• Réunion

    GUIDE DU ROUTARD

    Réunion par Sonia Beillevaire
    Réunion © Sonia Beillevaire

    En plein hémisphère sud, à près de 10 000 km de l’Hexagone (ici appelé métropole), La Réunion, « l’île intense », flirte avec le tropique du Capricorne et ses amours sont toujours tumultueuses.
    Ici, le tourisme dit affinitaire continue de fournir près de la moitié de la clientèle du marché, mais le tourisme d’agrément a connu un rebond ces dernières années. L’île de La Réunion est vivante, surprenante, continuellement en mouvement. Des entrailles de la Fournaise jaillissent des flots de lave si puissants parfois qu’ils parviennent à gagner la mer pour créer de nouveaux territoires. Les vents violents ont façonné les côtes, et les cyclones la balaient régulièrement, mais tout ça fait partie du « paysage ».
    On a oublié l’épidémie de « chik » de 2006 comme on chasse un mauvais rêve, on repartira à l’assaut du Maïdo en guettant la poussée de la végétation et on finira la journée sur la plage. Une grande partie de l’île Bourbon est devenue parc national en 2007, puis les pitons, cirques et remparts ont été à leur tour inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco en 2010.


     À la Réunion, la nature semble exploser de tous côtés ! Que l’on soit au bord d’une falaise de lave noire comme du charbon, au pied d’un piton aiguisé et verdoyant, face à une kyrielle de chutes d’eau, perdu dans un cirque sauvage, au bord d’un lagon vert et bleu ou au-dessus de ce fameux volcan.
    L’autre richesse de l’île de La Réunion, c’est sa population, forte d’un métissage étonnant venu de tout l’océan Indien : Africains, Indiens, Malgaches, Comoriens et aussi Chinois se sont retrouvés ici pour faire revivre leurs traditions et en créer de nouvelles. Vous serez conquis par les Réunionnais, avec leurs coutumes, leur cuisine épicée, leurs redoutables punchs et leurs accents chantants. Les amoureux de bonne chère apprécieront aussi la richesse culinaire de La Réunion, ses plats à l'ancienne sauvegardés de mère en fil(le)s et ses saveurs pas forcément épicées.

    Statut : département français d'outre-mer, depuis le 19 mars 1946.
    - Superficie : 2 512 km².
    - Population : avec 839 000 habitants, c'est le département français d'outre-mer le plus peuplé ; 40 % a moins de 20 ans.
    - Chef-lieu : Saint-Denis.
    - Monnaie : l'euro.
    - Langues : le français et le créole principalement. Plusieurs autres langues encore bien vivantes : le tamoul (Indiens du Tamil Nadu), le gujarati (Indo-musulmans originaires du Gujarat), le chinois, le malgache ou encore le comorien.
    - Religions : catholique en majorité, musulmane et hindoue.
    - Patrimoine mondial de l'Unesco : pitons, cirques et remparts inscrits en 2010 ; le maloya inscrit en 2009 au titre de patrimoine immatériel.
    - Signes particuliers : densité de 332 hab./km² (3 fois la moyenne nationale) ; le volcan actif le plus au sud de la France.

    Économie

    À partir des années 1950, parallèlement à la départementalisation, la société créole est passée d'une économie de plantation à la société du Coca-Cola en l'espace d'une génération. De 1970 à 2000, le solde migratoire a d'abord été négatif avec un départ massif des Réunionnais vers la métropole, puis positif avec un retour au pays, l'arrivée des fonctionnaires, puis des investisseurs dans le tourisme ou encore des « décalés ».
    Certes, l’économie de plantation n’a pas totalement disparu : la filière canne reste la deuxième source de revenus sur l’île, après le tourisme. Cependant, avec la diminution des surfaces agricoles, en raison de la démographie galopante, la pérennité du secteur n’est pas assurée. On a donc imaginé de faire basculer les eaux d’est en ouest, afin de pouvoir irriguer les Hauts de l’Ouest, où il ne pleut pas suffisamment pour la canne. Projet ambitieux, énorme chantier qui concerne les cirques de Mafate et de Salazie et doit se terminer en 2015.
    Les sociologues parlent de société de télescopage entre le modèle créole et le modèle européen. Le taux de chômage constitue le record au niveau européen (60 % des jeunes au chômage fin 2011, selon l'INSEE). La moitié de la population active travaille pour l'État.

    Une croissance capricieuse

    Malgré ces constats alarmants, durant les années 2000, le département a aligné an un taux de croissance plus de 2,5 fois supérieur à celui de la métropole jusqu’en 2009. Le PIB était alors à son plus bas niveau depuis 1993.
    Une famille réunionnaise sur cinq vit des allocations familiales. En 2012, un tiers de la population active réunionnaise était au chômage (60 % chez les jeunes). Une tendance à la hausse qui suit les courbes nationales.
    Entre débrouille, petits boulots et vrais emplois (grâce au tourisme notamment), La Réunion semble à la fois tenir le cap et jouer de malchance.

    Un tourisme en hausse

    Oubliée l’épidémie de chikungunya de 2006 qui a déstabilisé La Réunion. Un séisme alors que le tourisme constitue la première ressource économique de l’île. Le creux de la vague et le manque d’investissement qui en ont résulté ont permis d’identifier des « points noirs » : dépendance du tourisme métropolitain, patrimoine mal connu, pas d’identité affirmée... Il s’agissait alors de relancer la machine et de développer l’économie en attirant plus de touristes.
    Parmi les solutions envisagées : faciliter l’octroi de visas pour les étrangers et s’intégrer mieux au grand bassin de l’océan Indien, créer de nouvelles structures hôtelières ou rénover certaines, etc.
    Les campagnes de communication ont payé puisqu’à l’automne 2008, La Réunion avait retrouvé son taux de fréquentation touristique de l’automne 2005 et la tendance à la reprise se confirmait en 2010, 2011 et 2012.
    L'île attire de plus en plus des touristes belges, allemands, chinois ou encore australiens.
    En dehors des espoirs placés dans Internet, La Réunion a su mieux valoriser ses nombreux atouts : une réserve marine et un parc national tout jeunes, l’inscription de ses « pitons, cirques et remparts » au Patrimoine mondial de l’Unesco en 2010, un tourisme vert et durable, axé sur la qualité, en contre-pied de la voisine île Maurice.
    Enfin, si l’on peut déplorer l’absence de voies de communication par mer ou par rail, la construction de la route des Tamarins, une quatre-voies dans les Hauts de l’Ouest a permis, depuis 2009, de désengorger la route du littoral.
    Dans un autre registre, un accord entre Air France et Corsair a conduit à une baisse significative du coût des billets d’avion entre mi-juin et mi-septembre, une heureuse initiative !

    Géographie Réunion

    L'île de La Réunion est située dans l'océan Indien et fait partie de l'archipel des Mascareignes, au même titre que l'île Maurice et la petite île Rodrigues.
    Parmi les îles voisines : Madagascar (800 km à l'ouest), l'île Maurice (200 km à l'est) et les Seychelles (bien plus loin au nord).

    N'imaginez pas l'île comme une vaste plage bordée de cocotiers (on n'est pas aux Antilles !). C'est avant tout une île volcanique et montagneuse ; le piton des Neiges culminant à 3 070 m, un ancien volcan, donna naissance à l'île en sortant des flots. Il constitue le premier massif montagneux, entouré de plusieurs sommets dépassant les 2 000 m.
    Plus à l'est, un second massif montagneux, celui du merveilleux piton de la Fournaise, séparé du premier par de hautes plaines : la plaine des Cafres et la plaine des Palmistes. L'ensemble (« l'intérieur », comme on dit ici) constitue l'âme et l'originalité de La Réunion. C'est l'attraction principale : sentiers de randonnée, paysages à couper le souffle, forêts, cascades, villages perdus

    (les « îlets »), etc.

     

    Côtes et littoral de La réunion

    Enfin, il y a le littoral : plus de 200 km de côtes, au pied des montagnes, dont 30 km de plages (essentiellement au sud-ouest). La côte ouest est appelée « côte sous le vent » (ce qui veut dire qu'il y en a peu), la côte est se nomme « côte au vent » (ce qui veut tout dire).
    Chaque pôle touristique a sa « capitale » : Saint-Paul/Saint-Gilles à l’ouest, Saint-Pierre au sud, Saint-Benoît à l’est et Saint-Denis au nord.
    Les côtes ne se ressemblent absolument pas. Un tour complet de l'île est donc nécessaire pour se faire une idée précise de la diversité de La Réunion : lagons et sable à l'ouest (protégés par une barrière de corail), falaises et lave au sud-est (à l'ombre du volcan). Les villes se cantonnent au littoral et l'industrie est quasiment inexistante : sucre de canne et tourisme

    essentiellement.

     

    Décalage horaire

    Ajouter 2h par rapport à l'heure d'été et 3h en hiver (de fin septembre à fin mars). Quand il est 12h à Paris, il est donc 14h ou 15h dans l'île, selon la saison. Il fait nuit de bonne heure et il y a peu de choses à faire après 20h (sinon la fête, bien sûr !). Vivez au rythme créole : levez-vous et couchez-vous avec le soleil.

    Langue créole

     

    La plupart des Réunionnais parlent le créole, même si la langue officielle est évidemment le français. De toute façon, le créole (comme le cajun ou le québécois) est un « parler » français, provenant du français parlé au XVIIe siècle et intègre des apports malgaches, tamouls, voire indo-portugais. Le créole de La Réunion est différent de ceux des Antilles ou de Guyane.
    Depuis quelques années, la langue créole est enseignée à l'université de Saint-Denis, et certains pensent que l'enseignement du français devrait se faire comme une langue étrangère chez les enfants de l'école primaire.
    Depuis l'année 2000, les cours d'histoire du primaire intègrent l'histoire de l'île et de la zone océan Indien. Dire qu'il aura fallu attendre le troisième millénaire pour arriver à cette révolution de programme... Et l'on peut sourire des slogans publicitaires sur le bord des routes ou des instructions d'un distributeur de billets en créole, sans parler des messageries des téléphones portables. On oublie tout simplement que plus de la moitié de la population ne parle en fait que le créole, que 111 000 Réunionnais étaient encore déclarés il y a peu illettrés ou analphabètes (Insee 2011) !

    Poste

    On trouve des bureaux dans toutes les villes de moyenne importance. Affranchissement habituel pour adresser du courrier (penser à surtaxer pour les autres pays de l'UE). Seule distinction, le délai : compter environ 3 jours pour qu'une lettre parvienne en France métropolitaine (ce qui, somme toute, est très raisonnable pour 10 000 km !). La Poste propose des tarifications intéressantes pour les colis.

    Téléphone et télécommunications

    Téléphone

    Téléphone fixe

    - De la France métropolitaine vers La Réunion ou inversement : composer directement le numéro du correspondant à 10 chiffres.
    Attention, d’un portable métropolitain vers un portable réunionnais, composer 00262 en premier, comme si vous appeliez à l’étranger.
    - Des autres pays d'Europe et du Canada vers La Réunion : composer 00262 avant le numéro de votre interlocuteur (sans le 0 et commençant par 262 pour une ligne fixe et 692 pour un portable). Dans l’autre sens, ne pas oublier l’indicatif du pays appelé.

    Possibilité d'appeler depuis les cabines avec une télécarte (Ekocard à tarif très avantageux, en vente dans les supermarchés et chez les marchands de journaux) ou une carte de paiement. Des cartes téléphoniques de sociétés privées (en général à code) proposent des tarifs intéressants pour appeler la métropole. Elles s'achètent dans les boutiques.

    Téléphone portable

    La Réunion est couverte par deux réseaux, SFR Réunion et Orange Réunion. Demandez l'option internationale à votre opérateur avant de partir. Normalement, le mobile se connecte automatiquement.
    En revanche, ne vous leurrez pas, ce n'est pas le tarif métropole qui est appliqué. À La Réunion, on est en France, mais pas pour le téléphone !
    Et si vous passez beaucoup d’appels sur La Réunion, mieux vaut acheter une carte SIM locale. ATTENTION : si le portable n’est pas débloqué (c’est-à-dire libre d’opérateurs), il ne pourra pas fonctionner avec la nouvelle carte SIM.

    Internet

    Quelques cybercafés dans les grandes villes et des cybercases dans les régions les plus reculées (parfois chez des particuliers). Les tarifs vont de gratuit à très élevés. Les chambres d'hôtes et hôtels s'y mettent petit à petit, mais on est encore loin du niveau de prestation de la métropole.

    Cuisine

    Essentiellement créole, même si on trouve des restaurants indiens, chinois et bien sûr « métros », la cuisine réunionnaise est bonne, copieuse et souvent épicée. On y sent une nette influence indienne. Les recettes rappellent aussi les plats malgaches et africains.
    Les produits locaux sont pour beaucoup dans l'originalité de la cuisine réunionnaise. Certains fruits cueillis verts sont avant tout cuisinés en tant que légumes. Ils sont utilisés comme fruits une fois mûrs.
    Les restaurants ferment généralement tôt, midi et soir (sauf sur la côte ouest,

    et encore !).

     

    Viande ou poisson ?

    Comme viande, on trouve surtout des volailles (poulet en cari, canard fumé), de temps en temps du cabri, du porc ou du bœuf et parfois même du kangourou et de l'autruche dans les restaurants.
    En poissons et crustacés, au choix : espadon, marlin, thon banane, grosses crevettes (les camarons) et langoustes (chères les unes comme les autres). À Salazie et à la rivière Langevin, truites d'élevage.

    Les plats traditionnels créoles

      

    - Le cari : il est de tous les menus. À La Réunion, un repas traditionnel sans cari est presque impensable. Il y a le cari-poulet (le plus fréquent), le cari-poisson, le cari-zourites, le cari-langouste, etc. En fait, on met quasiment ce qu'on veut dedans !
    Le cari est une préparation non pimentée qui respecte des règles de base : dans une cocotte en fonte (règle impérative), saisir la viande ou le poisson, faire réduire des tomates et ajouter curcuma (safran-pays), ail et oignon, puis laisser mijoter. Bien sûr, il existe des variantes.
    L'accompagnement est tout aussi important : du riz et des petits bols remplis l'un de grains (légumes secs en sauce, généralement lentilles ou pois), l'autre de brèdes (feuilles de certaines plantes, malheureusement de moins en moins servies), sans oublier les rougails (condiments en principe très pimentés).
    Manger le cari répond à tout un cérémonial : se servir en premier du riz, sur lequel on dispose les grains, puis la viande ou le poisson (ou autre) et enfin les condiments. Ne pas mélanger le tout !
    - D'autres plats ressemblent beaucoup au cari et sont aussi très fréquemment proposés : c'est le cas du massalé (mélange d'épices) et du boucané (manière de préparer certaines viandes), mais surtout du rougail.
    - Le rougail : préparation quasiment identique à celle du cari, à la différence près que la cuisson des épices, oignons, etc., se fait à feu vif et qu'il n'y a pas de curcuma. Le rougail que vous trouverez le plus fréquemment dans les restaurants est le fameux rougail-saucisse. Il existe d'autres variantes.
    - Les civets : les Réunionnais cuisinent beaucoup de civets ; civet coq, civet zourites, civet canard, civet cerf.
    - Le pâté créole : le pâté créole est aux Réunionnais ce que la dinde aux marrons est aux habitants de la métropole, un plat des grandes occasions. Ce pâté se présente sous forme de tourte, avec une pâte brisée ou briochée, et comme garniture une farce de poulet ou de porc agrémentée d'épices, de tomates, d'oignon, d'ail... et d'une goutte de vermouth.

    Les principaux fruits de La Réunion

    Les marchés débordent de fruits. Outre les ananas, les mangues, les avocats, les bananes, les cocos et les pêches, on trouve une ribambelle de fruits tropicaux. Paradoxalement, les restaurants en servent peu.
    Citons l'ananas, la banane, la carambole, le fruit de la Passion, le goyavier, le litchi, la mangue, la papaye, le tamarin...

    Boissons

    On trouve des vins français de bonne qualité à prix corrects dans les grandes surfaces, mais ils voyagent par bateau et même par avion. Puisque vous êtes dans l'océan Indien, ce sera peut-être plutôt l'occasion de goûter aux vins du « nouveau monde » comme ceux d'Afrique du Sud, souvent de très bonne qualité.
    On trouve à La Réunion une grande variété de bières d'importation (dont la Phoenix de l'île Maurice), mais les vedettes incontestées sont la Bourbon, appelée Dodo, et la Fischer, toutes deux brassées sur place, cette dernière sous licence. Depuis 2011, la Dodo a une petite sœur : la Métiss, Dodo fruitée (aux letchis).
    La région de Cilaos, dans l'intérieur, produit les seuls vins de La Réunion. Le vin isabelle, très sucré, se prend en apéritif. D'autres cépages ont été introduits à Cilaos, qu'on déguste à table.
    Cilaos est par ailleurs bien connue dans l'île pour sa production d'eau pétillante.
    Mais la vraie boisson « nationale » est le rhum, omniprésent.

    Le rhum

    Les insulaires ne se sont pas contentés de fabriquer du sucre avec la canne. Ils produisent aussi énormément de rhum. Mais la qualité diffère selon la matière première utilisée, le jus de canne (rhum agricole et vieux rhum) ou la mélasse (rhum dit « traditionnel »).
    Attention au rhum maturé (moins de 3 ans) : léger en apparence mais redoutable...
    Avec le rhum, on peut confectionner des rhums arrangés, des punchs (avec jus de fruits et épices) ou des cocktails.
    N'oubliez pas de goûter au café-vanille. On trouve dans les supermarchés des bouteilles « Pause Café », qui sont en fait des punchs café-vanille au goût de liqueur de café.

    Le rhum arrangé

    À La Réunion, « arranger » le rhum est un sport national. C'est un mélange de rhum traditionnel et de beaux fruits qu'on laisse macérer de 6 mois à 2 ans avec le faham, une orchidée sauvage. Un peu comme les eaux-de-vie de nos campagnes.
    Tous les fruits tropicaux de La Réunion servent à faire des rhums arrangés qui portent bien leur nom : rhum-coco, rhum-vanille, rhum-ananas, etc.


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  • Belle île est la plus grande des îles bretonnes. Elle fait partie du Morbihan et doit son nom à la beauté et à la variété de ses paysages. Belle île en Mer offre de nombreux contrastes qui la rendent très attractive et propose un environnement exceptionnel.



    L’île se compose de quatre communes : Le Palais, Sauzon, Bangor et Locmaria. Chacune à ses particularités et ses sites à visiter. Prenez donc le temps de voir tous les coins et recoins de Belle île en Mer.



    Le Palais est la commune la plus peuplée de Belle île. C’est aussi le port principal de l’île. Au dessus du port se trouve la Citadelle Vauban. C’est un ancien fort royal qui est en grande partie visitable. L’église du Palais de style art-déco possède de très beaux vitraux et des orgues exceptionnels. Promenez-vous le long des quais et admirez les activités portuaires. Découvrez le quartier des Sables, qui comme son nom l’indique a été construit sur une ancienne plage. Au 18ème siècle, pendant la pêche à la sardine, toutes les maisons et les ruelles sentaient la sardine !

     



    Sauzon est un ancien petit port de pêche qui se développe en port de plaisance. Bien abrité des vents, tout y reflète la tranquillité ! Les petites maisons situées le long des quais ont de jolies façades aux couleurs pastel. De nombreuses plages et petites criques vous permettront de profiter de l’Océan. Le port de Sauzon fut maintes fois peint par les artistes les plus célèbres. Que voir dans ce coin de l’île ? La pointe des Poulains et le phare cerné par la mer à marée haute. A marée basse, vous pourrez en faire le tour. La réserve ornithologique, également à la pointe, accueille différentes espèces d’oiseaux commes les goëlands bruns ou argentés, les craves ou encore les corneilles à bec et pattes rouges. Sauzon a la particularité d’avoir deux menhirs qui ont été surnommés "Jean et Jeanne". Vous pourrez également admirer les très belles côtes sauvages lors de vos moments de détente sur la plage.



    Bangor se trouve à l’intérieur des terres de Belle île en Mer. Cette commune est d’une étrange beauté comme a pu le montrer Monet dans son tableau représentant les aiguilles de Port Coton. Découvrez le Grand Phare de Bangor. C’est un des plus puissants phares présents sur les côtes françaises. Vous pouvez monter l’escalier en colimaçon et admirer le panorama exceptionnel à une hauteur de 84 mètres au dessus du niveau de la mer. Passez devant le menhir la Pierre Sainte Anne et prenez vous en photo avec cet énorme rocher de 3,50 mètres de haut pour plus de 6 tonnes. La plage de Herlin et la plage de Baluden vous séduiront avec leur caractère tout ce qu’il y a de plus naturel !



    L’activité économique de Locmaria repose, au contraire des autres communes, sur l’agriculture et non sur les activités de la mer. Découvrez les très belles côtes de Locmaria en vous promenant sur les sentiers côtiers de l’île. Du nord au sud, vous verrez des aspects bien différents : au sud, vous vous promènerez sur la Côte Sauvage au milieu des hautes falaises au paysage rude ; tandis qu’au nord vous découvrirez de grandes étendues de plages de sable. Prenez le temps de vous rendre dans la jolie église de Locmaria.


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  • Canaries

    Canaries par Pierre Rollini
    Canaries © Pierre Rollini

    Plages de sable fin, cratères et forêts alpines, champs de lave et déserts : les sept îles de l’éternel printemps font bel et bien partie d’un même archipel, les Canaries, mais ne se ressemblent guère. Il y a Lanzarote, l’île en noir et blanc, les plages interminables de Fuerteventura, les dunes et le charme colonial de Las Palmas de Gran Canaria, les vergers et dragonniers de Ténérife... Quant aux plus petites îles des Canaries, on s’émerveille des trésors écologiques que recèlent La Palma et La Gomera, on se laisse charmer par une foule de légendes de la mystérieuse et inaccessible El Hierro.
    Mais alors, laquelle choisir à l’heure de faire ses valises ? Ceux qui se rendent aux Canaries à la recherche du soleil reviendront émerveillés par la beauté des volcans. Ceux qui cherchent le repos et la tranquillité loin des plages bondées constateront que l’on peut associer randonnées et baignades dans des criques isolées. Mais si, on vous le promet, elles existent encore ! L’essentiel du tourisme balnéaire aux Canaries se regroupe dans quelques épicentres des îles principales, laissant et aux plus aventuriers d’entre vous la possibilité de séjourner dans les recoins les plus authentiques.
    De nos jours, les intrépides navigateurs à la voile y font leur dernière escale avant de se lancer dans l’Atlantique, réécrivant ainsi l’histoire de Christophe Colomb à chacun de leurs passages. Certains y verront un avant-poste de l’Afrique ; d’autres, un trait d’union entre l’Europe et l’Amérique du Sud. Les Espagnols, eux, considèrent les Canaries comme leurs tropiques.
    En tout cas, cet archipel ne cesse de nous séduire par leurs paysages contrastés et par leur exotisme à la portée de plus d’une bourse. Là, à 3h des principales capitales européennes et loin, bien loin des jungles en béton.

    Carte d'identité Canaries

    - Statut : communauté autonome d'Espagne.
    - Superficie : l’archipel se compose de sept îles majeures et de quelques îlots. Il s’étire sur 450 km couvrant une superficie totale de 7 447 km². Géographiquement, l’archipel des Canaries fait partie de la Macaronésie, une zone d’origine volcanique située au nord-ouest des côtes africaines. Les Canaries sont rattachées politiquement au Royaume d’Espagne.
    - Population : 2 218 344 (estimation 2012) pour l’ensemble de l’archipel.
    - Densité : 298 hab./km².
    - Capitales administratives : Las Palmas pour la province de Gran Canaria et Santa Cruz pour la province de Ténérife. La province orientale de Las Palmas englobe les îles de Grande Canarie, Lanzarote et Fuerteventura ; la province occidentale de Santa Cruz de Ténérife concentre les îles de Ténérife, La Gomera, La Palma et El Hierro.
    - Capitales régionales : La Palma de Gran Canaria (Grande Canarie) ; Santa Cruz de Ténérife (Ténérife) ; Arrecife (Lanzarote) ; Puerto del Rosario (Fuerteventura) ; San Sebastián de la Gomera (La Gomera) ; Santa Cruz de la Palma (La Palma) et Valverde (El Hierro).
    - Chef de l'État : le roi Juan Carlos Ier de Bourbon (depuis novembre 1975).
    - Chef du gouvernement : Mariano Rajoy (Parti populaire), depuis décembre 2011.
    - Gouvernement : les Canaries ont un statut particulier dans le système espagnol des communautés autonomes et possèdent un gouvernement indépendant et un Parlement propre de 60 sièges. L'actuel président du Gouvernement autonome des Canaries est Paulino Rivero (depuis 2007).
    - Régime : monarchie parlementaire.
    - Population : d’origine ibérique, immigration provenant notamment des pays africains voisins (Maroc, Mauritanie, Sénégal, Côte d’Ivoire, Sierra Leone, etc.).
    - Religion dominante : le catholicisme.
    - Langues : le castillan (espagnol) est la langue officielle.
    - Principales activités : tourisme, agriculture, pêche.

    Économie

    Le secteur tertiaire contribue à l'économie de l'archipel pour près de 75 %. Le tourisme est une activité majeure.
    L'industrie est principalement centrée autour des activités portuaires, pétrolières et agroalimentaires. Les produits de l'agriculture (céréales, fruits et légumes...) sont exportés vers l'Espagne et l'Union européenne.

    Cuisine et boissons Canaries

    Cuisine

    La cuisine canarienne se caractérise par la simplicité de sa préparation et par la fraîcheur de ses ingrédients. L'emplacement de l'archipel entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique a donné naissance à une cuisine aux influences multiples. La cuisine canarienne se nourrit ainsi d'influences espagnoles et portugaises, latino-américaines et africaines. Mais aussi de l'influence des Guanches, les aborigènes des Canaries, premiers habitants de l’archipel.
    Les îles ont aussi une production locale importante que l’on ne trouve nulle part ailleurs en Europe : bananes naines ou rouges, avocats, papayes, mangues...

    Pommes de terre

    Les pommes de terre (papas) sont un ingrédient incontournable de la cuisine canarienne.
    On trouve 23 variétés de pommes de terre aux Canaries, cuites avec leur peau dans de l’eau salée. Les papas arrugadas, des pommes de terre fripées, se mangent avec la peau, assaisonnées des sauces canariennes, les mojos. Les pommes de terre sont ainsi accompagnées de mojo rouge (ou picón), une sauce pilée à base d’ail et de poivron, et de mojo vert, à base de coriandre.
    Les tapas (appelées enyesques dans les îles orientales) se composent essentiellement de papas arrugadas. D’autres petits plats servis en apéritif incluent le chorizo (en particulier celui de Teror à Gran Canaria), le fromage de chèvre et les olives.

    Soupes et potages

    Une autre surprise culinaire. Le ragoût de papas est un pôtage aromatique à la coriandre. Il existe aussi de bonnes soupes à l’ail, au jaramago (ou sisymbre, sorte de radis) au cresson, aux lentilles ou aux pois chiches. Plus originaux sont les bouillons et les soupes au riz avec du poisson, la soupe de pain, et le rancho, à base de vermicelles, viande et pois chiches.

    Autres spécialités canariennes

    Quant aux plats principaux, on remarque le puchero, un pot-au-feu avec du porc et du chorizo accompagné de pois chiches, de patates douces, de courges, de courgettes et de maïs.
    L’une des spécialités est le conejo frito en salmorejo. Il s’agit de lapin mariné dans une sauce à base d’huile, vinaigre, cumin et piments, puis cuisiné à la poêle. Le lapin demeure l’une des viandes les plus populaires, suivi du porc et du cabri (baifo). On les utilise plutôt pour donner plus de goût que comme ingrédient principal. À Gran Canaria, on prépare la cuisse de porc au four enveloppée dans les chicharrones (la croûte), qui sont en fait des morceaux de peau du cochon bien croustillants.

    Poissons

    Les pêcheurs canariens répertorient plus de 700 espèces de poissons dans les eaux de l’archipel.
    Les plus connus sont le mérou, le cabillaud, le bar, le maquereau, la daurade et le vieja, une sorte de poisson-perroquet souvent servi avec de la sauce verte à la coriandre. Une autre façon de les consommer est en sancochados, à base de poisson salé et séché, puis bouilli. On l’accompagne de pommes de terre, de boulettes de gofio et de petits morceaux de banane.
    Côté fruits de mer, la pieuvre à la vinaigrette est l’une des grandes spécialités, tout comme les calamars et les gambas al ajillo (petites crevettes frites avec de l’ail).

    Gofio

    Le gofio est une farine grillée composée soit de blé, de maïs ou d’orge qu’on utilise pour épaissir les soupes ou pour préparer des desserts, grâce à son léger goût de noix. L’un des plats les plus populaires à base de gofio est le gofio escalado (ou escaldón), pétri dans du bouillon de poisson, avec de la purée et des tripes de porc, le tout relevé avec une pointe de pimentón (sorte de paprika).

    Épices

    Le climat privilégié des îles donne à la cuisine des saveurs épicées. L'utilisation des épices et herbes aromatiques fait toute la saveur des spécialités canariennes : coriandre, cumin, thym, laurier, safran, paprika, anis, persil...

    Fromages

    Les fromages bénéficient d'une AOC. Ils vont du queso tierno (frais) jusqu’au curado (affiné). Ils sont élaborés avec du lait de chèvre et de brebis, et parfois celui de vache comme le Flor de Guía (75 % brebis, 25 % vache). Il s’agit d’une spécialité de la Grande Canarie que l’on déguste au printemps et en été. Son goût est légèrement amer du fait qu’on y ajoute la fleur du chardon

    Desserts

    On trouve de nombreux fruits tropicaux, comme la banane des Canaries, l'ananas, la mangue, la goyave...
    Beaucoup de desserts, et notamment des puddings, assaisonnés avec de l'amande, ou du miel de palme, comme la cuajada ou encore le leche asada, une sorte de crème caramel. Le quesillo canario s’apparente au cheesecake, tandis que la mousse de gofio est une crème onctueuse au goût de noisette. À la Grande Canarie, n’oubliez pas de déguster une glace ou un flan avec du bienmesabe, une marmelade à base d’amandes et de miel.

    Les boissons

    Non alcoolisées

    On trouve pas mal de sources d’eau minérale dans presque toutes les îles. Les autochtones vont s’approvisionner directement à la source en portant des amphores en terre cuite nommées botijos. Bons jus de fruits également, mélangés avec de la papaye ou de la mangue.
    Le café au lait connu sous le nom de barraquito ou leche-leche est une vraie friandise. On le prépare avec du lait condensé et du lait normal, auquel on ajoute de l’écorce de citron et quelques gouttes de liqueur de café.

    Alcoolisées

    Les vins canariens, rouges et blancs, ainsi que les cépages autochtones tels les Listán Negro, Listán Blanco et Negramol jouissent d’une bonne réputation. Ténérife possède 5 appellations d’origine contrôlées et excelle dans les rouges (vignobles dans les cendres volcaniques), tandis que les vignobles de Malvoisie à Lanzarote donnent un bon blanc sec. On remarque aussi des bons tintos de Gran Canaria et des muscadets de Lanzarote.
    La bière de Gran Canaria est la Tropical, celles de Ténérife s’appellent Dorada et Reina.
    Le rhum est l’autre grande production locale. Le rhum Aldea est produit de manière artisanale à La Palma. Goûtez également au rhum-miel de Gran Canaria, en apéritif ou en digestif.


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  • Madère

    Madère par Jean-Pol Radu
    Madère © Jean-Pol Radu

    Sur fond lusitanien, l'archipel de Madère est un enfant des mers saupoudré de notes exotiques.
    Madère réunit, au milieu de l’océan, climat à la douceur légendaire et flore exubérante, qui lui vaut son surnom d'« île aux fleurs », montagnes volcaniques déchirées par l’érosion et vertigineux à-pics. Surpeuplée, l’île de Madère est une citadelle entaillée de toutes parts, avec ses parcelles de vigne indomptables accrochées aux pentes. À Funchal, capitale anglophile s’élevant en amphithéâtre vers les cimes, les paquebots accostent nombreux, comme au début du XXe siècle, lorsque l’aristocratie de l’Europe venait y goûter un mélange de tropiques et de sophistication. Au-delà des vagues s’ancre le reste de l’archipel : la petite Porto Santo, réputée pour sa longue plage de sable clair.
    Madère est baigné par un climat exemplaire. La végétation est foisonnante : camélias en fleurs en février, azalées roses à la fin du printemps, bougainvillées, mimosas, amaryllis, oiseaux de paradis symboles de l’île, flamboyants occupant les places des villages, jacarandas pleurant leurs pétales mauves dans les rues…
    Madère est devenu un jardin grandeur nature. La moindre terre disponible a été mise en culture, notamment grâce à l’ingénieux système d’irrigation des levadas, des canaux récupérant les eaux de pluie. Toutes les parcelles, ou presque, sont travaillées à la main.
    L’avènement du tourisme, puis l’entrée du Portugal dans l’Union européenne ont toutefois modifié bien des choses et, surtout, inversé la tendance à l’émigration. On vient désormais de toute l’Europe à la recherche d’une vie aussi douce que l’air

    Géographie

    L’archipel de Madère est constitué de l’île principale du même nom (740 km²), de l’île de Porto Santo (42 km²), ancrée à 50 km au nord-est, et de deux archipels déserts de trois îles chacun, les Desertas et les Selvagens (15 km² en tout). Le premier se trouve au sud-est de Madère, à 11 milles marins au large, le second bien plus loin (163 milles), à l’approche des Canaries.
    Madère est située à 980 km de la côte portugaise, 800 km de la plus proche des Açores, 600 km du Cap Juby au sud du Maroc et 460 km des Canaries.
    L’archipel, tout comme les Canaries, s’ancre sur un vaste plateau sous-marin rattaché à l’Afrique et à l’Europe, dont la profondeur oscille entre 2 000 et 4 000 m. Chacune des îles est le fruit d’une longue succession d’éruptions, qui amena un jour les volcans sous-marins à émerger.

     

    L'île de Madère grandit tant et si bien qu’elle culmine aujourd’hui à 1 861 m au Pico Ruivo et affiche une morphologie des plus accidentées, où dominent pics ciselés par l’érosion et plateau d’altitude, entre lesquels s’insinuent vallées et ravins. Au fil du temps, la végétation a colonisé cet espace vierge, donnant jour à une immense forêt de lauriers sauvages, dont la majeure partie a malheureusement disparu - les premiers colons y mirent le feu qui, dit-on, ne cessa de brûler durant sept longues années… C’est elle qui a donné son nom à Madeira (« bois »). Ses derniers vestiges ont été classés au patrimoine mondial par l’Unesco. Primaire à environ 90 %, cette forêt abrite nombre d’espèces endémiques. Les courants et les oiseaux ont apporté sur l’île toutes sortes d’espèces végétales africaines et européennes.

    L'île de Porto Santo offre un visage très différent : nettement plus plate et sèche que Madère, elle en est presque l’antithèse. Oubliez les criques rocheuses et les vagues agressives, ici le sable règne ! La plus belle plage s’étend sur 9 km. Sa « capitale », Vila Baleira, regroupe l’essentiel de la population.

    Les îles Desertas et Selvagens sont aussi d’origine volcanique. Les unes et les autres étaient autrefois fréquentées pour les producteurs de rouge de cochenille, une teinture issue de ce petit insecte broyé qui vit sur les agaves. Le premier connut même quelques tentatives d’implantation. Chaque archipel forme aujourd’hui une réserve naturelle, où l’on peut rencontrer des oiseaux marins et, dans les Desertas, une colonie de rares phoques moines.

    Climat

    Madère fait partie de ces rares endroits que l’on peut visiter toute l’année : à la même latitude que le Sud marocain, l’île bénéficie toute l’année d’une grande douceur, évidemment tempérée par l'altitude. Le climat est subtropical, avec des températures tempérées et une faible amplitude termique.
    Il fait en moyenne 17-18 °C en hiver, et 23-24 °C en été sur les côtes. Les minimales tournent autour de 10 °C, et les maximales dépassent rarement les 30 °C, influence maritime oblige.
    En montagne, c’est une autre histoire : les nuages s’accrochent et les pluies sont parfois virulentes, surtout d’octobre à décembre. Le printemps est la saison idéale pour profiter de la débauche florale de l’île et le début de l’automne pour assister aux vendanges. La température de l’océan bénéficie

    du Gulf Stream.

    Le développement du tourisme

    Véritable manne, le tourisme a permis à Madère de sortir de l’ornière et d’envisager plus sereinement l’avenir. Le développement des low-costs a entraîné une augmentation de la fréquentation touristique : Anglais (presque 25 % des visiteurs), Allemands (17 %) et même des Français (5,5 %). Du soleil pas cher et de la douceur au cœur de l’hiver : que demander de plus ?
    Au cours des 20-25 dernières années, les revenus générés ont vu bon nombre de Madériens expatriés en Amérique latine ou du Nord revenir au pays pour y profiter d’une vie plus agréable.
    La médaille a son revers dans quelques secteurs de l'île, comme, à l'ouest de Funchal, la multiplication des résidences secondaires et des complexes hôteliers. Mais il reste beaucoup d'autres endroits à découvrir dans cette île qui regorge de joyaux naturels, particulièrement sur la côte Nord.

    Traditions Madère

    Les Madeirois

    Réunis par une ferveur toute catholique (90 % de la population) et un goût vibrant pour la fête, les Madériens ont un caractère bien trempé. La pêche au cachalot, en simple canot à rames, abandonnée seulement au début des années 1980, témoigna longtemps de cette bravoure qui les animait.
    Paradoxalement ouverts aux horizons lointains et centrés sur la terre, les Madeirois sont longtemps restés isolés, d’un village à l’autre. Ils sont fiers de leur tradition d’autarcie. Malgré un sens aigu de l’entraide et de l’intérêt commun, chaque communauté, chaque hameau a ainsi cultivé avec entrain son caractère.
    Comme partout au Portugal, la famille, l’apparence et les signes extérieurs

    restent importants.

    Folklore

    À Madère, on ne badine pas avec la loi (certaines tout au moins) : toutes les fleuristes sont tenues de porter le costume traditionnel ! Voilà qui vous vaudra une sortie colorée au marché de Funchal…
    Cela mis à part, les fêtes, nombreuses, conservent une certaine importance, qu’elles soient religieuses ou liées au cycle des saisons et de la terre. Elles permettaient jadis au peuple, soumis à de rudes conditions de vie, de souffler un peu. C’est un moment privilégié pour entrer en contact avec les îliens, toujours accueillants.

    Le carnaval, en février ou mars, résonne au son des écoles de samba de retour du Brésil.

    Puis vient le temps de la fête de la fleur, au printemps ; un magnifique cortège traverse alors la capitale.

    Pâques est naturellement célébré dans ce bastion catholique, mais finalement pas autant que les fêtes mariales, en août - pèlerinage de São Vicente à Porto Santo, puis à l’église Nossa Senhora do Monte à Madère.

    Vient ensuite le temps des vendanges, le plus attachant. Plusieurs bourgs accueillent l’occasion avec faste. Parmi eux, on aime bien Estreito de Câmara de Lobos, agrippé à flanc de terrasses au-dessus du joli port de Câmara. La deuxième semaine de septembre, le village revêt pour l’occasion les costumes colorés d’autrefois et ressort les vieux instruments, triangles, machetes (guitares) et étranges brinquinhos décorés de poupées.
    Tout commence de bon matin par une cueillette symbolique, au cœur des carrés de vigne. Sous les treilles, les paniers d’osier s’emplissent de grappes lourdes et charnues, avant d’être déversés dans de grandes corbeilles. Les enfants, les grands-mères, tout le monde met la main à la pâte. Une heure passe avant que le cortège ne s’ébranle : on regagne le centre en une sorte de procession. Certains hommes en gilet et bonnet de laine à pompon transportent les panières, d’autres les borrachas (outres de peau) jadis utilisées pour apporter le vin de la lointaine côte nord jusqu’à Funchal.
    Étapes suivantes : fouler les grappes aux pieds, avant de goûter le jus et, surtout, le nectar de l’année passée, distribué gratuitement à la ronde. Santé !

    À Porto Santo, septembre est l’occasion du festival de Colomb : pendant trois jours, costumes et répliques de bateaux sont à l’honneur. Histoire de ne pas oublier que le navigateur épousa la fille du capitaine donataire de l’île…

    On termine l'année sur la Saint-Sylvestre, par un spectaculaire feu d’artifice sur la baie de Funchal ; on vient du monde entier pour l’admirer

    Transports Madère

    Avion

    La TAP relie Funchal à Paris, Marseille, Lisbonne et Porto. L'île de Porto Santo est elle aussi reliée à ces 4 villes. L'aéroport de Madère est en réalité situé à Santa Cruz, à 10 km de Funchal. Avec les taxes, les vols reviennent environ 2 fois plus cher que le bateau.
    Par ailleurs, la compagnie portugaise SATA assure des liaisons directes Paris-Funchal.

    Ferry

    Le ferry de la Porto Santo Line assure des liaisons quotidiennes entre Funchal, sur l'île de Madère, et l'île de Porto Santo. La traversée dure 2h15. Compter 56,70 € l'aller-retour en haute saison. Plus d'infos sur les tarifs du ferry dans la rubrique consacrée au budget.

    Bus

    L’île de Madère est desservie par des bus à une fréquence faible. Certains sites isolés ne sont accessibles qu’en voiture ou en taxi (pour les départs de randonnées, par exemple). Autre inconvénient des bus : leur lenteur. L’office de tourisme de Funchal fournit un livret regroupant les horaires.

    Voiture

    La voiture procure évidemment une liberté de mouvement inestimable, et permet de voir bien plus de choses que si l’on s’en remettait aux seuls transports en commun. Les locations coûtent à partir de 200 € la semaine pour une voiture de catégorie A. Il faut être âgé d’au moins 21 ans, présenter un permis de conduire national et une carte verte.
    Les routes sont assez bonnes, mais dans l’ensemble très tortueuses. La voie est parfois étroite, et souvent à flanc de falaise. On n’avance donc que très doucement (40 à 50 km/h, pas plus), sauf sur les sections où de nouvelles routes entrecoupées de ponts et de viaducs, financées par l’Union européenne, ont été construites. Plus pratiques, certes, mais ceux-ci défigurent des pans entiers du littoral sud.
    À Funchal, le trafic est souvent dense et les places de parking rares. Mieux vaut alors emprunter la navette de votre hôtel, un taxi ou un bus urbain pour relier le centre aux hauteurs de la ville.
    À défaut de voiture, on peut tout à fait envisager de louer une moto ou tout autre deux-roues. C’est même sans doute préférable à Porto Santo, où les distances sont courtes (il existe aussi un service restreint de bus).

    Cuisine

    La cuisine portugaise, largement présente à Madère, avec quelques variantes locales, s’oriente à part égale vers les produits de la mer et ceux de la terre. Le poisson, frais pêché, le maïs, les légumes, préparés à l’huile et souvent à l’ail, constituent la base de l’alimentation. La viande demeure très appréciée. Les repas sont souvent accompagnés d’un bon vin du continent.

    Hors-d’œuvre (Acepipes)

    Même en plein été, on vous proposera souvent une soupe : sopa de tomate e cebola (tomate et oignon), de legumes gratinada (gratinée aux légumes), caldeirada (soupe de poisson). Vous trouverez aussi des salades de tomates, de thon (parfois frais, souvent en boîte), etc.

    Plats de viande

    Porc et bœuf sont les deux viandes favorites des Madériens, le plus souvent bouillies ou préparées en ragoût, ou encore cuisinées au vin et à l’ail.
    En accompagnement, vous rencontrerez le milho, une farine de maïs le plus souvent frite, des pommes de terre, du riz et des inhames (ignames), au goût rappelant la patate douce.
    Parmi les plats traditionnels locaux, citons l’emblématique espetada, une grande brochette de bœuf saupoudrée de gros sel, enfilée sur une branche de laurier et souvent grillée sur un feu de brindilles du même arbre - plus spécifiquement réservée aux jours de fête.
    Le caldo verde est un mélange de boudin noir et de chorizo servi avec du chou vert et de la purée de pommes de terre. Typiques également, les tripes aux haricots. Bref, des plats de la terre, parfois un peu roboratifs.

    Poissons

    Il y aurait, dit-on, 365 façons d’accommoder la morue (bacalhao), autant que de jours dans l’année. En réalité, comme la plupart des poissons, la morue est le plus souvent simplement grillée. Sardines, rouget, poulpe, langouste, crevettes et gambas connaissent le même sort.
    L’espada, un poisson noir, long et plat, est préparé de diverses façons : poché dans du vin avec oignons et tomates, pané, grillé ou encore mijoté en ragoût avec haricots, tomates et épices.
    Le bife de atum (steak de thon), très courant, est souvent lui aussi servi grillé, aux oignons, avec du citron ou une sauce au vinaigre balsamique. Simple et délicieux.
    Vous trouverez aussi soles, murènes, mérous, tourteaux, araignées de mer et même truites. Les étonnantes brochettes de lapas mêlent tranches de lard et patelles…

    Desserts

    Au rayon des desserts, tartes et gâteaux généreusement fourrés de crème voisinent avec les bolos de mel, des pâtisseries très sucrées et friables à la mélasse, avec cannelle, fruits et noix. Ajoutons à cela toute une gamme de fruits méditerranéens et tropicaux.

    Boissons

    Madère est renommée dans le monde entier pour son vin, le vinho generoso, obtenu par coupage d’alcool, chauffé et vieilli en fûts de chêne. Plus spécifiquement destiné à l’apéritif ou au dessert, il en existe 4 variétés :
    - le sercial, issu d’un cépage rhénan, est un vin apéritif sec et léger, de couleur pâle, qui rappelle le xérès ;
    - le verdelho, demi-sec, frais et fruité, à la belle robe ambrée et au bouquet subtil, précède le repas ou accompagne la soupe ;
    - le boal, dont les premiers ceps furent amenés de Bourgogne, est un vin généreux et fruité, servi avec le fromage ou le dessert ;
    - le plus connu est toutefois la malvasia, originaire de Crète, généreuse et corsée. Idéalement servie au dessert, ou avec le café, cette malvoisie est la plus sucrée. Attention, entre 18 et 20 ° !

    Au rayon des vins de table locaux, le choix est limité. L’Atlantis rosé, assez fruité, ou blanc (sec), tire son épingle du jeu. On trouve cependant une vaste gamme de vins rouges et blancs portugais : célèbre vinho verde obtenu à partir de raisins pas encore mûrs, dão rouge ou blanc et pinhel rosé. À Curral das Freiras, on produit la jinja, un alcool de cerise assez léger.


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  • Corse

    Corse par Maurice Frappier
    Corse © Maurice Frappier

    La Corse est un petit rocher balancé dans un univers coupé en deux. En haut, le passé et ses souvenirs (vendetta, maquis), en bas, la mer.
    Les dieux de la Méditerranée auraient pu s’y installer en villégiature. La Corse est aussi le berceau d’une communauté longtemps malmenée par l’Histoire. Un peuple qui a souffert des envahisseurs et de l’isolement.
    Fille de la « mère » Méditerranée, la Corse a su tirer bénéfice de toutes les influences du Bassin. « Métisse » mentale et culturelle, la Corse ne renie aucunement les emprunts qu’elle a faits.
    Dure et tragique, secrète et sauvage, la Corse ne sera jamais seulement une région de plus sur la carte de la France. Rien qui soit rationnel ici : ni le relief ni le climat, ni les passions ni les maisons, ni les Corses. Les plages y sont bien sûr paradisiaques, les criques ultra-secrètes et les montagnes abruptes, accidentées.
    Cette île est un mélange de rocaille et de volupté, d’austérité et de parfums d’île lointaine. Accrochées à la montagne, isolées dans le maquis, les maisons de pierre et d’ardoise abritent autant de secrets de famille que de souvenirs de vendetta.
    Le maquis : c’est la Corse profonde ! Celle des cochons sauvages et des vaches en liberté, des fontaines au bord des routes, des longs hivers où l’on fabrique, loin du tohu-bohu de l’été, la coppa, le figatellu et la farine de châtaigne.

    Divisions administratives : une collectivité territoriale et deux départements, la Corse-du-Sud (préfecture Ajaccio) et la Haute-Corse (Bastia). Cette division est effective depuis le 1er janvier 1976 et a été pérennisée en juillet 2003 à la suite du refus, par référendum, de la réforme institutionnelle.
    - Superficie : 8 680 km². C'est la quatrième île de la Méditerranée après la Sicile, la Sardaigne et Chypre.
    - Point culminant : le Monte Cinto (2 706 m), et des dizaines de sommets à plus de 2 000 m.
    - Population : environ 300 000 habitants.
    - Densité : environ 35 hab./km².
    - Diaspora : on estime que 2 millions de Corses vivent hors de l'île (ce qui comprend les Corses nés en Corse et leurs enfants ayant gardé un lien avec l'île). Marseille serait la première ville corse au monde, avec environ 300 000 Corses.
    - Population active : 37 % de l'ensemble de la population.
    - Tourisme : il contribue à hauteur de 12-15 % au PIB régional.
    - Forêts : elles couvrent p46 % de la superficie de la Corse.
    - Produits exportés : à 80 % ce sont des produits viticoles, et des fruits, dont des agrumes (citrons, oranges, clémentines).
    - Sites inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco : le golfe de Porto (calanche de Piana, golfe de Girolata et réserve naturelle de Scandola).

    Économie

    La région se distingue de la plupart des autres régions françaises par la fragilité de son économie : un PIB par habitant inférieur d'environ 20 % à la moyenne nationale, un pourcentage d'emplois publics élevé (31 %), soulignant la faiblesse de l'emploi industriel, par exemple.
    L'un des enjeux de feu le processus de Matignon en 2000-2001 était « le décollage de l'économie corse ». On s'aperçoit combien économie et environnement sont liés : la Corse possède, avec sa nature généreuse, un capital inestimable que certains veuillent faire fructifier.
    Si la Corse est toujours ce paradis naturel si recherché, c'est aussi parce que l'industrie n'a pas débarqué sur l'île pour y faire les ravages que l'on connaît ailleurs. Le secteur industriel progresse, mais il n'emploie guère plus de 7 % de la population active (contre 18,5 % sur le reste du territoire). Si tant de Corses ont dû quitter leur île, c'est qu'ils n'y trouvaient pas de travail.
    Les touristes sont vus comme « l'or bleu », mais encore faudrait-il qu'ils se répartissent un peu mieux, afin de faire vivre aussi l'arrière-pays et pas seulement la frange littorale. Les dernières statistiques semblent prometteuses et incitent à un optimisme relatif, malgré certaines pesanteurs et difficultés.
    Des secteurs d'activité prometteurs existent : l'aquaculture marine, la nouvelle économie, mais pour toute création d'entreprise, les handicaps sont nombreux : insuffisance des sources de financement non dépendantes de l'État ou de Bruxelles, insuffisance de formation sur l'île.
    Quant à l'instrument miraculeux qui allait sortir la Corse de son sous-développement chronique, le PEI (Programme exceptionnel d'investissement), commencé en 2002, le scepticisme à son sujet a longtemps été de mise. Le démarrage a été laborieux. Pour la seconde convention (années 2007-2013), on a mis un coup d'accélérateur. La troisième et dernière convention a été signée en juin 2013.
    Le chômage n'en reste pas moins élevé (grosso modo le même taux que celui établi pour la France métropolitaine).

    Culture et traditions Corse

    Langue corse

    Le corse serait « un faiceau de parlers du groupe itaslien ». La langue corse n’est régulièrement parlée que par les personnes pagées et une poignée de jeunes. Pourtant, on estime à 70 % le nombre d’habitants sachant la parler !
    Depuis que le gouvernement lui a accordé en 1974 le statut de langue régionale, elle est enseignée à l'université de Corte et dans certaines écoles. Mais les puristes préfèrent fabriquer des néologismes néo-corsiens à base de français en oubliant les affinités anciennes avec l’Italie.
    Il faut aussi signaler la difficulté à « fixer » cette langue. Longtemps, elle n'a dépendu que de la tradition orale, et le problème pour l'enseigner est de se mettre d'accord sur un corse « généraliste » qui soit accepté par tous.

     


    Musique corse

     

    Chants profonds : les archétypes

    La musique corse est certainement avant tout une affaire de voix, de chant. De chants profonds, sans âge, transmis de mère en fille, de père en fils.
    On retrouve de grands types musicaux. Citons u chjam'e rispondi, joutes poétiques où deux chanteurs improvisent un duel précisément rimé ; u brinchisu, couplet pour célébrer un évènement heureux ; a paladina, chant guerrier ; a tribbiera, chant paysan ; a nanna, berceuse ; u sirinatu pour les jeunes mariés ; u lamentu pour les défunts.
    Enfin, les chants polyphoniques lors des sérénades et fêtes de villages ou lors de processions religieuses... Ces chants polyphoniques regroupent jusqu'à une dizaine de chanteurs, mais trois voix suffisent.

    La fin du chant traditionnel

    Cependant, la transformation de la société corse, qui a vu son économie et son organisation sociale changer radicalement au cours du XXe s, passant du mode pastoral et autarcique à une émigration massive vers la France continentale (sans toutefois couper le lien), ainsi que l'avènement du tourisme de masse et des moyens de communication actuels, ont eu raison du chant corse. Du moins ont bien failli en avoir raison.
    Il y avait bien, avant guerre, Tino Rossi. Mais quel rapport entre lui et la musique corse ? Ce rossignol d'opérette avait une voix exceptionnelle, mais il n'a pas du tout chanté l'âme corse. 

    Renaissance et reconnaissance

    Au début des années 1970, parallèlement au mouvement nationaliste, survint Canta u Populu corsu, bousculant les idées reçues grâces à ses polyphonies immémoriales et aux chansons de Jean-Paul Poletti. Ce groupe rendait au chant l'une des fonctions qui en Corse était sienne : faire redécouvrir son histoire, sa culture, son âme à ce peuple.
    Avant d'obtenir un grand succès au Canada, Petru Guelfucci fut avec Poletti l'un des fondateurs du groupe.
    I Muvrini, qui est certainement aujourd'hui le plus connu des groupes de musique corse, est également un « descendant » naturel de « Canta ». D’autres groupes, moins en vue, ne sont pas moins bons : Madrigale, qui refuse depasser par les fourches caudines du show-biz, Chjami Aghjalesi, I Surghjenti, Cinqui So (plus tendance world music) ou I Palatini

    La charcuterie

    Il faut absolument goûter la charcuterie corse, au goût subtil et parfumé. Les éleveurs de l'intérieur du pays produisent le prisuttu, la coppa, le lonzu, et le fameux figatellu, succulente saucisse de foie.

    Avertissement

    La quantité de charcuterie artisanale produite en Corse ne peut en aucun cas satisfaire à l'énorme demande estivale. En fin de saison, et même avant, bien des magasins n'ont plus de véritable charcuterie corse. Quant aux restaurants, seules les meilleures tables en proposent.
    Quant aux autres charcuteries, elles sont industrielles ou semi-industrielles, produites à partir de porcs bon marché importés, puis abattus ici.

    Le mythe des cochons sauvages

    Sous cette dénomination se glisse une erreur. Sous prétexte qu'ils se promènent en liberté dans les montagnes et se baladent parfois en bord de route, on les qualifie de sauvages. En réalité, ils ne le sont nullement et ont un propriétaire. Ces cochons se nourrissent principalement de glands et de châtaignes.

    Le long chemin vers une AOC

    La race porcine corse a été reconnue en 2006 par le ministère de l'Agriculture, et l'AOC si longtemps attendue a été mise en place très officiellement, avec son cahier des charges, en 2012, avec les premières ventes en 2013.
    Elle concerne la coppa, le prisuttu et le lonzu. Pour le figatellu et le saucisson, il faudra encore attendre.
    Pour info, la charcuterie industrielle coûte environ 16 € le kg ; l'artisanale double ou triple le prix pour la meilleure. Des éleveurs (moins d'une centaine) se sont regroupés au sein d'une association régionale afin d'obtenir cette fameuse AOC.

    Élevage traditionnel

    - Le prisuttu : jambon maigre traditionnel séché 8 mois au minimum.
    - La coppa : échine de porc taillée dans la poitrine et entrelardée, salée et séchée dans un boyau naturel. Il est poivré en surface après salage.
    - Le lonzu : filet de porc qui conserve sa couche de gras tout autour.
    - Le figatellu : c'est une saucisse à base de foie de porc (et autres abats) que l'on peut manger cru ou que l'on sert généralement grillée, accompagnée de pulenta (de châtaignes, tant qu'à faire). Attention : les figatelli doivent être consommés peu de temps après leur fabrication. Si l'on vous en sert en été, ce sera du congelé car les artisans ne le produisent pas après avril ou mai !
    - Et encore le salamu (saucisse fumée), le salsiccia (saucisson épicé). 

    Le gibier

    Maquis et forêts de l'île en recèlent en abondance, principalement du sanglier. Vous aurez plus de chance d'en manger en automne et en hiver, bien que tout le monde en ait dans son congélateur. Délicieux en daube, en pâté ou en saucisson. Pas mal d'oisillons : pigeons, grives, perdrix...

    Les viandes

    Outre celles déjà citées, quelques préparations traditionnelles : le cabri (cabrettu), le ragoût de porc ou autre (tianu), l’agneau ou le chevreau rôti ou en daube (stuffatu ), les tripettes à la sartenaise, etc. On accompagne ces plats de pâtes ou de pulenta (farine de châtaigne). Vous verrez aussi partout du « veau corse ».

    Les soupes

    Autre plat traditionnel servi en entrée. On en trouve de toutes sortes : aux légumes (soupe paysanne), ou à l'ail, aux oignons, etc. Mais la soupe corse traditionnelle est celle aux gros haricots blancs (soissons) et aux herbes, épaisse, et qui a mijoté avec du lard et des morceaux de viande.

    Les pâtes

     

    Héritage de la colonisation italienne, la pasta est un autre élément indissociable de la cuisine corse. Servie sous toutes ses formes et à toutes les sauces : raviolis (au brocciu), cannellonis (aussi au brocciu), lasagnes (au sanglier), pasta sciutta (à la langouste), etc. Le tout relevé d'huile d'olive et de tomates.

    Les poissons et fruits de mer

    Sur la côte, on conseille le poisson et les fruits de mer : rougets grillés, loups (bars) au fenouil, sardines farcies, sans oublier l'aziminu (bouillabaisse corse). La Corse poduit également de bonnes huîtres et des moules succulentes.

    Les fromages

    On trouve des fromages de chèvre ou de brebis partout en Corse avec cinq « types » principaux qui sont les fleurons des fromages fermiers. Parmi les plus connus, citons le chèvre de Sartène, à pâte dure, et les brebis à pâte plus ou moins molle du Niolo ou de l’Alta Rocca, mais il serait injuste d’oublier le Venachese, le Calinzana ou le Bastilicaccìu.

    Le brocciu (ou brucciu)

    Le brocciu (prononcez « broutch » avec un « ou » à peine audible en finale), on en voit partout, les Corses en mettent dans presque tous les plats ! Il s'agit d'un fromage blanc frais, très onctueux, préparé avec du petit-lait de brebis et/ou de chèvre additionné de lait entier. Il se mange frais hors saison, comme un dessert. Sinon, on le conserve avec du sel pour en farcir ensuite toutes sortes de plats : omelettes, raviolis, beignets, tartes, artichauts, poissons, etc.

    Les desserts

    En Corse, le repas se termine généralement par un fruit. Ceux de l'île sont souvent excellents, notamment les oranges. Sinon, pas mal de pâtisseries : beignets (fritelli), tartes aux noisettes ou autres (torta), gâteaux secs (canistrelli). Les gâteaux à la farine de châtaigne sont un régal. Le pastizzu, parfumé à l'anis, est servi dans le Nord de l'île. La grande spécialité corse reste le fiadone, sorte de tarte au brocciu et au citron, parfois imbibée d'alcool.

    Les miels

    Avec son extraordinaire richesse botanique et son climat, la Corse possède les conditions idéales à l'apiculture. Il existe six variétés de miels corses. Le miel corse bénéficie d'une AOC « Mele di Corsica ».

    Boissons 

    Les eaux

    Il y a trois eaux corses vendues en bouteilles : en eaux plates, Saint-Georges et Zilia. L'eau gazeuse d'Orezza, produite en Castagniccia, est une grande eau de table.

    Les vins

    Beaucoup de relief et donc de coteaux ; beaucoup de soleil et une pluviosité abondante, ainsi que des vents forts, jouant un rôle régulateur.
    La Corse a réussi à garder certains cépages bien à elle et bien adaptés à son terroir (granit, schistes et calcaire).

    On produit ici du vin de table (un quart de la production), du vin de pays (la moitié) et 9 AOC (à peine 25 %) : vins -de -corse (ils sont 6), ajaccio, patrimonio et muscat-du-cap-corse.
    - L’AOC la plus importante en surface et en volume est bien évidemment l’AOC régionale vins-de-corse.
    - L'AOC ajaccio est produite dans les environs de la ville. On y produit d'excellents rouges issus majoritairement du sciacarello, ainsi que quelques rosés et quelques blancs.
    - L'AOC patrimonio produit d'excellents vins, grâce à un mariage réussi entre des terrains calcaires et des cépages bien choisis. Cette toute petite production est d'une grande qualité, avec des prix forcément plus élevés.
    - L'AOC muscat-du-cap-corse correspond à un vin doux naturel.

    Les apéritifs

    Comment ne pas citer en premier le vin du Cap au quinquina, connu sous le nom de Cap Corse, à base de décoctions de plantes aromatiques, d'oranges macérées et de quinquina ? On boit aussi beaucoup de pastis, dont les locaux Dami et Mannarini. Le Casanis est très présent sur les tables des cafés.

    Les liqueurs

    Servies en digestif dans la plupart des restos, les liqueurs sont une autre spécialité insulaire, fabriquées à partir de toutes les plantes du maquis : menthe, myrte, châtaigne, noix, anis, violette ou orange, ou tout autre fruit. 

    Les bières

    La brasserie Pietra produit des bières à la farine de châtaigne. L’une, ambrée, la Pietra, est traîtresse avec ses 6° ; l’autre, la Serena, est une blonde un peu plus légère (5°), au final légèrement citronné. Il en existe une troisième, la Colomba (5°).
    On les trouve un peu partout sur l’île, en bouteilles, et parfois à la pression dans les bars.

    Itinéraires conseillés Corse

    Bastia et le cap Corse

     Bastia et ses environs

    • La cathédrale Sainte-Marie-de-l'Assomption 
    • L'oratoire de la Confrérie de la Sainte-Croix
    • Dans les environs de Bastia : l'oratoire de Monserato, l'ancienne cathédrale de la Canonica

    Le cap Corse

    • Saint-Florent et le Nebbio : la cathédrale de Nebbio 
    • Dans les environs de Saint-Florent (environs de Murato) : l'église San Michele

    La côte ouest de Piana à Ajaccio

    • Les calanche de Piana 

    Ajaccio et ses environs

    • Ajaccio : le musée Fesch 
    • Dans les environs d'Ajaccio : les îles Sanguinaires

    Le golfe du Valinco et le Sartenais

    • Sollacaro : le site préhistorique de Filitosa 

    Le Grand Sud corse

    • Bonifacio : le phare de Pertusato
    • Depuis Bonifacio, excursions en bateau vers les falaises, les calanques et les grottes marines
    • Depuis Bonifacio, excursions en bateau sur les îles Lavezzi et Cavallo

    L'Alta Rocca

    • Levie : le musée de l'Alta-Rocca 

    La Corse intérieure

    • Dans les environs de Calacuccia : le défilé de la Scala di Santa Regina
    • Corte : le musée d'Anthropologie de la Corse 
    •  
    • La vallée de l'Asco : les gorges de l'Asco

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