• Amalia Rodrigues

     

     

    Musiciennes - Portugal

    Amalia Rodrigues

     

     

    La "diva" du fado

    Musicienne (01/07/1920 - 06/10/1999)

     


    Amalia Rodrigues fait partie de ces artistes rares qui parviennent à incarner toute une culture. Pour le monde entier, sa voix bouleversante et la puissance de son interprétation en ont fait l’âme du Portugal.

     

    L'héritière du fado portugais



    Cinquième d'une famille de neuf enfants, Amalia Rodrigues est élevée par sa grand-mère maternelle. Elle commence dès 1939 à chanter des textes du compositeur Joaquim José de Lima dans les "maisons de fado" de Lisbonne, et notamment au club Retiro da Severa, sous le nom d'Amalia Rebordao. La jeune femme est en effet attirée depuis toujours par le fado, ce chant populaire portugais nostalgique et sensuel importé du Brésil au XIXe siècle à Lisbonne. Au Solar da Alegria, au Café La Gare, au Luso ou au Café Mondego, Amália reprend la gestuelle d'Alfredo Duarte Marceneiro, autre père du fado. C’est donc figée, les yeux fermés et l’expression pleine de supplice que la jeune femme interprète ses chants.

    Soixante ans de carrière internationale

    Madrid la découvre en 1942, suivi du Brésil deux ans plus tard, où elle enregistre un album. Elle y reviendra souvent, comme à Paris, où elle chante pour la première fois en 1949, chez Carrère, une boîte chic. En 1955, en jouant dans les Amants du Tage d'Henri Verneuil, Amalia accède à l'international. En 1956, l'Olympia la voit sur scène, soufflant la vedette aux Compagnons de la Chanson, à la veille de l'immigration portugaise. Suivront ensuite l'ABC, Bobino… où elle interprète, en français "Aïe mourir pour toi" de Charles Aznavour en 1957. 

    Désormais, Amalia est le Portugal. Sa présence sur scène et sa voix inimitable expliquent son rayonnement national et international. Mais la révolution des œillets de 1974 l’empêche de continuer à chanter le fado car on lui reproche de servir la dictature du Doutor Salazar. Elle doit alors attendre que les intellectuels récupèrent le fado pour resurgir. 



    Mais cette incarnation vivante de l'âme portugaise parvient sans mal à revenir sur le devant de la scène et dès 1985, elle triomphe dans la salle du Coliseu de Lisbonne. Décorée par le président de la République Mario Soares en 1990, elle fait ses adieux à la scène et s'installe au Portugal, au terme de soixante ans de carrière. Avec plus de cent-soixante-dix disques à son effectif, et une douzaine de films, on la compare parfois à la Callas. Elle décède à Lisbonne le 6 octobre 1999, à l’âge de 79 ans. Les restes de la chanteuse ont été transportés au Panthéon National de Lisbonne. C’est la première femme, parmi les Portugais illustres, à y entrer. Sa mort a été un choc pour l'ensemble des Portugais.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :