• La Lune

    Last Quarter Moon

    Luna

    La Lune est le seul satellite naturel de la Terre:

            orbite:    384,400 kilomètres de la Terre
            diamètre:  3476 kilomètres
            masse:     7.35e22 kilogrammes
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    Appelé Luna par les Romains, Sélène et Artémis par les grecs, et beaucoup d'autres noms dans les autres mythologies.

    La Lune, bien sûr, est connu depuis la préhistoire. C'est le deuxième objet le plus brillant du ciel après le Soleil. Alors que lune orbite autour de la Terre un fois par mois, l'angle entre la Terre, la Lune et le Soleil change, ce que l'ont observe sous la du cycle lunaire. La période entre deux nouvelles lunes successives est de 29.5 jours (709 heures), un peut différent de la période orbitale de la lune (avec les étoiles comme références) puisque la Terre bouge d'une distance significative autour du soleil durant cette période.

    De par sa grosseur et sa composition, la Lune est parfois classée comme un planète tellurique comme le sont Mercure, Vénus, Terre et Mars.

    La Lune fut visitée pour la première fois par le vaisseau soviétique Luna 2 en 1959. La Lune est le seul corps extraterrestre à avoir été visité par des humains. Le premier alunissage a eu lieu le 20 juillet 1969 (vous rappelez-vous où vous étiez?) et le dernier en décembre 1972. La Lune est aussi le seul objet pour lequel des échantillons ont été retournés sur Terre. Durant l'été 1994, la Lune fut entièrement cartographiée par la sonde Clémentine et une fois de plus en 1999 par Lunar Prospector.

    Les forces gravitationnelles entre la Terre et la Lune provoquent des effets intéressants: une des plus manifestes est le phénomène des marées. L'attraction gravitationnelle de la Lune est plus importante sur le côté de la Terre le plus proche de la Lune et plus faible sur le côté opposé. La Terre, et plus particulièrement les océans, n'étant pas totalement rigide, elle s'étire légèrement le long de la ligne Terre Lune. De notre point de vue sur la Terre, on peut observer deux renflements, un dirigé dans la direction de la Lune et l'autre dans l'opposée. L'effet est plus important sur l'eau que sur la croûte solide et les renflements dans l'eau sont donc plus importants. De plus, le fait que la Terre tourne plus vite que la Lune ne parcourt son orbite, les renflements font un tour de Terre environ une fois par jour, ce qui donne deux marées hautes par jour. (Ceci est un modèle très simplifié; les vraies marées, surtout près des côtes, sont beaucoup plsu compliqué.)

    Mais la Terre n'est pas non plus totalement fluide; en effet, la rotation de la Terre entraîne les renflements et ceux-ci ne se situent plus directement dans l'axe Terre Lune. Cela signifie que les forces entre la Terre et la Lune ne s'exercent pas exactement selon cet axe, ce qui produit une "torsion" de la Terre et une force d'accélération sur la Lune. Ceci cause un transfert de l'énergie rotationelle de la Terre vers la Lune ralentissant la rotation de la Terre d'environ 1.5 millisecondes/siècle et le déplacement de la Lune vers une orbite plus haute de 3.8 centimètres par année. L'effet opposé se produit sur des satellites qui ont des orbites rétrogrades tels que Phobos et Triton).

    La nature asymétrique de cette interaction gravitationnelle est aussi responsable de la rotation synchrone de la Lune, c-a-d la rotation de la Lune est en phase avec son orbite de sorte qu'elle présente toujours le même côté à la Terre. Tout comme la rotation de la Terre est ralentie par l'interaction avec la Lune, celle de la Lune a été ralentie par l'influence de la Terre mais, dans ce cas-ci, l'influence de la Terre fut beaucoup plus puissante. Quand la rotation de la Lune fut ralentie pour correspondre à sa période orbitale (pour que le renflement soit toujours dirigé vers la Terre), la Lune ne subit plus de torsion et une situation stable fut donc atteinte. Le même phénomène s'est produit pour la plupart des autres satellites du système solaire. Finalement, la rotation de la Terre finira par être ralentie pour correspondre à la période orbitale de la Lune, comme c'est déjà le cas avec Pluton et Charon.

    En fait la Lune semble osciller un peu à cause de son orbite légèrement non circulaire. On peut ainsi observer de temps en temps quelques degrés de la face cachée (à gauche) mais la majeure partie était complètement inconnue jusqu'à ce que la sonde soviétique Luna 3 la photographie en 1959. (Note: il n'y as pas de coté sombre de la lune. Toutes les parties de la lune reçoivent sont éclairé la moitié du temp (sauf pour quelques cratères creux pr&ergaves;s des poles).

    La Lune ne possède pas d'atmosphère. De récentes observations effectuées par la sonde Clémentine laissaient supposer qu'il aurait pu y avoir de l'eau sous forme de glace dans certains cratères profonds proches du pôle sud de la Lune. Cet hypothèse a été renforcé par les données de Lunar Prospector. Il y aurait aussi de la glace au pole nord. La preuve finale nous viendra probablement de la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter de la NASA prévu pour 2008.

    La croûte lunaire est épaisse en moyenne de 68 Km et varie de 0 Km sous la Mer des Crises à 107 Km au nord du cratère Korolev sur la face cachée de la Lune. En dessous de la croûte se trouve un manteau et peut-être un petit noyau. Toutefois, contrairement au manteau terrestre, celui de la Lune n'est plus actif. Curieusement, le centre de masse de la Lune est décalé de son centre géométrique d'environ 2 Km dans la direction de la Terre. De plus, la croûte est plus mince sur la face visible.

    On peut trouver principalement deux types de terrains lunaires: Les énormes cratères et très vieilles régions continentales et les relativement lisses et plus jeunes mers. Les mers (qui constituent 16% de la surface lunaire) sont d'énormes cratères d'impacts de météores qui furent ensuite fondus par de la lave en fusion. La plus grande partie de la surface est recouverte de régolite, un mélange de fine poussière et de débris de roches produits par des impacts de météores. Pour des raisons inconnues, les mers sont concentrées sur la face visible.

    La plupart des cratères de la face visible de la Lune ont été nommés en l'honneur de personnes célèbres dans l'histoire des sciences tel que Tycho, Copernic,, et Ptolémée. Les formations sur la face cachée ont des noms à connotation plus moderne tel que Apollo, Gagarin et Korolev (avec un net biais pour les noms Russes puisque les premières images obtenues le furent par Luna 3). En plus de formations familières de la face visible, la Lune a les gros cratères South Pole-Aitken sur la face cachée et qui est 2250 Km de diamètre et 12 Km de profond le rendant le plus gros cratère d'impact du système solaire et Orientale sur le bord ouest (vu de la terre; au centre de l'image de gauche) qui est un splendide exemple d'un cratère à plusieurs anneaux.

    En tout 382 kg d'échantillons de roches lunaires ont été ramenées par les programmes Apollo et Luna La plupart de nos connaissances détaillées de la Lune ont été extrapolées à partir de ces échantillons. Elles sont particulièrement précieuse du fait qu'elles peuvent être datées. Aujourd'hui, 30 ans après le premier alunissage, des checheurs continuent encore aujourd'hui à étudier ces précieuses roches.

    La plupart des roches de la surface lunaire semblent être âgées de 4.6 à 3 milliards d'années. C'est une correspondance fortuite avec l'âge des plus vieilles roches terrestres qui sont rarement plus âgées que 3 milliards d'années. La Lune nous fournit ainsi des données sur la jeunesse du système solaire qui ne sont pas disponibles sur Terre.

    Avant l'étude des échantillons de roches ramenés par les vaisseaux Apollo, il n'y avait aucun consensus sur l'origine de la Lune. Il y avait 3 principales théories: la co-accrétion qui postulait que la Lune et la Terre ont été formées en même temps à partir de la nébuleuse solaire; la fission qui établissait que la Terre ait donné naissance à la Lune par division; et enfin la capture qui considérait que la Lune a été formée quelque part ailleurs et fut par la suite capturée par la Terre. Aucune de ces théories ne fonctionnait très bien. Mais les nouvelles information détaillées recueillies à partir des échantillons de roches lunaires à donné naissance à la théorie de l'impacte la Terre aurait été percutée par un énorme objet (de la grosseur de Mars ou encore plus gros) et la Lune se serait formée à partir de la matières alors éjectées. Il reste quelques détails à régler dans la théorie mais elle est tout de même aujourd'hui largement acceptée.

    La Lune n'a pas de champ magnétique. Néanmoins, certaines de ses roches en surface possèdent un magnétisme rémanent qui semblent indiquer que la Lune a pu avoir un champ magnétique il y a longtemps.

    Sans atmosphère et sans champ magnétique, la surface lunaire est exposée directement au vent solaire. Depuis 4 milliards d'années, de nombreux ions d'hydrogène du vent solaire se sont enfoncés dans la régolite. Ainsi, les échantillons de régolite récupérés par les missions Apollo se sont avérés très importants pour l'étude du vent solaire.

    Plus au sujet de la Lune

    Questions en suspens

    • Pourquoi les mers sont-elles concentrées sur la face visible?
    • Pourquoi le centre massique de la Lune est-il décentré? À cause de la force de marée provenant de la Terre?
    • Maintenant que nous avons trouvé de l'eau sur la lune, qu'allons nous en faire?
    • Seulement 12 hommes ont foulé la surface de la Lune. Qui sera le 13ème? Qui sera la première femme?

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  • Une conséquence du réchauffement climatique souvent évoqué est la fonte des glaces accompagnée par la montée du niveau des mers. En fonction de l’ampleur du phénomène, des catastrophes multiples sont annoncées par les experts. Pour visualiser ces effets, Futura-Environnement vous propose un simulateur qui calcule la submersion et les nouveaux bords de mer...

    Il est certain qu’une fonte des glaces terrestres va entrainer un transfert de leur volume vers les océans et provoquer leur montée. Selon certains scientifiques, la fonte complète du Groenland élèverait ce niveau de 7 mètres, et celle de l’Antarctique occidental de 5 mètres. Une autre raison de la montée des océans, qui n'a rien à voir avec la fonte des glaces, est la dilatation de l'eau sous l'effet de la température.

    Simulateur : jusqu’à combien de mètre sommes-nous "waterproof" ?

    Afin de mieux visualiser les conséquences d’un tel phénomène, il existe des simulateurs de la montée des océans. « Flood Maps » se basent sur Google Maps pour la partie cartographie, et sur des données prises avec un radar altimétriques de la NASA pour le calcul des zones recouvertes. Il permet de simuler une montée du niveau de la mer jusqu’à 14 mètres.

    Ces simulations restent approximatives. Par exemple, ce modèle ne prend pas en compte les marées, ni l’érosion des côtes ou les protections construites pour préserver les terrains. De plus, la carte ne tient pas compte des zones, certes en dessous du niveau des océans mais qui ne communiquent pas avec ceux-ci. Inversement, l’altitude des villes est exagérée par les techniques de mesures spatiales et donc certaines villes sauvées des eaux par le simulateur feront en réalité partie du monde sous-marin.

    En résumé, cette simulation n’est pas une prédiction précise mais elle démontre d’une manière explicite les possibles conséquences du réchauffement climatique.

    634 millions de personnes, soit un 8ème de la population mondiale, vivent dans une “zone côtière de faible élévation” à moins de 10 mètres au dessus du niveau de la mer. Donc selon une étude de l’Institut International pour l’Environnement et le Développement (IIED), une augmentation de 10 mètres du niveau de la mer provoquerait :

    • l’inondation partielle ou totale de certaines des plus grandes villes du monde comme Shanghai, Calcutta, Londres et New-York ;
    • la perte de vastes étendues de terres agricoles productives ;
    • des millions de réfugiés climatiques potentiels, par exemple en Chine (144 millions), en Inde (63 millions), au Bangladesh (62 millions) et Japon (30 millions) et même aux Etats-Unis (23 millions)

    Peu importe le scénario ou les chiffres annoncés, les enjeux sont multiples et le simulateur démontre bien qu'aucun continent ne sera épargné. La communauté internationale aura besoin d’une démarche globale pour lutter contre le réchauffement climatique. Espérons qu'un déclic se produise à Copenhague.


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  • Les poissons en danger

    Dans le monde, près de 2,6 milliards de personnes dépendent du poisson comme principale source de protéine animale. 200 millions de personnes dans le monde gagnent tout ou partie de leur revenu grâce à la pêche et à ses activités liées. Au milieu du XIXe siècle, on pêchait 500 000 tonnes de produits de la mer. Actuellement, la part de la pêche en eau de mer stagne depuis quelques années mais elle a atteint 95 millions de tonnes en 2004. Mais cette vertigineuse envolée n’est pas sans conséquences dramatiques pour les poissons. 52% des stocks de poissons sont exploités à leur maximum, 24% sont surexploités, épuisés ou en en cours de récupération, 21% sont modérément exploités. Seulement 3% des stocks mondiaux de poisson sont sous exploités.

    Les techniques de pêches sont l’une des causes de la chute de la biodiversité marine : chaluts de fond, filets maillants non sélectifs charriant 35 % de prises "accessoires" (espèces non commercialisées qui sont rejetées à la mer mortes, étouffées ou estropiées). Le meilleur exemple de cette pêche intensive est le cabillaud (ou morue). Abondant au XIXe et au début du XXe siècle, le stock s’effondre brutalement au début des années 1980-1990. Malgré un moratoire instauré en 1992, le stock canadien a du mal à se régénérer. Fermeture des pêches à la morue, instauration de quotas sont quelques unes des solutions mises en place pour tenter de reconstituer le stock.

    L’aquaculture : une fausse solution à la surpêche!
    La plupart des poissons élevés sont carnivores : les nourrir nécessite de grandes quantités de poissons sauvages. Pour 1kg de saumon, de bar ou de daurade d'élevage il faut 4kg de farine de poissons sauvages. Ce chiffre passe à 15 ou 20 kg pour 1kg de thon rouge d’élevage. L'élevage de poissons produit une quantité énorme de déchets de façon concentrée : l’ensemble des fermes d’élevage de saumon en Ecosse rejettent par jour autant de déjection que les 600 000 habitants d’Edimbourg, les élevages industriels nécessitent pour éviter la transmission des maladies l'utilisation massive d'antibiotiques. Les poissons qui "bénéficient" de ces traitements se retrouvent porteurs de germes extrêmement contaminants pour les poissons sauvages. Certains élevages de crevettes sont responsables de la disparition d'écosystèmes fragiles comme ceux des mangroves en Amérique du Sud.

    Il n'est pas question de cesser de consommer du poisson. L’urgence est d’arrêtez d’acheter les espèces qui proviennent toutes de méthodes de pêche causant de graves dommages à l'environnement, et d’achetez des produits de la mer pêchés localement, de consommez du poisson pêché en dehors des périodes de reproduction, de ponte ou quand les juvéniles sont petits. Bien qu’il nous soit moins familier que pour les fruits et légumes, il existe un calendrier des saisons pour les poissons, qui guide le choix de l’achat au fil des mois.

    Il n'est plus possible de citer aujourd'hui des espèces à consommer sans modération car plusieurs paramètres entrent en ligne de compte (état des stocks, méthodes de pêche utilisées, pollutions diverses). Consommez des espèces herbivores d'élevage comme le Tilapia ou le Pangasius ou des espèces comme le bar de ligne (attention à bien retrouver l'étiquette au niveau de l'ouïe).

    Liste des poissons à privilégier ou à éviter : poissons
    Calendrier des saisons des poissons : calendrier


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  • Deux milliards de victimes sur toute la planète

    Et soudain resurgit la faim

    « Le problème de la faim était déjà grave quand les prix de la nourriture étaient raisonnables et que le monde vivait une période de prospérité. Mais la crise alimentaire mondiale (2006-2008), suivie de la crise économique, a créé une situation catastrophique », constate M. Daniel Gustafson, directeur du bureau de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Or le Programme alimentaire mondial (PAM) a vu son budget passer de 6 à 3 milliards de dollars entre 2007 et 2008. Selon la FAO, 30 milliards de dollars par an suffiraient à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim d’ici à 2015. C’est moins d’un dixième des subventions accordées à l’agriculture des pays riches. A l’heure du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire qui se déroulera les 16 et 18 novembre à Rome, un problème fondamental reste posé : quel modèle agricole permettrait de nourrir les neuf milliards d’êtres humains que comptera la planète en 2050 ?

    Par Stéphane Parmentier

    « La faim n’est pas une calamité naturelle », souligne M. Olivier De Schutter, rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation (1). Elle est essentiellement le fruit de choix politiques inadaptés. Ce constat apparaît, à la fois, terrible et salutaire. Terrible par son ampleur : un milliard de personnes seraient sous-alimentées en 2009 selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) (2) ; deux milliards d’individus seraient atteints de malnutrition ; neuf millions en mourraient chaque année (3).

    Salutaire parce qu’on pourrait éviter la crise alimentaire en effectuant d’autres choix de société. Les solutions de rechange, techniquement réalistes et efficaces, constitutives d’un autre modèle de développement, ne manquent pas. Cependant leur identification suppose celle des causes du marasme.

    Il y a d’abord l’aggravation récente de la crise : une centaine de millions de victimes supplémentaires de la faim ont été recensées en un an. Cette catastrophe a été provoquée par l’explosion des prix agricoles internationaux en 2007 et 2008, diversement répercutée sur les marchés intérieurs des pays concernés (4). Le niveau historiquement bas des stocks a joué un rôle structurel majeur dans cette envolée. Selon l’ingénieur agronome Marcel Mazoyer, « la raison de la chute des stocks, c’est la baisse des prix des vingt-cinq années qui précèdent. Cela se passe ainsi tous les vingt-cinq ou trente ans, depuis deux cents ans. De 1975 à 2005-2006, les prix des matières premières agricoles sur le marché international avaient été divisés environ par six. Les stocks se vidaient petit à petit. En ce qui concerne les céréales, ils étaient tombés à moins de 16 % de la production et de la consommation mondiales. Arrivé à ce niveau, il suffit d’un rien pour que les prix explosent ».

    Chômage rural massif

    On peut aisément identifier l’étincelle qui met le feu aux poudres : la croissance rapide de la demande en agrocarburants aux Etats-Unis (2004-2005) et en Europe. S’exerçant sur des stocks déjà très faibles, cette pression provoque une hausse sensible des prix mondiaux de nombreux produits de base, dont le maïs et les huiles végétales (palme, soja, colza), respectivement utilisés dans la production d’éthanol et de biodiesel. Sur les marchés à terme de Chicago, New York, Kansas City et Minneapolis, l’intervention massive de fonds spéculatifs (5) précipite et amplifie les mouvements de hausse des cours, puis des prix. Facteur aggravant : le renchérissement du pétrole, qui entraîne celui des intrants chimiques, des transports et de l’énergie.

    Mais l’accroissement du nombre des nouvelles victimes de la faim ne s’explique pas uniquement par ces facteurs. Il résulte d’abord de l’extrême pauvreté qui caractérise leur quotidien — à plus forte raison lorsque les prix alimentaires flambent. Or 80 % des personnes touchées par ce phénomène sont des paysans : 50 % de petits cultivateurs, 10 % d’éleveurs et 20 % de paysans sans terre (6). Quant aux 20 % d’urbains parmi les victimes de la faim, il s’agit en partie de ruraux ayant migré vers les villes dans l’espoir d’une vie meilleure. La question devient donc : pourquoi tant de paysans vivent-ils dans la pauvreté ?

    La réponse paraît tristement simple : dans les instances internationales, nationales et régionales compétentes en matière de politiques agricoles, commerciales et autres, les décisions sont généralement prises sans tenir compte des paysans. En témoignent les mesures préconisées dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), des politiques d’ajustement structurel de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI), des accords de libre-échange et des politiques agro-exportatrices de certains Etats ou régions du monde comme les Etats-Unis, l’Union européenne, le Brésil...

    Ces mesures comprennent l’ouverture des frontières, l’abandon de la gestion de l’offre (adaptation de celle-ci à la demande), le démantèlement des mécanismes de stockage des excédents et des offices de commercialisation. Leur mise en œuvre va à l’encontre des intérêts et des droits fondamentaux des paysans. En alignant progressivement les prix intérieurs sur les prix internationaux, elle rend instables et incertains leurs revenus. En mettant brutalement en concurrence des agricultures aux écarts de compétitivité colossaux, elle encourage la généralisation d’échanges non durables de produits agricoles, dont les poussées soudaines d’importations constituent un bon exemple.

    A l’échelle d’un pays, une telle augmentation signifie un accroissement inhabituel des volumes du produit concerné combiné à une forte baisse de prix. Exerçant une concurrence insoutenable sur les denrées locales, elle provoque l’effondrement des prix intérieurs et des revenus agricoles. Ce faisant, elle appauvrit les paysans, détruit les modes de vie traditionnels des petits exploitants et engendre un chômage rural massif. Le phénomène n’a rien d’anecdotique. Entre 1984 et 2000, sept cent soixante-sept poussées soudaines d’importations ont été enregistrées dans dix-sept pays en développement (PED). Conduisant au déclin de la production des pays concernés, ces importations augmentent leur déficit alimentaire. Il en résulte une dépendance accrue aux importations et à l’évolution des cours internationaux pour assurer la sécurité des populations (7). On devine dès lors combien la récente flambée des prix a pu se révéler catastrophique dans les pays importateurs nets de nourriture.

    Le déséquilibre des forces en présence dans les chaînes agroalimentaires contribue aussi à la pauvreté rurale. La capacité des acteurs à peser dans la négociation des conditions d’approvisionnement varie en fonction du degré de concentration du secteur. Or celui de la production agricole est infiniment moins concentré que les autres. On estime à deux milliards six cent millions de personnes la population concernée et à quatre cent cinquante millions le nombre d’ouvriers agricoles. Dans le même temps, dix entreprises contrôlent la moitié de l’offre semencière et trois ou quatre sociétés la majorité des échanges mondiaux de chaque produit. La distribution, quant à elle, échoit à quatre ou cinq chaînes de supermarchés qui se partagent le marché dans chaque pays développé. Et qui montent en puissance dans les pays du Sud.

    Confrontés en aval et en amont à de véritables goulets d’étranglement, les paysans n’ont qu’une option : se plier aux exigences des autres maillons de la chaîne. Là encore, le déséquilibre des forces est lourd de conséquences : il permet aux distributeurs de s’approvisionner à très peu de frais, impose aux paysans des prix chroniquement inférieurs à leurs coûts de production et tire vers le bas les salaires déjà faibles des travailleurs de grandes plantations industrielles.

    Les facteurs d’appauvrissement des ruraux sont nombreux : manque d’accès à la terre, répartition historiquement très inégale des gains de productivité issus de la « révolution verte » (8), ou encore réduction de l’aide publique au développement. Ils présentent cependant un dénominateur commun : le renoncement du « politique » à garantir le développement d’agricultures paysannes durables

    Des solutions agroécologiques.

    Mettre un terme à la faim impliquerait un changement de cap radical visant à garantir ce développement dans le cadre de la souveraineté alimentaire (lire « Pour un modèle agricole dans les pays du Sud »). Une telle approche suppose des prix stables et rémunérateurs pour toutes les paysanneries du monde. Il faudrait pour cela disposer de systèmes efficaces de gestion de l’offre aux niveaux international, national et régional, fondés sur l’ajustement constant des productions et une protection variable aux frontières. Corollairement, rééquilibrer les relations entre acteurs paraît crucial, tant en renforçant le pouvoir des organisations paysannes qu’en réduisant celui de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution. Investir davantage est fondamental — mais pas dans n’importe quelles conditions. Les décennies de soutien à un modèle d’agriculture industrielle intensive ont montré leurs limites. L’agroécologie offre des solutions qui permettent d’accroître la productivité tout en contribuant à respecter la planète en limitant, notamment, l’impact sur le changement climatique.

    En avril 2008, près de soixante gouvernements signaient le rapport sur l’« Evaluation internationale des connaissances, des sciences et des technologies agricoles pour le développement (IAASTD) » (9). Réalisé par quatre cents chercheurs du monde entier, ce rapport pluridisciplinaire appelle à réorienter et à augmenter le financement d’une révolution agricole écologique. Il demande la mise en œuvre de politiques garantes de l’accès à la terre, aux semences et à l’eau potable. L’augmentation inédite du nombre de victimes de la faim en 2009 incite en effet à poser la question de fond : quel modèle agricole et alimentaire voulons-nous ?


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  • boycotter l'huile de palme

    boycotter les produits à base d'huile de palmePlus de 60% des chips, 49% des pâtes à tartiner (selon une enquête des Amis de la Terre) contiennent de l'huile de palme. Depuis le milieu des années 80 sa consommation a été multipliée par 6. Elle représente aujourd'hui 30% de la consommation d'huile végétale dans le monde et continue de croître de 3% par an.

    Le problème est que pour répondre à cette demande, la Malaisie et l'Indonésie entre autres (ils détiennent à eux deux 85% du marché mondial), défrichent des milliers d'hectares de forêts primaires. Cela n'est pas sans conséquence sur l'environnement. Ces fôrets sont d'abord l'habitat naturel d'espèces menacées telles que les orangs-outangs, les éléphants ou les tigres d'asie. Ainsi on considère qu'au rythme actuel des déforestations, les orangs-outans auront totalement disparus d'ici 12 ans. D'autre part, nombres de ces forêts primaires poussent sur des sols tourbeux qui stockent environ 14 milliards de tonnes de carbone, leur défrichage relache ce carbone dans l'atmosphère sous forme de C0². On estime cette libération à environ 1,8 milliard de tonnes de CO² par an.

    Moralité en éliminant les produits qui contiennent de l'huile de palme de votre consommation, vous participerez activement à la lutte contre le réchauffement climatique et à la protection d'espèces menacées, mais aussi à la protection de votre propre santé. En effet cette huile possède une teneur élevé en acides gras saturés, soupçonnés de favoriser les maladies cardio-vasculaires.

    Pour finir, sachez que des filières durables de production d'huile de palme existent d'ores et déjà (c'est pourquoi certains produits labélisés bio en contiennent) et qu'une certification pour cette huile pourrait voir le jour en 2008.


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