-
Sicile
Carrefour des civilisations, la Sicile, la plus grande île de la Méditerranée, s’est forgé un cadre où, sous un même soleil, se retrouvent de fabuleux temples grecs, des châteaux et des cathédrales érigés dans un style empruntant au roman, aux Byzantins et aux Arabes, des jardins orientaux, des palais et des églises au baroque tardif hispanisant. Les artistes siciliens ont su enrichir leurs propres traditions et savoir-faire des courants artistiques venus d'ailleurs, créant ainsi un art sicilien à part entière. Les amateurs de sites archéologiques et d’art baroque seront tout particulièrement comblés.
La Sicile s’est dotée de sa propre identité culturelle. Cet état d’esprit est parfois déroutant pour un étranger. On fait la fête pour les enterrements, mais on reste silencieux en d’autres occasions plus frivoles. L’âme de la Sicile est à chercher dans cette façon décalée de voir les choses.
La région présente une nature plus que favorable aux cultures, grâce à une terre volcanique fertile et à un soleil presque toujours au rendez-vous. Elle est une grande productrice de fruits et légumes, de produits laitiers et d’huile. Le métissage des cultures a aussi enrichi la gastronomie de l’île, puisque c’est par la Sicile que se sont répandues en Italie les saveurs orientales.Patrimoine culturel
L'art grec
On trouve en Sicile des vestiges d'architecture civile et sacrée. Les premiers sont constitués de forts et de villes d'importance différente. Bâtis dans des lieux stratégiques, ils assuraient la défense des villes et des routes principales. On en trouve de beaux exemples à Erice et à Capo Soprano, près de Gela.
De nombreuses villes siciliennes ont, quant à elles, conservé le modèle grec, organisé selon des axes nord-sud et est-ouest.
L'architecture sacrée se compose essentiellement de temples de style dorique et de théâtres. Construits en dehors des villes, ils sont souvent situés sur des sites exceptionnels. Les théâtres, édifiés dans les environs d'un temple, servaient à la célébration des fêtes dionysiaques. Ceux de Taormina et de Ségeste sont à ne pas manquer.
Il ne subsiste que très peu de témoignages de la peinture grecque en Sicile. Toutefois, de nombreux vases ont réussi à nous parvenir.L’époque romaine
Sous l’occupation romaine, la Sicile fut reléguée au rang de grenier de l’Empire. Peu de monuments datant de cette époque sont donc visibles.
Restent l’amphithéâtre de Syracuse, dans lequel se déroulaient les combats de gladiateurs, ainsi que celui de Catane, et les odéons de Taormina et Catane. Sans oublier, bien sûr, les sublimes mosaïques des villas del Casale et del Telloro.L'époque paléochrétienne
Outre quelques ruines de catacombes découvertes à proximité des villes, c'est à partir de 725 que la Sicile entre vraiment dans l'ère paléochrétienne. À cette époque, de nombreux groupes d'artistes et de moines débarquent sur ses côtes, fuyant Byzance et l'interdiction formulée par l'empereur de reproduire des images sacrées.
De cette époque ne subsistent que quelques habitations troglodytiques, ainsi que des cube, c'est-à-dire de petites églises cubiques, qu'il est possible d'apercevoir dans la région de l'Etna, près de Noto (Citadella) et de Syracuse.L’époque arabo-normande
Que reste-t-il des deux siècles d’occupation arabe qu’a connus la Sicile aux IXe et Xe siècles ? Malheureusement, fort peu de choses...
Durant leur présence sur l’île, les Arabes la transforment pourtant radicalement : Syracuse cède sa place de capitale à Palerme, de nouvelles cultures sont introduites grâce à la mise en place d’un système d’irrigation complexe, les jardins et les fontaines peuplent le paysage. Les mosquées et les minarets font leur apparition. La géométrie et les arabesques deviennent les repères de l’architecture. La céramique se développe de façon fulgurante.
Avec l’arrivée des rois normands au XIe siècle, qui rivalisent avec Byzance, la Sicile se mue en un grand chantier. De nombreuses églises et cathédrales sont édifiées par des moines architectes qui, dans un savant mélange d’influences romane, byzantine et arabe, érigent de magnifiques chefs-d’œuvre, comme la chapelle Palatine à Palerme.Le baroque
Le baroque, omniprésent en Sicile, est l'aboutissement de l'œuvre des jésuites du Basque Ignace de Loyola. Conséquence de la Réforme, l'Église catholique a vu ses lieux de culte désertés par une masse de plus en plus nombreuse de pratiquants. De l'architecture à la peinture en passant par la musique et la sculpture, tout a dû être revu et réinventé pour attirer à nouveau les fidèles et les déserteurs de l'Église. Ce mouvement artistique d’une ampleur sans égale, se fait muraille de Chine de la foi, la « vraie », celle de l’Église romaine.
L'appartenance de l'île à la couronne d'Espagne au XVIIe siècle est le facteur déterminant du développement de ce nouvel art au service de la Foi. Développement fulgurant puisque la Sicile possède la pierre et le marbre nécessaires pour la construction, et des influences arabes et byzantines pour magnifier toutes les créations.
Le séisme de 1693, qui détruit une bonne partie des édifices de Sicile du centre et de l'ouest, ont obligé les autorités à repenser entièrement l'urbanisme des villes. On fait appel aux plus grands architectes.
Le mouvement et la contorsion semblent être les éléments communs à tous les artistes. Fini le beau statique, l'équilibre des formes, il faut plaire, étonner et non reposer l'esprit. Tout devient jeux de perspective, présentation théâtrale ; le foisonnement du décor va jusqu'à l'extrême.
Poussé à son extrême, cet art évoluera vers le rococo.La musique
La musique en Sicile est une affaire de cœur, peu ou pas d'école : la tradition populaire fut assez forte pour influencer les mélomanes en herbe. La siciliana (chant de bergers) a largement inspiré les pièces instrumentales et vocales des XVIIe et XVIIIe sècles. La tarantella, danse folklorique très populaire, trouve ses origines en Italie du Sud ; un temps considérée comme une danse diabolique, elle fut bannie avant d'incarner la danse de la résistance contre les dogmes du pape. Mais surtout, la Sicile a donné naissance à Scarlatti et Bellini.
La Sicile influença par ailleurs Verdi et ses Vêpres siciliennes.Géographie, climat et météo
Sicile
Géographie
La Sicile semble géographiquement marquée par le chiffre 3 : 3 pointes (d'où sa forme de triangle), 3 principales chaînes de montagnes, 3 régions historiques appelées « vallées » au temps des Arabes et... 3 km de détroit séparant le sud de la Botte italienne (continentale) et l'île.
Pour les Arabes, l'île était divisée en 3 grandes zones, improprement appelées vallées :
- le val de Mazara à l'ouest ;
- le val Demone au nord-est ;
- le val de Noto au sud-est.
Les noms sont en partie restés mais ce découpage n'a plus cours.Dans la province de Palerme, quelques sommets atteignent les 1 600 m, mais c'est principalement vers l'est que la montagne marque le plus les paysages puisque, entre Messine et Termini Imerese, 3 massifs s'enchaînent : les monts Peloritani, les Nebrodies et les Madonies, ces derniers étant les plus élevés (pic Carbonara, 1 979 m). Bien entendu, ce sont des nains à côté de l'Etna, le plus haut volcan d'Europe, qui domine la plaine de Catane (la plus grande de l'île et l'une des rares plaines en Sicile) de ses 3 350 m. La montagne reprend ses droits plus au sud, dans les monts Iblei.
Une grande partie de la Sicile centrale est constituée d'un plateau d'où émergent des pitons rocheux sur lesquels se sont construites des villes de moyenne importance, comme Enna. Sur les côtes s'étendent quelques plaines.
Peu de rivières, encore moins de fleuves : comme ailleurs dans le Bassin méditerranéen, les rivières se transforment en torrents au moment des pluies et s'assèchent vite, dès le printemps. Seul le Salso, le fleuve le plus long de Sicile, se démarque par ses crues ravageuses en hiver. On trouve tout de même, dans les plateaux de Sicile centrale, quelques lacs dont celui
de Pergusa.
Climat
La mer est proche, donc le climat largement tempéré par la brise.
Au printemps, la Sicile est toute verte et pleine de fleurs. Celles des orangers embaument alors sublimement l'air.
En été, c'est le climat africain : pelé, végétation rase et desséchée. Il fait chaud, très chaud, la luminosité est aveuglante, l’air brûlant. Comme l’écrit Lampedusa dans Le Guépard, « il neige du feu »... Dehors, on sèche telle une tomate une bonne partie de la journée ; les Siciliens eux-mêmes évitent de sortir entre 12h et... 19h ! Ce qui n'exclut pas parfois de gros orages. Un pull-over peut d'ailleurs être utile partout et en toute saison, surtout le soir.
Les automnes sont doux, les hivers généralement ensoleillés, avec toutefois certains jours un peu frisquets. La neige recouvre alors les sommets de l'Etna et des massifs des Madonies et des Nebrodies.Cependant, l’idéal est de parcourir l’île en mai-juin ou en septembre-octobre. Il fait bon, il fait beau, et ce n’est pas la pleine saison : il y a moins de monde, et les prix sont plus bas.
Petit enquiquinement notable : le sirocco, ce vent terriblement chaud du sud-est, moite, soufflant de 20 à 25 jours par an (généralement au printemps), qui coupe les jambes et provoque de violentes migraines. Autrefois, dans les vieilles maisons, les familles se réfugiaient dans la « pièce du sirocco », sans fenêtre, afin d'être à l'abri du vent infernal.
Environnement
Soutenir que la défense de l'environnement a été une préoccupation de premier ordre en Sicile ces cinquante dernières années ferait bien rire. Pourtant, des associations se battent, mais elles rencontrent nombre de difficultés.
Bien souvent, les côtes siciliennes ont été défigurées par une politique irresponsable, qui a pénalisé sans s'en rendre compte ce qui devrait être l'une des principales ressources de l'île, le tourisme.
Ainsi, on estime à pas moins de 160 000 les constructions illégales ou abusives disséminées sur les côtes. La nuance existe : certaines constructions illégales ont été plus ou moins légalisées par diverses amnisties successives. On a même inventé dans les années 1980 le concept de « construction illégale par nécessité », le droit au logement prévalant sur l'obtention du permis de construire. En raison de quoi on a pu construire n'importe quoi n'importe où, comme à Agrigente dans la vallée des Temples où quelque 600 constructions illégales ont été dénombrées. Certes, quand on visite cet immense parc archéologique, on ne voit à peu près rien de ces constructions, mais il n'empêche qu'elles existent dans un large périmètre qui aurait pu rester « sacré ».
Les autorités locales et régionales ont toujours couvert ces constructions sauvages, populaires puisque court-circuitant l'État et ses contraintes.
L'organisation écoVie pratique Sicile
Horaires
Les horaires sont souvent très variables en Italie, voire quelquefois pas respectés du tout alors qu’ils sont affichés. En premier lieu, adressez-vous à l’office de tourisme. Après cela, vous n’avez plus qu’à vous rendre sur place en croisant les doigts pour que le site ait bien réactualisé ses horaires auprès de l’office de tourisme (ou tout simplement qu’il les respecte !)...
- Restaurants : généralement de 12h ou 12h30 à 14h30-15h et de 19h à 23h (mais avant 20h30, vous risquez de n’être entouré que d’autres étrangers). Les Siciliens déjeunent rarement avant 13h. Quant au dîner, c'est rarement avant 21h. Cela dit, réserver ou arriver tôt permet parfois d'éviter d'attendre dans les endroits très appréciés des locaux. La possibilité d'être servi jusqu'à 23h et au-delà n'a rien d'exceptionnel.
- Banques : du lundi au vendredi de 8h30 à 13h30 et de 15h à 16h ; parfois le samedi matin.
- Églises : généralement ouvertes tôt le matin pour la messe (souvent dès 6h30), ainsi que pour le rosaire du soir. On arrive parfois à les visiter le samedi et le dimanche, en raison des nombreuses cérémonies religieuses. Les églises-musées ont des horaires plus étendus, mais certains édifices religieux n’ouvrent jamais leurs portes.
- Musées et sites : question horaires, c'est un peu l'anarchie. Chiuso signifiant « fermé » et qui décore le plus souvent la porte d'un musée qui devrait être ouvert...
Les musées ouvrent en règle générale entre 8h et 9h30 pour fermer entre midi et 14h. Ils rouvrent l'après-midi entre 14h et 15h30 jusqu'à 17h, 18h, voire 19h ou même 20h pour les plus importants. En hiver, les horaires sont réduits.
Certains ne font pas de pause déjeuner ; d'autres, assez nombreux, ferment le lundi. Souvent, les sites archéologiques à ciel ouvert sont accessibles de 9h à une heure avant le coucher du soleil.
- Postes : du lundi au vendredi (samedi aussi dans les grandes villes) de 8h25 à 19h10 ; le samedi de 8h25 à 12h30. Le dernier jour du mois l’horaire est légèrement raccourci. Les bureaux secondaires sont souvent ouverts de 8h25 à 13h30.
- Magasins : en règle générale, ils sont ouverts de 9h à 13h et de 16h à 19h30, et toujours fermés le dimanche et une demi-journée par semaine (souvent le lundi matin).Langue et dialecte
L'italien est une langue facile pour les francophones.
Les Siciliens, entre eux, parlent un dialecte. Ils seraient encore 73 % à l'utiliser, en famille. Situation surprenante : le dialecte sicilien n'est cependant pas enseigné et ne fait pas l'objet de la moindre revendication... Si vous maîtrisez tout juste l'italien, le dialecte sicilien risque d'être incompréhensible pour vous.Poste
- La poste italienne a mis en circulation un timbre « Posta prioritaria » à 0,75 € sur le territoire national, mais aussi vers les pays européens, qui permet d'envoyer une lettre en un temps record (1 jour pour l'Italie et 2-3 jours pour l'étranger) : un peu plus cher que le tarif normal, mais, en principe, ça marche ! Ce timbre peut aussi être acheté dans une tabaccheria.
- Pour se faire adresser du courrier en poste restante, tenir compte des délais d'acheminement et demander à l'expéditeur de rédiger l'enveloppe avec la mention : Fermo Posta, Posta centrale di... et le nom de la ville en italien, précédé, si possible, du code postal comme en France.
- Call Center, tél. : 803-160. Des opérateurs parlant aussi bien italien qu'anglais ou français répondront à vos questions de 8h à 20h.Tabac
En Italie, la cigarette est interdite dans TOUS les lieux publics (restaurants, cafés, bars, discothèques et trains), sauf en terrasse, bien sûr. Si les partisans du vietato fumare se réjouissent de pouvoir désormais dîner sans craindre l’asphyxie, les accros au tabac ont, quant à eux, la vie dure.
En cas d’infraction, une grosse amende vous attend : 27 € à la moindre cigarette allumée (275 € s’il y a des enfants ou des femmes enceintes à proximité). Quant aux restaurateurs, ils encourent une peine de 2 200 € s’ils ne font pas respecter cette loi dans leur établissement.
Le soir, lorsqu’ils ferment, les tabacchi laissent place à un distributeur automatique. Attention, ces derniers ne rendent pas toujours la monnaie ; ils délivrent alors un ticket qu’il faut présenter au comptoir aux heures d’ouverture pour se faire rembourser. Mieux vaut donc prévoir l’appoint.Téléphone et télécommunications
Téléphone
Voir le téléphone en Italie.
Internet
Quand bien même la plupart des hôtels et B & B proposent une connexion wifi, on trouve des centres Internet dans la plupart des villes, mais ils sont souvent peu nombreux. Ils sont généralement ouverts tous les jours (sauf, dans de rares cas, le dimanche), jusqu'à 20h dans les agglomérations de taille moyenne, plus tard (21h-22h, voire minuit) dans les grandes villes. Munissez-vous d'une pièce d'identité. Les connexions sont de bonne qualité.
logiste Legambiente se démène pour faire respecter l'environnement.
Cuisine et boissons Sicile
Cuisine
La cuisine sicilienne s'est élaborée en additionnant et mélangeant les traditions culinaires des différents peuples qui se sont succédé en Sicile. On oppose souvent une cuisine pauvre, celle des campagnes, à la cuisine des palais, mais de nos jours les ingrédients sont, pour l'essentiel, les mêmes.
Le riz y occupe une place de choix ; les risotti aux crustacés et au poisson sont fameux, sans oublier les arancini, boulettes de riz farcies avec des légumes, de la viande ou du fromage, de la taille d'une petite orange, et que l'on mange sur le pouce.
En guise d'antipasti, on trouve également beaucoup d'artichauts frits, capelli (sorte de crêpe), parmigiana (un gratin d'aubergine au parmesan), la caponata (sorte de ratatouille aigrelette) et l'éternelle insalata di mare, qui fait souvent la part belle au poulpe et au céleri.
Les Siciliens mangent également des pâtes, comme la pasta con le sarde (aux sardines), ai ricci (aux oursins) ou ai masculini (tout petits anchois), et des légumes : brocolis, asperges sauvages, aubergines, célari... sans oublier les condiments : câpres, olives, tomates séchées, etc.Spécialités culinaires siciliennes
- Les poissons : les Siciliens ne pouvaient ignorer le poisson et les fruits de mer. Le choix en est extrêmement varié. Cela va des sardines au thon et à l'incontournable espadon, en passant par la langouste. Ils sont cuisinés panés, en papillote, farcis d'amandes, de pistaches, de pignons et de raisins secs, ou en soupe. Le couscous de poisson est souvent présent dans les menus de la côte ouest (Sicile africaine).
- Les viandes sont souvent relevées de sauces piquantes. Goûtez à l'opulent farsumagru de veau farci et aux polpettoni variés ; on mange aussi pas mal de lapin et d'agneau.
- Les fromages sont les mêmes que dans le reste de l'Italie du Sud : le provolone (un fromage de vache à pâti filée, que l'on reconaît à sa forme ovale), le caciocavallo (littéralement, le « fromage à cheval », car il est vendu par paires disposées à cheval sur un bâton de bois), la ricotta (fromage de brebis à pâte molle), le bocconcini (« petites bouchées » de mozzarella) et le pecorino (qui joue en Sicile le rôle du parmesan).- I dolci : les Arabes ayant importé l'art de faire des jardins et de les irriguer ainsi que les agrumes, on trouve beaucoup de pâtisseries inspirées d'anciennes recettes arabes, notamment à base de pâte de fruits et de pâtes d'amandes, et d'excellents fruits confits. Les fruits en pâte d'amandes de la Martorana sont extraordinaires. On ne peut pas non plus quitter la Sicile sans avoir dégusté la granita, un mélange de glace pilée et de sirop, servie dans un verre. Les granite citron, fraise et melon sont les plus rafraîchissantes (existent aussi au café et aux amandes). Celles fabriquées artisanalement sont de vrais délices, à engloutir à la petite cuillère. Recouvertes de crème (panna) et accompagnées d'un croissant, elles constituent un excellent petit déjeuner.
Autre pâtisserie incontournable, la cassata. L’actuelle cassata est un gâteau à base de ricotta, mais à l’origine c’est l’ancêtre des semifreddi (entremets glacés). La vraie cassata sicilienne se fait avec du pan di Spagna (sorte de génoise) découpé en disques, que l’on garnit de ricotta, de fruits confits, de chocolat et que l’on recouvre ou non de glaçage. Un peu écœurant si l’on n’est pas habitué.
Si vous en avez l'occasion, goûtez aussi la gelsa, un fruit rouge d'été, fruit du mûrier, proche de la mûre de nos haies. Citons encore les torroni (nougats) et les cannoli (sortes de « tuyaux » croquants fourrés à la ricotta, au chocolat ou à la crème pâtissière). Moins connus, les amaretti (macarons aux amandes), les sfinci à l'anis (sortes de beignets moelleux), le biancomangiare (une gelée au lait d'amandes), ou les agnelli pasquali et la ternello di Sicilia (nougat aux pistaches confectionné artisanalement et vendu sur les marchés).- Il pane : le pain, que l'in mange avec tout. Mie épaisse, presque blonde, croûte craquante semée de graines de sésame. Perfetto !
Voir aussi la rubrique « Cuisine et boissons » de la destination Italie.
Boissons
Vins de Sicile
La Sicile est riche en vignobles ; les terres autour de l'Etna produisent des blancs secs très minéralisés, et des rouges, appelés etna, titrant parfois 15° (et même plus). Du côté de Palerme, Casteldaccia produit le corvo, qui accompagne parfaitement la viande, et l'ala, un vin apéritif. Les îles Éoliennes (Salina principalement), volcaniques, produisent d'excellents vins doux comme le malvasia (malvoisie), qu'on peut rapprocher du xérès espagnol.
Au centre et au sud-est de la Sicile, vous goûterez aux rouges cerauolo et nero d'Avola très puissants (le second inégal) ou bien aux blancs de Donnafugata.
Au XVIIIe siècle, c'est un Anglais qui inventa le marsala pour concurrencer le monopole des Portugais avec leur porto ; résultat, un vin très doux, à la limite du liquoreux. Pour ceux qui apprécient les digestifs doux-amers, on ne peut que conseiller l'amaro averna, un bitter consommé dans l'île à hauteur de 3 l par personne et par an.
Il existe bien entendu beaucoup d'autres vins, et même des itinéraires permettant de partir à leur découverte (dans la province de Ragusa, par exemple).Ne soyez pas surpris si vous apercevez un Sicilien ajouter de l'eau dans son vin ; c'est une pratique courante en Sicile. Ils appellent ça un « allongé » !
Bière sicilienne
La bière locale par excellence est la Messina, brassée à l'orge de Sicile. Les deux autres répandues dans toute la péninsule et brassées depuis le XIXe siècle sont la Peroni, blonde et légère - que l'on trouve toutefois moins facilement que sur le continent - et la Moretti, presque rousse, qui a donc bien plus de caractère.
Café
Tout le monde connaît l’incontournable espresso, mais rares sont les Italiens qui le demandent. En effet, certains le souhaitent ristretto (serré), lungo (allongé) ou encore macchiato (« taché » d’une goutte de lait). Si vous demandez un americano, vous obtiendrez, selon les endroits, un expresso double ou un café en poudre infâme. Le café au lait se dit caffè con latte. À ne pas confondre avec le fameux cappuccino, coiffé de mousse de lait et saupoudré, si on le demande, d’une pincée de poudre de cacao. À moins que vous ne préfériez le caffè corretto, c’est-à-dire « corrigé » d’une petite liqueur.
Chocolat
La cioccolata calda est, pour certains, meilleure que le cappuccino. Elle est tellement onctueuse qu’on dirait de la crème...
La capitale sicilienne du chocolat, c’est Modica. On y produit un chocolat maigre, parfois parfumé au piment, et travaillé à froid sans ajout de lait ni de beurre. Il laisse du coup une impression étrange en bouche, presque farineuse.Eau
L’eau du robinet est potable. Néanmoins, elle n’est jamais servie dans les restaurants, où l’on vous propose toujours de l’eau minérale et où l’on vous regarde d’un drôle d’œil si vous insistez pour avoir une carafe.
Précisez naturale si vous souhaitez de l’eau plate, sinon on vous servira, d’office, de l’eau gazeuse (frizzante, gasata ou con gas).
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles
Suivre le flux RSS des commentaires