiennes. À part ça, il ne fait ni chaud ni froid, plutôt bon en été.

     

    Traditions Irlande

    Le pub irlandais

    Le pub est probablement l'une des institutions irlandaises les plus connues.
    Ici, on va chercher sa consommation au comptoir, difficile à atteindre aux heures de pointe. Le barman sait exactement l'ordre d'arrivée des clients.
    Ne vous impatientez pas la première fois que vous commandez de la Guinness, puisqu'elle se tire en deux fois, amoureusement. On paie sitôt servi. 
    Le midi, et le soir parfois aussi, les pubs vous offrent une restauration copieuse et variée : soupes, sandwichs ou le pub grub, plat consistant à prix fort raisonnable. 
    À moins d'être particulièrement asocial, vous ne resterez pas souvent seul plus de 10 mn devant votre verre. 
    Important ! Si l'on est invité par des Irlandais, on ne paie pas la première tournée, et surtout, on n'insiste pas... Il est d'usage de boire aussi souvent que l'Irlandais qui est avec soi. 

    Conseil précieux : si vous n'êtes pas habitué à la bière ou si vous en faites d'habitude une consommation mesurée, commencez par des half pints (ouglasses en Éire).  

    Mythologie

    La mythologie irlandaise tient une place de choix dans les mythes européens. C'est la plus ancienne qui soit écrite dans la langue du peuple. Les plus anciens textes datent du VIIe siècle de notre ère. 
    Le plus fameux des poèmes épiques est le Táin Bó CuailngeLe Vol de bétail de Cooley. C'est le poème fondateur de la mythologie irlandaise. On y trouve, sous forme des guerriers de la Branche rouge, l'équivalent des chevaliers de la Table ronde. 
    À l'époque où l'on se réunissait au coin du feu autour d'un conteur pendant les longues soirées d'hiver, la narration du Táin, agrémentée de quelques récits annexes, prenait une semaine entière ! L'histoire centrale est une guerre entre les royaumes d'Ulster et de Connaught.
    Parmi les récits complémentaires figure l'une des plus belles histoires d'amour de la littérature européenne, l'une des Three Sorrowful Tales of Ireland, celle de Deirdre (« chagrin » en gaélique). Complexe et pleine de rebondissements, elle entremêle amour, 
    prophéties, rêves, rivalités, intrigues et combats.

    Religions et croyances

    L'Irlande est un pays très religieux. Vous aurez de nombreuses occasions de vous en rendre compte : statues de la Vierge au détour du chemin, affluence à la messe du dimanche, bible dans le tiroir de votre table de chevet et, sur certaines radios, minute de silence pour la prière du soir.
    Tous les ans, l'ascension du Croagh Patrick rassemble plusieurs centaines de milliers de pèlerins, et la minuscule île du Purgatoire-de-Saint-Patrick(Donegal) peut recevoir jusqu'à 2 500 pénitents pour trois nuits de prières et de mortification.
    Le 
    christianisme s'est imposé en douceur et n'a pas relégué les anciens lieux et personnages sacrés au rang d'antiquités diaboliques. Il les a assimilés.
    Les Anglais ont tout d'abord tenté de mettre le christianisme local à la sauce continentale du XIIIe s avant de passer carrément au protestantisme. La religion est alors devenue le symbole de la résistance irlandaise face à l'envahisseur anglican.

    Aujourd'hui, même si le pays reste profondément religieux, les choses bougent. L'humour et la tolérance des Irlandais leur ont permis de surmonter cette crise identitaire. D'autre part, de 1990 à 1997, une femme, mariée à un protestant, a œuvré à la tête du gouvernement pour faire accepter des idées telles qu'avortement, homosexualité et contraception.
    Les révélations, ces dernières années, sur les agissements scandaleux de religieuses à la tête de blanchisseries pour mères célibataires ainsi que les dénonciations de prêtres pédophiles ont mis à mal la foi sans mesure que les Irlandais vouaient à l'Église. Le divorce n'est légal que depuis 1995 et les anti-avortements ont encore de beaux jours devant eux. Le chemin vers la laïcité est encore long !

     

    Cuisine et boissons Irlande

     

    Autrefois, on ne parlait pas de gastronomie irlandaise. Elle se cantonnait aux « fondamentaux », comme l'Irish stew (ragoût de mouton, plat national), aux plats simples offerts dans les pubs (pub grub) et aux traditionnels fish & chips.
    Puis, quelques châteaux-hôtels, manoirs de campagne commencèrent à proposer une cuisine de qualité (chère). L'Irlande commença à se doter de chefs qui avaient fait leurs classes dans les meilleures cuisines européennes (notamment françaises). En à peine 20 ans, l'Irlande s'est hissée parmi les toutes premières cuisines du monde, en fusionnant subtilement tradition et créativité. Bien sûr, largement aidée par la très grande variété des productions du pays. 

    Maintenant, l'Irlande est devenue l'un des grands pays du fromage, despoissons et fruits de mer (huîtres de la baie de Galway, anguilles du lough Neagh, saumon sauvage), des viandes (l'agneau du Connemara, le bœuf cru fumé à la tourbe...), fruits et légumes qui poussent dans une superbe nature préservée... 
    Aujourd'hui, beaucoup de pubs se mettent à jouer dans la cour des grands et offrent des plats fort bien préparés à des prix relativement démocratiques. N'hésitez pas à vous arrêter dans les auberges et pubs de campagne : les légumes viennent du potager ou de l'oncle fermier... 
    Avec la crise économique, les grandes adresses proposent de très intéressants menus « early bird » (grosso modo 18h-19h), où l'on a l'occasion de goûter à une très belle cuisine sans attentat au portefeuille !

    Pour ceux souhaitant pique-niquer, la multiplication des marchés fermiers se révélera un véritable aubaine pour goûter les fromages locaux, les confitures, les jus de fruits naturels, les tourtes et bons cakes des mamies locales. L'occasion de goûter ainsi aux bons produits de saison, de sympathiser avec les fermiers.

    L'Irish breakfast

    L'Irish breakfast traditionnel se compose en général de saucisses, d'une ou deux tranches de bacon, de flageolets à la sauce tomate (pas toujours), d'une demi-tomate passée à la poêle et d'un ou deux œufs. Il existe différentes variantes : avec des champignons ou des ashbrowns, galettes de pommes de terre râpées, avec du pudding (sorte de boudin blanc ou noir) ou du saumon fumé. Le tout accompagné de toasts. Excellent rapport quantité-prix. En revanche, vous pouvez être certain d'avoir fait le plein de cholestérol pour la journée ! 
    Heureusement, les B & B proposent d'autres formules : céréales, yaourt, porridge, fruits frais, fruits au sirop... Chez les hôtes les plus consciencieux, on trouve du pain et des scones faits maison, parfois aussi des confitures locales.

    Quelques spécialités

    Côte sud : les boudins blancs et noirs de Clonakilty, l'agneau du Kerry, les pieds de cochon cuits ou marinés, la viande de bœuf du Tipperary et du nord de Cork, les fraises, les fruits de mer abondants et pas moins de vingt savoureux fromages fermiers. 
    Côte ouest : l'agneau du Connemara, le saumon et l'anguille fumées, les huîtres de la baie de Galway (se mariant si bien avec la Guinness), le miel, les myrtilles et autres baies du Burren, les saucisses parfumées aux algues marines du Mayo... 
    Côte est : les crevettes de la baie de Dublin, le bleu du Wicklow, le mouton de montagne de la péninsule de Cooley, le fameux bœuf Hereford, le célèbre plat dublinois, le coddle (saucisses, petit-salé, pommes de terre et oignons). 
    Irlande du Nord : les huîtres d'Hillsborough (comté de Down), les pommes du comté d'Armagh, les anguilles du lough Neagh, le pain à la Guinness de Portadown, le bacon noir séché et l'agneau fumé d'Enniskillen et, bien sûr, le saumon de la côte d'Antrim...

    Boissons

    - D'abord, parlons du whiskey irlandais. Ses laudateurs estiment que le Scotch whisky n'en est que le frère cadet, à l'exception de certains pur malt de plus de 20 ans d'âge peut-être. Plus délicat, plus fruité, le whiskey séduit même certains de ceux qui avaient un jour décrété leur aversion pour le whisky.

    L'Irish coffee se prépare dans un verre ballon, préalablement rempli d'eau très chaude pour l'amener à la bonne température. On verse un tiers de whiskey, deux tiers de café brûlant sucré à la cassonade, et de la crème fraîche qu'il faut laisser doucement couler sur le dos d'une cuillère pour qu'elle ne se mélange pas au café.

    - Côté bières, il faut un tour de main particulier pour servir le stout à la perfection. La mousse, bien dense, doit aussi être crémeuse, onctueuse et subsister jusqu'à la fin. 
    Goûtez évidemment la Guinness, un « monument national ».
    À Cork, et dans tout le sud-ouest du pays, les connaisseurs ont un sérieux penchant pour la Murphy (stout plus doux que la Guinness, elle-même quasi introuvable dans le Sud). Selon eux, c'est l'une des rares bières qui ne donnent pas mal au crâne. Un autre stout qui marche bien dans la région, la Beamish, un peu moins chère. Une nouvelle bière vient de faire son apparition, laBeamish Red, de couleur rousse comme son nom l'indique. 
    En fait de bière rousse, la Smithwic's (prononcer « Smiticks ») est très agréable avec son léger goût de caramel. Et bien que nous soyons dans un pays où la plupart des hommes préfèrent les brunes, parlons tout de même des blondes (lager) : l'Irlande en produit quelques-unes (HarpBass), mais celles-ci ont (malheureusement ?) fait place à l'universelle Heineken, ou encore à laCarlsberg...

    - Il existe une liqueur à base de quatre alcools forts et de quatre herbes aromatiques, l'Irish mist, assez sucrée, mais qui titre quand même dans les 36 ° Gay-Lussac. 
    D'autres préféreront peut-être le Baileys (17°), plus doux. La Sheridan's, est une liqueur de vanille avec du chocolat et de la liqueur de café.

    - Typique aussi, l'Irish Flag Drink, constitué d'une couche de crème de menthe (verte), d'une de Baileys (blanche) et d'une de brandy (orange). À boire cul sec !

    - N'oubliez pas le cidre (notamment Stag). Marque la plus populaire : leBulmers, qu'on trouve assez facilement à la pression.

    - Le poteen est une eau-de-vie fabriquée clandestinement en Irlande. La tradition remonte très loin. Faire de l'alcool clandestin était devenu une des formes de résistance du peuple irlandais. 
    Aujourd'hui, dans le Donegal, le Connemara et ailleurs, on continue à faire lepoteen par tradition, mais on n'en obtient pas en s'adressant au pub du coin. Il faut connaître quelqu'un qui connaît quelqu'un qui... Sans pour autant être invité dans un shebeen (un bar clandestin), peut-être aurez-vous l'occasion un jour d'y goûter ; c'est raide au-delà de ce que vous pouvez imaginer. 
    Et ne vous laissez pas abuser par le pseudo-poteen vendu dans les boutiques... c'est seulement pour les touristes !


    votre commentaire
  • Belgique

    Belgique par Gert Marissen 
    Belgique © Gert Marissen

    Partir en Belgique, pour un Français ou un Suisse, ne se présente pas a priori comme un voyage particulièrement exotique. Et pourtant, comment imaginer qu’un « ailleurs » si proche soit si différent de la France ? Comment ne pas s’étonner devant tant de richesses sur un aussi petit territoire ?
    La Belgique est un plat pays certes, mais son relief, ce sont ses habitants qui le lui donnent. Chaleureux, drôles et toujours accessibles.
    Et si l’on devait faire quelques comparaisons, on s’apercevrait rapidement que nos voisins n’ont rien à nous envier dans bien des domaines : la cuisine, par exemple ! On découvre que la diversité culinaire belge va bien au-delà des simples moules-frites.
    Et puis la peinture ! La Belgique a produit un nombre étonnant de grands maîtres dont les chefs-d’œuvre laissent encore aujourd’hui pantois. Depuis une dizaine d'années, chaque création artistique en Belgique suscite l'étonnement : le royaume est devenu la patrie de l’humour décalé, le paradis de l’autodérision.Côté 
    <nobr>patrimoine</nobr>, pas de montagnes mais des forêts, peu de bords de mer mais un concentré de richesses artistiques et culturelles époustouflantes ; des églises gothiques en pagaille, des musées de toute beauté, une nature qui invite à la balade à vélo, des marchés aux fleurs et, surtout, des fêtes, des fêtes et encore des fêtes.

     

     

    Géographie et climat Belgique

     

    Les 30 513 km² du territoire belge (environ cinq départements français) se divisent en trois régions géographiques. À partir de la bande côtière de 70 km de long, le sol s'élève progressivement vers l'est pour culminer sur le plateau des Fagnes à 694 m d'altitude (pas si plat que ça, ce pays !). 
    Deux fleuves, l'Escaut et la Meuse, irriguent le pays avant de se jeter dans la mer du Nord.

    La basse Belgique

    Elle comprend la bande côtière rectiligne, bordée de longues plages de sable fin, de dunes, et bâtie d'infrastructures touristiques quasi ininterrompues. L'arrière-pays est composé de polders très fertiles, situés sous le niveau de la mer dont ils sont protégés par un réseau de digues et d'écluses.
    La basse Belgique s'étend dans la vaste plaine des Flandres.
    Les plaines argileuses du bassin de l'Escaut sont uniformément plates, les eaux s'y écoulent en larges méandres.

    La moyenne Belgique

    Elle se situe entre 100 et 300 m et comprend essentiellement des plateaux fertiles exploités par l'agriculture et l'élevage. Les collines de vergers y sont fréquentes dans l'est. Cette région est traversée d'ouest en est par le sillon houiller responsable de son industrialisation intensive.

    La haute Belgique

    Elle correspond au massif de l'Ardenne, prolongement de l'Eifel allemand. Le haut plateau bombé est imperméable et les plissements s'alignent d'ouest en est, rendant les communications plus difficiles en dehors des vallées qui coulent du sud au nord. 
    Le massif, aux vallées fortement encaissées et sinueuses, est intensivement boisé. Les grottes y sont nombreuses et l'habitat très clairsemé. 
    Au-dessus de 500 m, les crêtes sont inhospitalières et les tourbières marécageuses sont plantées de conifères. 
    Au sud du massif, la Gaume jouit d'un microclimat favorable à l'exploitation de la vigne !

    Climat

    En Belgique, les conditions climatiques sont, à 1 ou 2 degrés près, les mêmes qu'en Île-de-France. Le climat étant océanique et tempéré, vous devrez en toute saison prévoir un vêtement de pluie. 
    Les températures ne subissent pas de gros écarts, bien qu'on ait vu récemment des étés torrides. De même, en hiver, le gel peut s'installer assez longtemps.
    La dominante sera un temps ni chaud ni froid avec des alternances rapides entre soleil et pluie, mais aussi parfois de longues périodes de temps gris avec ciel couvert. 
    Les floraisons du printemps sont idéales pour se balader le long des canaux de Bruges, et des quartiers entiers de Bruxelles resplendissent de la parure des cerisiers du Japon. 
    L'été voit les plages du littoral se couvrir des familles wallonnes en quête de l'iode de la mer du Nord. 
    L'automne est une saison idéale pour parcourir les forêts giboyeuses des Ardennes. Couleurs magnifiques. 
    Février voit le début des cortèges carnavalesques. Gare au brouillard et au 
    verglas !

     

    Vie pratique Belgique

    Horaires

    - Les banques sont ouvertes du lundi au vendredi de 9h à 16h. Certaines ferment pendant l'heure du déjeuner. Quelques-unes assurent une permanence le samedi matin. 
    - Les bureaux de poste sont ouverts du lundi au vendredi de 9h à 17h ou 18h ; de 9h à 12h le samedi matin dans les grandes villes. Attention, vous ne trouverez pas forcément de téléphone dans les bureaux de poste, ces organismes occupent des bâtiments différents. 
    - Les magasins ouvrent en majorité à 9h ou 10h et ferment à 18h ou 19h. Les grandes surfaces prolongent jusqu'à 20h et même 21h le vendredi. Tout est fermé le dimanche mais, dans les grandes villes, fonctionnent des night shops qui peuvent vous dépanner 24h/24.

    Langues

    Ce que beaucoup de Français croient identifier comme l'accent belge standard est le français parlé (très convenablement, bien souvent) par les Belges d'origine flamande.

    - Le flamand ou néerlandais : le néerlandais « officiel », enseigné dans les écoles des deux pays, est une langue codifiée qui fédère les dialectes issus de cinq grandes familles : le « hollandais », le saxon, les dialectes limbourgeois, les dialectes brabançons et les dialectes « flamands » de Flandre occidentale et de Zélande. 
    Le français de Belgique : autre accent typique, le bruxellois. Bruxelles est une ville au statut officiellement bilingue, mais où plus de 80 % des habitants se réclament actuellement du français.
    L'histoire reconnaît les origines brabançonnes (donc flamandes) de Bruxelles, mais le brassage des populations suivi du choix de la ville comme capitale de l'État ont « francisé » la population locale.
    Le wallon est le dialecte de la langue d'oïl qui a été le moins influencé par le français, du fait de son isolement aux confins du monde roman. Il a conservé des caractéristiques du latin. Le wallon est une langue très vivante, qui connaît encore une vitalité importante, notamment dans le domaine du théâtre et de la poésie.

    Poste

    Le prix d'un timbre pour affranchir une carte postale ou une lettre pour la France ou la Suisse est de 1 € en service prioritaire et de 1,15 € pour un autre pays. 10 % moins cher à partir d'un achat de cinq timbres.

    Tabac 

    La législation sur la consommation du tabac dans les lieux publics en Belgique s'est alignée sur ses voisins. 
    Lieux de travail : interdiction totale depuis le 1er janvier 2006. 
    - Depuis le 1er juillet 2011, l'interdiction de fumer dans les restaurants s'est étendue aux cafés et bars, sauf si ceux-ci disposent d'un lieu fermé pour continuer à s'adonner aux plaisirs de la tabagie sans intoxiquer ses voisins.

    Téléphone

    Pour téléphoner vers la Belgique

    Depuis la France : 00 + 32 suivi du numéro du correspondant à 8 chiffres sans le 0 initial.
    Depuis la Suisse : idem que depuis la France.
    Depuis le Canada : 011 + 32 suivi du numéro à 7 chiffres du correspondant.

    Pour téléphoner depuis la Belgique

    Vers la France : 00 + 33 + les 9 chiffres du correspondant (sans le 0 initial).
    Vers la Suisse : 00 + 41 + indicatif ville + numéro du correspondant.
    Vers le Canada : 00 + 1 + indicatif ville + numéro du correspondant.

    Numéro d'urgences européen (UE) : 112.

    Les cabines publiques

    Vous trouverez essentiellement des appareils à carte ; les télécartes s'achètent dans les bureaux de poste ou chez tous les commerçants qui apposent la petite affichette rouge sur leur devanture. 
    On commence à voir des appareils publics qui permettent l'emploi des cartes de paiement internationales.

    Les tarifs

    Téléphoner entre 18h30 et 8h ainsi que le samedi, le dimanche et les jours fériés vous permet une communication deux fois moins chère qu'en temps normal.

    Le téléphone portable en voyage 

    On conseille d'acheter à l'arrivée une <nobr>carte SIM</nobr> locale prépayée chez l'un des nombreux opérateurs représentés dans les boutiques de téléphonie mobile des principales villes du pays et souvent à l'aéroport. On vous attribue alors un numéro de téléphone local et un petit crédit de communication. 
    Ensuite, les cartes permettant de recharger votre crédit de communication s'achètent dans ces mêmes boutiques ou dans les supermarchés, stations-service, tabacs-journaux, etc.

     

    Cuisine

    On mange bien, très bien même dans la plupart des cas. Le choix est très varié, dans toutes les gammes de prix.
    Ce qui fait peut-être défaut c'est le bistrot de tradition où l'on peut manger original sans se ruiner. Ce rôle est repris en partie par les « cafés » (leseetcafees en Flandre). 
    Autre petite divergence : la trilogie traditionnelle dans l'Hexagone entrée + plat + dessert ou fromage n'est pas obligatoire ; vous pouvez vous contenter d'un plat + boisson (c'est copieux).
    Si vous souhaitez vous sustenter sur le pouce et pour pas cher, vous trouverez des marchands de caricoles (escargots de mer), de multiples friteries (« fritures ») et, dans toutes les boucheries-charcuteries, on vous proposera des « pistolets fourrés » (belegde broodjes en Flandre), de petits pains ronds que l'on vous garnit avec tout ce que vous voulez ! Très économique.

    Petit déjeuner

    Toutes sortes de pains, des tas de couques (brioches) garnies de raisins, fourrées à la crème pâtissière, du cramique (pain brioché aux petits raisins), ducraquelin (le même au sucre), des tartines (pain de mie) arrosées de sirop de Liège, servis avec du café noir ou du café au lait. Le cougnou est un pain brioché en forme de bonhomme avec un petit Jésus en sucre et que l'on trouve à l'époque de Noël.

    Poissons

    Les fameuses moules viennent de Zélande, aux Pays-Bas. 
    - Filets de sole à l'ostendaise. 
    - Waterzoi de poisson (le plat le plus célèbre). 
    - Poisson à l'escabèche (marinade au vinaigre). 
    - Moules parquées (crues et garanties fraîches). 
    - Lotte aux poireaux. 
    - Brochets et truites en Wallonie.

    Viandes

    Bœuf et porc dominent, un label bovin de qualité : le blanc-bleu belge (BBB) élevé dans le Condroz. 
    - Carbonade flamande (ragoût de bœuf, étuvé à la bière). 
    Coucou de Malines (poulet fermier cuit dans l'argile). 
    - Waterzoi gantois (au poulet, bouillon de légumes). 
    - Civet de lapin à la bière. 
    - Lapin aux pruneaux et aux oignons. 
    - Rognons de veau à la liégeoise (aux baies de genévrier). 
    - Oie à l'instar de Visé (fricassée, sauce moutardée). 
    - Faisan à la brabançonne (aux chicons braisés). 
    - Oiseaux sans tête (paupiettes de bœuf aux raisins de Corinthe). 


    votre commentaire
  • Suisse

    Suisse par Pierre Rollini 
    Suisse © Pierre Rollini

    La Suisse a beau évoquer un petit îlot planté au centre de l’Europe, elle n’en est pas moins composée de paysages étonnamment variés et de populations aux caractères très différents.
    À l’ouest, de Genève jusqu’au fond du Valais (ou presque) et en montant jusqu’au canton du Jura, les Suisses romands sont incontestablement d’origine latine. Cela se remarque aux premiers mots qu’ils prononcent.
    De l’autre côté de la Sarine (une rivière qui fait un peu office de « frontière ») commence le domaine de la Suisse alémanique, territoire le plus grand et le plus peuplé.
    À l’est, les Grisons, où l’on parle encore, mais peu, le romanche. Et au sud des Alpes, une fois franchi le tunnel du Saint-Gothard, la Suisse italienne : le Tessin.
    Trois zones géographiques donc (le Jura, le Plateau et les Alpes), quatre langues nationales (l’allemand, le français, l’italien et le romanche), 26 cantons, soit autant de petits États, avec chacun ses particularismes, formant la Confédération helvétique, l’un des plus anciens pays du monde. En Suisse, le fédéralisme n’est pas un vain mot !

     

     

     

     

    Géographie et climat Suisse

    Sur le plan géographique, comme sur les plans politique, linguistique, religieux et historique, la Suisse est une mosaïque étonnante.

    Le centre de l'Europe

    La Suisse fait partie de l'Arc alpin, qui s'étend sur près de 1 000 km entre Nice et Vienne. Elle couvre même la partie centrale de ce qui est considéré comme le toit de l'Europe. 
    Les fleuves et rivières les plus importants y trouvent leur source et coulent aux quatre coins du continent : le Rhône s'en va par le sud-ouest vers la Méditerranée, le Rhin met le cap sur la mer du Nord, l'Inn (affluent important du Danube) opte pour l'est vers la mer Noire et le Tessin (affluent du Pô) joue la carte du sud vers l'Adriatique.

    Les Alpes

    La Suisse est un pays de montagnes... Les Alpes et les Préalpes occupent 60 % du tout petit territoire helvétique à une hauteur moyenne de 1 700 m d'altitude, avec une centaine de pointes au-dessus de 4 000 m et 1 800 glaciers recouvrant quelque 1 340 km².
    Les villes sont apparues au bord des lacs et dans les vallées les plus basses, les villages au fond des vallées et sur des terrasses. La viticulture, les cultures fruitières et maraîchères sont devenues le privilège des fonds de vallées, tandis que les versants sont utilisés pour l'élevage et le fourrage surtout.

    Le Jura

    Les pâturages du Jura ont beau occuper 10 % du nord du pays à une altitude moyenne de 750 m, ils paraissent presque plats par rapport aux Alpes. 
    On a tenté d'exploiter des gisements minéraux assez médiocres. Du coup, la transformation des métaux est devenue une tradition qui s'est prolongée à l'heure du grand boom industriel : les plus belles montres ont toujours été fabriquées dans l'Arc jurassien.

    Le Plateau

    Au nord des hautes Alpes naissantes se trouvait un bassin allongé, tantôt submergé par un bras de mer, tantôt parsemé de lacs. C'est ici que se sont déposés les détritus arrachés aux Alpes par l'érosion. Le Plateau, ou Moyen-Pays, qui s'étend de Genève au lac de Constance, n'occupe peut-être que les 30 % restants du territoire, mais il abrite la presque totalité des villes et donc la majorité des Suisses. Si la densité de la population est de 188 habitants au kilomètre carré pour l'ensemble du pays, elle est ici comparable à celle des Pays-Bas, c'est-à-dire 450 habitants au kilomètre carré.

    Climat

    La Suisse a beau être toute petite, elle n'en est pas moins un pays au relief extrêmement varié : les températures et les conditions climatiques sont très différentes d'une région à l'autre. 
    Sur le Plateau (diagonale entre le lac Léman et celui de Constance), elles ne sont pas très différentes de la région parisienne. Mieux vaut en revanche prévoir une petite laine dès qu'on entre dans les Alpes ou même dans l'Arc jurassien. Le Tessin, seul territoire au sud des Alpes, bénéficie quant à lui d'un climat presque méditerranéen.

     

    Économie

    La prospérité helvétique s'est développée en 1848, en même temps que naissait un État fédéral. L'industrie prend alors un essor considérable, que l'on retrouve aujourd'hui dans le secteur alimentaire (Nestlé), chimique (Novartis) ou mécanique (Brown-Boveri). 
    Le monde 
    <nobr>bancaire</nobr> suit le mouvement, ainsi que le tourisme, de luxe surtout. 
    Lorsque la Seconde Guerre mondiale prend fin, l'appareil de production suisse est certes un peu désuet mais intact, et les réserves financières suffisantes pour donner au pays un avantage concurrentiel sur ses voisins en pleine reconstruction. La Suisse devient alors une place financière d'importance mondiale. 
    Le secret bancaire, officiellement inscrit dans la loi en 1934 seulement, a été pour la première fois levé par le Parlement en 1996.
    La crise économique de 2008 a amené le gouvernement américain à demander des comptes à l'UBS (Union des banques suisses). Un accord signé en août 2009 permet de révéler le nom de 4 500 détenteurs américains de comptes ouverts pour frauder le fisc américain. En septembre 2011, les États-Unis, ont lancé une nouvelle offensive, exigeant d'autres banques suisses les données bancaires d'évadés fiscaux américains. D'autre part, la Suisse a signé des accords pour se conformer aux normes de l'OCDE et sortir de la liste « grise » des paradis fiscaux.
    On estime que 10 % de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté. 
    Enfin, la Suisse romande est plus touchée par le chômage que le reste de la Suisse. Et surtout, les chiffres suisses sont trompeurs : passé un certain délai, le chômeur suisse ne perçoit en effet plus d'indemnités de la Confédération ; il disparaît des statistiques... Or, les chômeurs de longue durée, qui ont recours aux aides cantonales et communales, sont de plus en plus nombreux !

     

    Culture Suisse

    Musées

    Pour les accros de culture, il existe un pass valable dans 440 musées du pays. Vous pouvez vous le procurer dans tous les musées affiliés et dans certains offices du tourisme et bureaux de poste. Il coûte 114 Fs pour 1 an.

    Il existe une carte Adulte plus, valable pour un adulte accompagné au maximum de cinq enfants de moins de 16 ans, à 177 Fs pour 1 an.

    Bon à savoir : les détenteurs de la carte Swiss Travel System (voir le paragraphe la rubrique « Transports »), mais aussi des cartes de paiementMasterCard peuvent visiter tous les musées affiliés gratuitement.

    Pour plus de renseignements : tél. : (0)44-389-84-56.

    Enfin, le passeport musées Junior, destiné aux jeunes de 10 à 16 ans, leur permet, pour environ 30 Fs, de visiter 400 musées en Suisse et près de 120 musées portant le label « musée pour les jeunes ».

    Si votre séjour se limite à la région de Bâle, vous pouvez vous procurer leMuseumspass (passeport des musées du Rhin supérieur) : passeport valable 1 an pour un adulte et 5 enfants, qui offre un accès libre et illimité aux collections temporaires et permanentes de plus de 230 musées, sites et châteaux sur trois pays : le canton de Bâle en Suisse, l'Alsace en France et le Bade-Wurtemberg en Allemagne. Les sites concernés sont consultables en ligne.
    Prix : 118 Fs ; réduc. Il existe aussi un passeport courte durée, valable 48h : 46 Fs. En vente dans les musées membres.

     

    votre commentaire
  •  

    Portugal

    Portugal par Eric Masson 
    Portugal © Eric Masson

    « Portugal, lorsque l’Atlantique rencontre l’Europe. » Ainsi se présente ce pays du Sud, confluent des éléments terrestres et maritimes aux apparences trompeusement méditerranéennes, alors qu’il ne possède aucune ouverture vers la Mare Nostrum.
    Au Portugal, peut-être plus qu’ailleurs, la terre et l’océan ont forgé une identité particulière, très différente de celle de son voisin espagnol, ce que d’aucuns ont appelé « la singulière spécificité portugaise ». Terre océanique par excellence, le Portugal y a bâti son histoire et ses mythes.
    Ce petit pays (un sixième de la France) est aussi l’un des plus vieux d’Europe et, de par son destin solitaire, il fut relativement préservé des turbulences politiques qui ont secoué notre continent. Le Portugal étonne généralement par sa diversité et par la richesse des découvertes que l’on y fait.
    Le pays tente de trouver une voie originale entre intégration européenne et respect des traditions. Et si les côtes de l’Algarve fixent le tourisme de masse, le reste du pays recèle des endroits propres à ravir les curieux.
    Le Portugal est une destination prisée non seulement pour son doux soleil océanique et les précieux vestiges de son passé, mais aussi pour l’accueil de ses habitants qui vous invitent à partir dans ce coin d’Europe, à la rencontre de l’Atlantique.

    Carte d'identité Portugal

    Population : 785 000 habitants.
    Superficie : 91 906 km², soit grosso modo 1/5e de sa voisine, l'Espagne.
    Capitale : Lisbonne.
    Langue : le portugais. Le français est fréquemment utilisé dans la région du Minho par des personnes ayant vécu en France. Mais dans le Sud et notamment en Algarve, l'anglais et l'allemand prédominent.
    Régime : république parlementaire.
    Chef de l'État : Aníbal Cavaco Silva, PSD (conservateur, élu en janvier 2006, réélu en janvier 2011).
    Premier ministre : Pedro Passos Coelho, depuis juin 2011 (parti social-démocrate, centriste).
    Territoires autonomes : les Açores, à 1 200 km au large de Lisbonne, archipel volcanique de 9 îles et quelques îlots, capitale : Ponta Delgada sur l'île de São Miguel ; Madère, à 980 km vers le sud-ouest, au large de l'Afrique, capitale : Funchal. 
    Indice de développement humain : 0,809. Rang 41/185.
    Sites inscrits au 
    <nobr>Patrimoine</nobr> mondial de l'Unesco : le monastère des Hiéronymites (mosteiro dos Jerónimos) et la tour de Belém (1983) ; le monastère de Batalha (1983) ; le couvent du Christ (1983) à Tomar ; le centre historique d'Évora (1986) ; le monastère d'Alcobaça (1989) ; le paysage culturel de Sintra (1995) ; le centre historique de Porto (1996) ; l'art rupestre préhistorique dans la vallée du Côa et de Siega Verde (1998) ; la région viticole du Haut-Douro (2001) ; le centre historique de Guimarães (2001) ; la ville de garnison frontalière d’Elvas et ses fortifications (2012).

    Économie

    Le gouvernement portugais s'est efforcé, depuis son adhésion à l'Union européenne en 1986, de moderniser le pays selon les exigences de Bruxelles. Après avoir souvent été cité comme modèle au sein de l'Union européenne, le Portugal est aujourd'hui, à l'instar de la Grèce et de l'Irlande, au bord du gouffre, avec un taux de chômage à 15 % en 2012. En mai 2011, l'Union européenne vient en renfort avec un prêt de 78 milliards d'euros sur 3 ans. 
    La croissance a surtout été dopée par les investisseurs étrangers, attirés par une main-d'œuvre bon marché. Parmi les secteurs porteurs, citons l'industrie textile, l'automobile, avec notamment la fabrication de composants pour les voitures, les matériaux de construction, l'industrie du papier, le liège, et les vins (de Porto). 
    Le Portugal a été le premier pays à connaître une situation de récession depuis 2003. Le taux de croissance avoisine difficilement 1 %. 
    Lisbonne est une ville à deux vitesses : les nouveaux quartiers, les magasins, les restos à la mode continuent d’attirer une clientèle souvent jeune, qui se donne les moyens (ou essaie) de vivre son rêve, tandis qu’une partie de la population se marginalise.
    Le gouvernement de José Manuel Durão Barroso a entamé un programme drastique d'économies budgétaires que son successeur, Pedro Santana Lopes, a essayé de poursuivre en vain. Le Portugal compte aujourd'hui sur une reprise des exportations et de la consommation intérieure. 
    Et l'arrivée des nouveaux pays au sein de l'Union européenne a fortement freiné les subventions de Bruxelles, manne essentielle au développement du

     

    Portugal.

    Géographie et climat Portugal

    Géographie

    Le Portugal, d'une surface de 91 906 km², est situé à l'extrême sud-ouest du continent européen, à l'ouest de la péninsule Ibérique. Avec une longueur d'environ 560 km et une largeur de quelque 220 km, le Portugal partage sa frontière à l'est avec l'Espagne, sur plus de 1 200 km. Les forêts représentent moins de 36 % du territoire.

    Les plus grands fleuves du Portugal sont le Douro, qui se jette dans l'Atlantique à Porto, le Tage, dont l'embouchure est à Lisbonne, et le Guadiana, en frontière avec l'Espagne. On trouve aussi le Minho au nord et le Mondego au centre. Le Tage, fleuve mythique, marque une frontière naturelle entre le Nord et le Sud. 

    Au nord, le relief est assez accidenté, avec de nombreuses chaînes de montagnes qui découpent le pays, comme la serra da Estrela, dont la Torre, un sommet de 1 993 m, serait le point culminant du pays s'il n'y avait le volcan Pico Alto (2 351 m), sur l'ilha do Pico, dans les Açores.

    Au sud du Tage, plaines et collines courent jusqu'à l'océan, surtout au bas de l'Alentejo entre Évora et Beja, sur cette « plaine dorée » qui fait frontière avec l'Espagne et l'Algarve. Sur le littoral, les côtes sont escarpées, érodées, mais on trouve tout de même de petites dunes et des plages de sable fin.

    Climat

    La présence de l'Atlantique apporte à la fois douceur et humidité au pays quasiment toute l'année. Toutefois, d'importants décalages se font sentir entre le Nord et le Sud, et entre le littoral et l'intérieur, ce dernier étant aussi froid l'hiver qu'il est chaud l'été (environ 40 °C). Les frileux choisiront les plages du Sud, même en hiver. La température de l'eau est en moyenne de 15 °C sur la côte ouest (il est quasiment impossible de se baigner entre Porto et Lisbonne) et de 21 °C en Algarve, la Méditerranéenne. En ce qui nous concerne, nous préférons les couleurs de la nature au printemps et à l'automne.

    Dans le Sud, il n'est pas rare que des précipitations - raisonnables - sévissent en avril et mai. Pensez à emporter un imperméable et quelques petites laines. 
    Attention : hôtels et appartements sont rarement équipés de 
    <nobr>chauffage</nobr> pour l'hiver, et les Français habitués à un certain confort peuvent parfois souffrir du froid.

     

     

    Culture Portugal

    Fado

    Le fado, c'est LA musique du Portugal. D'après Pessoa lui-même, il incarne la mélancolie et la force de la destinée contre la volonté humaine. Son origine incertaine et tourmentée se rattache au mot latin fatum, qui signifie « destin ». 
    Ce chant de la saudade célèbre la mélancolie née des différents revers de fortune qu'a connus le Portugal. Rapporté du Brésil par la Cour en exil, ce chant, qui, était aussi dansé, s'est enraciné et transformé dans le quartier de la Mouraria de Lisbonne, l'ancien quartier des Maures. 
    Chant populaire par excellence, le fado anime les quartiers du port où viennent s'encanailler les membres de l'aristocratie. Puis, après avoir habité les rues, il se professionnalise et conquiert la scène. 
    Dans le même temps se singularise le fado de Coimbra, repris par le milieu intellectuel de la vieille université. Plus littéraire, il est chanté, au départ, dans la rue par des interprètes masculins (encore aujourd'hui) vêtus de capes noires, et donne lieu parfois à des joutes musicales. L'estado novo de Salazar aura tôt fait de récupérer le fado érigé en art national. Il est chargé de chanter les valeurs morales de la grandeur portugaise. Le cinéma assure son triomphe et celui d'interprètes prestigieux. Trop choyé par la dictature, il connaît un réel discrédit après la révolution de 1974, cantonné aux maisons de folklore réservées aux touristes.

    Aujourd'hui, le fado retrouve grâce. Débarrassé d'une gangue idéologique qui ne lui a jamais vraiment correspondu, il se contente de véhiculer les mélodies errantes de l'âme lusitanienne, sur les poèmes de Fernando Pessoa, David Mourão-Ferreira ou Florbela Espanca. Hélas, avec le tourisme de masse, les boîtes à fado ayant pignon sur rue (si l'on peut dire, vu l'architecture à Lisbonne) prospèrent en se complaisant dans des interprétations de moins

    en moins authentiques.

    Architecture

    Art roman

    Courant majeur du XIIe siècle, sous l'influence d'Henri de Bourgogne, très lié à l'abbaye de Cluny. C'est surtout un art en réaction contre les Maures. Cet art de riposte donne une <nobr>sensation</nobr> de solidité. Le tout est souvent construit en granit, sans décoration superflue. 
    Rendez-vous à la cathédrale () de Coimbra ou à celle de Porto.

    Art gothique

    C'est à la fin du XIIIe siècle que se développe cet art dont les plus fameuses représentations sont les monastères d'Alcobaça et de Batalha. Les constructions sont largement inspirées de l'architecture française. Les murs sont plus hauts, laissent passer plus de lumière, et les fondations sont encore plus solides. Les sculptures sont plus ciselées et plus fines.

    Style manuélin

    Il doit son nom à Manuel Ier, le roi qui monta sur le trône en 1495. C’'est un architecte d'origine française, Boytac, qui fut à l'origine de ce style gothique tardif.
    Entre gothique et Renaissance, le style manuélin présente des caractéristiques très particulières : à l'opposé des lignes rigides de la période gothique, les piliers se tordent en spirale, sur les voûtes apparaissent de grosses nervures en relief.
    Ce style original, qui symbolise la nouvelle richesse du pays, disparaîtra aussi vite qu'il s'est épanoui, avec la mort du souverain. Il ne s'est pas manifesté exclusivement dans l'architecture (orfèvrerie, sculpture), l'exemple le plus fameux reste la fenêtre de Diogo de Arruda, dans le couvent du Christ, à Tomar. Au XIXe siècle, de nombreux édifices sont construits dans un style manuélin, divulguant ce genre typiquement portugais dans tout le pays.

    Art baroque

    Après la Renaissance, le style baroque prend tout son essor à la fin du XVIIe siècle et au cours du XVIIIe siècle. Les éléments décoratifs se multiplient et l'architecture évolue ensuite vers le rococo
    C'est la grande époque de la talha dourada, ces bois dorés qui recouvrent l'intérieur des églises et, en particulier, les retables des autels et les colonnes torses qui les entourent. Pour se faire une idée, voir le Palácio naciónal de Mafra et sa débauche baroque.

    Azulejo (prononcer « azoulège »)

    Ils font partie du paysage portugais. Pas seulement un art décoratif : du grand art, support indémodable de l'imaginaire de tout un peuple.
    Ces carreaux de faïence vernissée furent introduits au Portugal après la prise de Ceuta, au Maroc, en 1415. Leur nom vient de l'arabe al zulaicha, qui veut dire « petite pierre polie ». Les premiers azulejos fabriqués au Portugal datent de 1584 et sont polychromes.
    Après le tremblement de terre de 1755, l'azulejo est utilisé pour restaurer les bâtiments endommagés.
    Très vite, la mode de l'azulejo se répand : ce ne sont pas seulement les palais ou les chapelles qui s'ornent d'azulejos, mais aussi les fontaines, les bancs, les bassins... Pour satisfaire la demande croissante, on fait appel aux Hollandais, qui imposent momentanément leur technique : carreaux à dessins bleus sur fond blanc (Delft). La décoration s'anime, les édifices se couvrent de scènes champêtres. Au XVIIIe siècle, Oliveira Bernardes crée une école qui rivalise avec les Hollandais... 
    Au XIXe siècle, les fabriques sont ruinées par les guerres napoléoniennes et les guerres civiles, et on assiste à un certain abandon de cet art jusqu'aux réalisations de Ferreira das Tabuletas
    Il faut attendre le XXe siècle et le mouvement Art déco pour voir la céramique murale connaître un renouveau qui se confirme dans les années 1950, grâce àJorge Barradas et Maria Keil
    Cet art est toujours vivant, comme l'attestent les stations du métro de Lisbonne.
    Attention, un trafic d'azulejos existe, de nombreuses façades d'immeubles sont pillées.

    Art contemporain

    Si, à l'époque salazariste les bâtiments massifs ont eu la cote, les architectes se sont libérés par la suite. Le pont Vasco-da-Gama à Lisbonne en est l'un des symboles. 
    Alvaro Siza Vieira, l'un des architectes majeurs de l'époque actuelle, classé parmi les minimalistes, est le digne héritier de Le Corbusier. Le style est fluide, aéré, très lumineux, aux courbes nettes. La reconstruction du quartier du Chiado après l'incendie de 1988, le pavillon du Portugal de l'Expo universelle de 1998 à Lisbonne et l'église de Marco de Canavezes font partie de ses créations. 
    Autres noms d'architectes portugais notoires : Nuno PortasFernando Tavoraet Eduardo Souto de Mora. Ce dernier a réalisé le stade de Braga pour la Coupe d'Europe de football 2004.

     

    Cuisine et boissons Portugal

     

    Cuisine

     

    Riz au lait a la cannelle

    Un bon repas porte ici la trace de tous ces territoires qui appartinrent un jour au Portugal, de la cannelle indispensable pour les pâtisseries à l'incontournable poudre de curry... Les tomates et pommes de terre du Nouveau Monde sont de toutes les fêtes, comme l'ail et l'oignon. 
    Les Maures ont planté des citronniers, des orangers, et appris aux Portugais à mélanger les fruits au poisson et à la viande. Ce sont aussi les inventeurs de lacataplana, un plat du Sud, qui emprunte son nom à une sorte de tajine typique en cuivre (une version ancienne de la Cocotte-Minute !). 
    Pour s'ouvrir l'appétit, rien de tel qu'une bonne sopa de légumes ou de poisson (toujours faite maison et servie tiède, jamais chaude), ou encore quelquespetiscos - version portugaise des tapas - du style croquete de carne ou pastel de bacalhau, ou une petite salade de poulpe, des légumes grillés.
    Commencez par l'açorda de mariscos, sorte de panade servie avec de l'ail, de l'huile, des œufs, de la coriandre, des crevettes, des palourdes, des clovisses, des épices. Ou le caldo verde, potage de pommes de terre et de choux galiciens émincés, agrémenté de rondelles de saucisse plus ou moins épicée. Originaire du Nord, ce potage est devenu national.
    Séchée ou salée, le bacalhau (la morue) est une invention typique de ces Portugais.
    Les Portugais raffolent des poissons qu'ils mangent grillés, en ragoût ou en caldeirada, sorte de bouillabaisse. 
    Le porc reste leur viande préférée, que ce soit sous la forme de lombo (filet), decosteletas (côtes), de febras (tranches) ou du leitão ou cochon de lait. Le plat le plus célèbre vient de l'Alentejo : la carne de porco alentejana, emblématique, à base de morceaux de filet de porc cuits avec des épices (coriandre), du saindoux, des baies de poivron rouge, de l'ail et de l'huile d'olive, cuit à l'étouffée avec des palourdes. 
    On se régalera de saucisses (à commencer par les chouriços), de cochon de lait, mais aussi des fameuses tripas à moda do Porto (tripes de veau à la mode de Porto). Puisqu'on est à Porto, restons-y avec la Francesinha, « la petite Française », sorte de croque-madame largement saucé.
    Côté viandes rouges, le bife à portuguesa est un steak servi sur un lit de frites et nappé de tranches de bacon. Un autre classique à ne pas dédaigner est lefrango piri piri, poulet grillé sur lequel on a appliqué une sauce à base d'huile d'olive et de piments. Il y a aussi le frango no churrasco (poulet cuit à la braise). Prenez plutôt un cozido à Portuguesa, sorte de pot-au-feu pour les longues soirées d'hiver. Mais on peut aussi le manger froid en gaspacho comme à Lisbonne. Comme pour tous les ragoûts, on met ce qu'on a. Dans le Nord, lecabrito bondit souvent directement du gril vers votre assiette. Enfin, on trouve souvent du perú (dinde) dans les menus.
    En général, les gâteaux semblent souvent avoir usé et abusé du jaune d'œuf et du sucre, avec parfums de cannelle, de citron, d'orange, d'amande...

    Boissons

    Le vin

    Les vins portugais sont injustement méconnus alors que leur qualité est plus qu'honorable. Plus d'une trentaine de régions ont le droit à l'appellation d'origine ! Ce sont des vins très typés, généralement avec un taux d'alcool plus élevé que les vins français.
    Les exploitations sont généralement très petites et produisent donc des vins très différents d'une région à l'autre.

    - Le plus étonnant et de loin le plus connu hors des frontières : le vinho verde, vin vert (à boire au printemps suivant la récolte) produit dans le nord du Portugal (Minho et Douro), très léger, est pétillant et blanc (le meilleur), rosé (tout à fait correct) ou rouge foncé (pas terrible).
    Dans la même région, on trouve aussi le vinho maduro (mûr) : vin sec mais non pétillant.
    - La région du Dão (centre nord du pays) donne un vin rouge assez léger et très fruité. Le cépage principal est le touriga naciónal.
    - La région du Douro donne des vins parmi les plus puissants en goût de tout le Portugal. C'est également là qu'est fabriqué le fameux vin de Porto. À Lamego, production de mousseux, frais à l'apéritif. 
    - La région de l'Alentejo possède quantité de jeunes vignes d'une dizaine de cépages. Des vins jeunes et typés, à la robe rouge-violet, avec des goûts fruités et fortement alcoolisés. Le seul blanc buvable reste le vidigueira
    - La région du Bairrada produit des vins « de table » mais riches, parfumés et assez corsés. 
    - En Estremadura (région autour de Lisbonne et première région productrice), on préférera nettement les blancs.

     

    Hébergement Portugal

    Les hôtels

    Depuis 2011, suite à un décret de mars 2008, une nouvelle classification des hébergements est en train de se mettre en place, définissant plus clairement les établissements hôteliers. Les démarches des propriétaires et la mise aux normes pour obtenir le nouveau classement peuvent prendre du temps. 
    Certains passeront peut-être en alojamento local (AL), agro turismo (AT), casa de campo ou hotel rural (CC ou HR ; même s'ils se trouvent dans un village et non dans la campagne comme on pourrait le supposer) ; d’autres en hôtel ; les nouveaux sigles et « hôtel » devant apparaître sur l’enseigne ou la façade près de la porte. Les propriétaires, qui n’ont pu ou voulu suivre, disparaissent ou affichent « Alugam-se quartos ».
    Le 
    <nobr>prix</nobr> de la chambre seule comprend souvent le petit déjeuner (pequeno almoço), mais pas toujours.
    Signalons l'excellent rapport prix-confort-soin-accueil-propreté de l'ensemble hôtelier portugais, et cela du nord au sud du pays.

    Les campings

    Le Portugal dispose d'un bon réseau de campings. Les municipaux sont corrects et pas trop chers. En revanche, ceux appartenant à la chaîne Orbitursont plus chers, mais en général ils sont mieux organisés et plus propres. L'éternel problème reste le bruit. 
    Ceux de la chaîne Orbitur accordent des réductions aux détenteurs de la carteJeune (10 %) ainsi qu'aux détenteurs de la carte Orbitur (15 €). 
    Presque trois quarts des campings sont situés près des côtes, et dès les beaux jours, en été ainsi que les week-ends, ils se remplissent vite.

    Le Roteiro Campista, Camping Portugal , mis à jour chaque année, indique les tarifs, les voies d'accès, les prestations fournies, etc. En vente en librairie sur place (6,50 €) ou dans certains offices du tourisme, et dans la plupart des campings.

    Quant au camping sauvage, il est désormais interdit sous peine d'amende (la police municipale en fait vraiment la chasse !) et cela est valable tant pour planter sa tente que pour le stationnement des camping-cars en dehors des zones habilitées. 

    Les auberges de jeunesse

    Les pousadas da juventude voient se développer parallèlement AJ privées d’une qualité époustouflante, notamment à Lisbonne. Si la carte des AJ n’y est pas demandée, les prix sont quand même plus élevés. 
    - Il n'y a pas de limite d'âge pour séjourner en AJ. Il faut simplement être adhérent. On peut acquitter un droit à la nuitée (2 € 
    <nobr>par personne</nobr>) qui se transforme en carte annuelle au bout de 6 nuits.

    Les différents types d'habitation

    - La quinta (« ferme »), belle propriété de maître, est une sorte de manoir rural, comme dans le nord du pays avec ces maisons de propriétaires de vignobles de la vallée du Douro. Mais le terme s'est répandu un peu partout, et on trouve l'appellation quinta aussi en Alentejo et en Algarve, quand une grosse maison se transforme en chambres chez l'habitant à la campagne... 
    - Un solar est un manoir. 
    - Le paço est un grand ou modeste palais urbain (hormis celui de Buçaco). 
    - Un monte est un long corps de ferme tout blanc (un peu cousin de l'haciendaespagnole), d'une exploitation agricole et/ou d'élevage, et qui a fait la fierté de plusieurs générations de propriétaires terriens, généralement perchée sur une colline en Alentejo et à l'intérieur de l'Algarve. Loger dans un blanc montetransformé en hôtel fait partie des plaisirs qu'offre le Portugal.

    Les chambres chez l'habitant

    On en trouve quasiment partout. Soit des panneaux vous annoncent « alugam-se quartos », soit les offices de tourisme régionaux vous en fournissent la liste, soit les gens font directement de la retape dans les rues. Relativement bon marché.

    Plus chic, le turismo de habitação

    Surtout développé dans la moitié nord du Portugal, à l'initiative de quelques propriétaires de quintas et de solares, très concentrés notamment dans le Minho. 
    Plus ou moins l'équivalent de nos chambres d'hôtes de charme et de prestige. Chic donc, mais moins cher que la pousada. De plus, la formule chambre d'hôtes permet des contacts avec les propriétaires, qui connaissent très bien l'histoire et les traditions de leur pays. 
    Une seule association, incontournable dans son domaine car elle regroupe la plupart de ce type d'établissements : Solares de Portugal.

    Les pousadas

    La pousada, c'est l'équivalent portugais du parador espagnol : un établissement chic (géré par l'État), installé soit dans un monument historique (ancien monastère, château, etc.), soit dans une construction récente valorisée par son site exceptionnel. On ne peut y rester en général plus de 5 jours consécutifs. 
    Les prix varient sensiblement selon la catégorie de l'établissement et la saison. Réserver le plus longtemps possible à l'avance auprès de votre tour-opérateur.


    5 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique