Le comédien et imitateur Henri Tisot en 2000
AFP/FRANCOIS GUILLOT"De Gaulle a été toute ma vie", disait Henri Tisot qui a connu la gloire au début des années 60 avec ses imitations du Général en menant une carrière au cinéma, à la télévision et au théatre avant d'écrire.
Dans ses imitations, ce gaulliste fervent se faisait un point d'honneur de ne jamais prononcer le nom du Général qu'il nommait "Qui vous savez".
Fils unique de parents pâtissiers, Henri Tisot naît en 1937 à la Seyne (Var). Etudiant, il monte à Paris, fréquente le conservatoire et devient en 1957, pour trois ans, le plus jeune pensionnaire de la Comédie Française, mais sans y laisser un souvenir impérissable.
Féru de politique, Henri Tisot décortique les discours du Général. Un des plus célèbres, sur l'autodétermination de l'Algérie, deviendra "L'autocirculation". Le disque dépasse le million d'exemplaires et Henri Tisot triomphe au Théâtre de Dix Heures. La critique le consacre "imitateur officiel". Il arrêtera de le parodier en 1970 à la mort de l'ancien chef de l'Etat.
"Je suis entré dans la peau du Général, mais il a fini par avoir la mienne. Il me tient, il est toujours là dans les recoins de ma personne" déclarait Henri Tisot en 2010 lors du lancement de son dernier livre intitulé "De Gaulle et moi, Quelle Aventure!".
Au cinéma, Tisot débute en 1958 dans Le Bourgeois gentilhomme de Jean Meyer avec Robert Manuel, suivra Le Mariage de Figaro avec Georges Descrières. L'année suivante il tourne Voulez-vous danser avec moi ? de Michel Boisrond avec Brigitte Bardot. Il jouera aussi pour Marc Allegret (Les Parisiennes, 1962) et pour Roger Hanin (Train d'Enfer, 1984).
Pour la télévision, il interprète de nombreux rôles comiques comme Lucien Gonfaron dans la série vedette de 1960 "Le Temps des copains" et, à maintes reprises, il apparaît dans les comédies diffusées dans "Au théatre ce soir".
Illumination
Sur les planches, Henri Tisot jouera dans une vingtaine de pièces, du Boulevard, mais aussi du Molière en passant parFeydeau, Jean Genêt ou Pagnol.
Selon ses proches, Henri Tisot pratiquait volontiers l'autodérision, mais pouvait aussi avoir des coups de sang. Ereinté par Jean Dutourd en 1964 pour sa prestation dans Chat en Poche de Feydeau, Henri Tisot fait livrer au critique de France Soir une couronne mortuaire flanquée d'un ruban "mort aux cons".
En 1986, alors qu'il est en vacances à Sanary, il entend une voix céleste lui chuchoter: "il ne faut pas quitter le chemin du Christ". Converti au christianisme, il décide alors "de renoncer aux rôles profanes" et s'investit dans la religion.
Il montera deux de ses créations d'inspiration religieuse: en 1988 Les Sept Miracles au Théâtre de la Madeleine, improvisation basée sur l'Evangile de Saint-Jean, et en 1995 De De Gaulle à Jésus-Christ au Palais-Royal.
Henri Tisot consacrera plusieurs ouvrages au fait religieux, notamment une comparaison entre la foi juive et la foi chrétienne. Il raconte aussi sa propre découverte de la foi dans La Rencontre d'Amour qui narre l'enseignement mystique et religieux reçu d'un homme d'église, le Père Albert, qui était aussi gardien au musée du Louvre.
Henri Tisot a aussi publié un plaidoyer pour Eve "la première femme, notre mère à tous", considérant que l'avoir chargée du péché originel constituait "la plus flagrante erreur judiciaire".